Toutelatele

Daniela Lumbroso

Joseph Agostini
Publié le 31/12/2003 à 00:03 Mis à jour le 31/03/2011 à 14:34

Passer des Coulisses du pouvoir à La chanson numéro un sur France 2 ne lui suffisait pas... Voilà Daniela Lumbroso sur Mezzo, la chaîne du classique et du jazz ! Son talk show, D’un air entendu, permet à des personnalités du monde artistique, littéraire ou politique d’évoquer leur passion pour la musique. Après avoir officié sur LCI pendant sept ans, Daniela revient sur le câble, plus que jamais résolue à affirmer un éclectisme sans faille... Entretien.

Joseph Agostini : Pourquoi avoir choisi d’animer un magazine sur Mezzo, chaîne très confidentielle ?

Daniela Lumbroso : Quand Pascal Chevalier, directeur général de la chaîne, m’a proposé d’animer l’émission, D’un air entendu, l’idée m’a tout de suite séduite. Je souhaitais depuis longtemps revenir sur le câble, mais n’avais pas encore eu le vrai déclic. Parler musique avec des acteurs, des écrivains, des artistes, est un véritable plaisir pour moi ! Mezzo me donne une grande liberté de temps et de ton. Il s’agit de véritables échanges, qui ne peuvent exister que sur des chaines confidentielles. Et puis, les fidèles de Mezzo sont quand même 50 000 !

Joseph Agostini : On connaît votre passion pour la chanson française. Eprouvez-vous le même intérêt pour la musique classique ?

Daniela Lumbroso : J’éprouve une grande curiosité pour la musique en général. Quand j’étais gosse, ma mère m’obligeait à m’intéresser à l’opéra. Du coup, à douze ans, je traitais les cantatrices d’hystériques et faisais un rejet total ! Aujourd’hui, j’adore l’opéra, mais mes filles ont la même réaction que moi, enfant. Elles me supplient de ne pas en écouter !

Joseph Agostini : Vous êtes plutôt Star Academy ou Musiques au coeur ?

Daniela Lumbroso : Je revendique le droit d’aimer les deux ! (rires) Je regarde Star Academy avec mes filles, mais ce n’est pas pour autant que je n’ai pas d’autres goûts musicaux... Je voudrais désacraliser la musique classique. Aujourd’hui, les amateurs d’opéras sont victimes d’ostracisme. Ils sont accusés d’avoir un goût différent de celui du plus grand nombre ! J’aimerais donner envie aux gens de se passionner pour plusieurs choses...

Joseph Agostini : Entre l’adagio d’Albinoni, Il venait d’avoir dix-huit ans de Dalida ou Paranoïd androïd de Radiohead, vous choisissez quoi ?

Daniela Lumbroso : Albinoni et Dalida ! J’aime les deux. Je crois qu’on apprécie vraiment une musique quand on oublie tout à son écoute. Radiohead ? Ce n’est pas vraiment mon genre... On ne peut pas tout aimer non plus ! De manière générale, je ne suis pas sensible au rock.

Joseph Agostini : Depuis votre retour sur France 2, en septembre 2001, vous êtes la grande spécialiste des divertissements en direct et en public. Est-ce, à vos yeux, l’exercice le plus difficile en télévision ?

Daniela Lumbroso : J’adore par dessus tout les émissions en direct. Sans filet, tout devient plus difficile, donc plus excitant ! Je crois que le direct donne du charme aux émissions de variétés. Il y a un côté spontané, improvisé, qu’on ne retrouve pas dans les séquences enregistrées... Avec La chanson numéro un, Dolce Italia et La fête de la musique, France 2 me donne plusieurs occasions de faire du direct chaque année. Dans l’urgence, le contact avec le public et les artistes change. Tout se fait d’une manière beaucoup plus naturelle...


Joseph Agostini : Que répondez-vous à ceux qui vous reprochent de trop parler, de trop chanter dans vos émissions ?

Daniela Lumbroso : Toutes les personnalités de la télévision sont plus ou moins attaquées. Je ne déroge pas à la règle. Comparée à Evelyne Thomas, j’estime que je ne suis pas vraiment critiquée ! Si l’on se fie à l’audience, La chanson numéro un se maintient à des scores honorables face à des programmes tels que Star Academy. Quant à La fête de la musique de juin dernier, elle a battu TF1 de plusieurs longueurs. Le public m’est plutôt fidèle...

Joseph Agostini : Les coulisses du pouvoir, votre nouveau magazine d’information, obtient une audience très fluctuante le dimanche soir. Animatrice de variétés, journaliste : le public n’a-t-il pas de plus en plus de mal à vous identifier ?

Daniela Lumbroso : Certains me jugent intello et d’autres me considèrent idiote ! Je veux fuir les carcans en animant des émissions de genres différents. Je suis passé du divertissement à l’information tout au long de ma carrière, en montrant que je pouvais animer des jeux et présenter des journaux télévisés. Aujourd’hui, j’anime des variétés le samedi soir et un magazine le dimanche. Concernant Les coulisses du pouvoir, il faut laisser à l’émission le temps de s’installer. Elle affronte une concurrence très rude et commence bien souvent avant la fin du premier film de TF1.

Joseph Agostini : Une réaction à votre éviction du Pafomètre de VSD et Europe 1, il y a quelques semaines ?

Daniela Lumbroso : Je n’ai pas fait partie des premiers éliminés ! De toutes manières, je ne crois pas une seconde à ce sondage. Pour en avoir le coeur net, j’ai voté à plusieurs reprises pour un seul et même animateur, dont je tairai le nom, via le téléphone et internet. Quelle ne fut ma surprise de voir sa courbe augmenter aussitôt ! C’est dire le nombre de votants !