Toutelatele

Daniela Lumbroso

Joseph Agostini
Publié le 21/05/2002 à 00:00 Mis à jour le 15/03/2010 à 15:32

Super Sexy, Le magazine de l’emploi, Question de charme, La culture aussi : Daniela Lumbroso est de tous les cénacles et de toutes les fêtes à la fois. Gros plan sur un électron libre, le décolleté en coeur.

« Je veux être libre de fuir tous les carcans sans qu’on me brise le cou ». Dans son livre, Et Marcello n’est pas venu (Grasset, 1998), écrit en hommage à Marcello Mastroianni, Daniela Lumbroso est on ne peut plus claire : ce qu’elle veut, elle, c’est faire ce qui lui plaît, plaît, plaît, n’en déplaise aux colleurs d’étiquettes, nombreux dans le métier.

Titulaire d’une maîtrise de sociologie, celle qui, il y a déjà vingt ans, aiguisait ses premières armes sur les radios libres, peut aujourd’hui se targuer d’un parcours très éclectique à la télévision. Ses débuts, au milieu des années 80, y sont décapants.

Le « poste » d’alors, poussiéreux à souhait, raffole des zigotos comme Daniela Lumbroso. La blonde piquante, le sourire mutin entre ses deux oreilles, roule sa bosse chez Martin, Collaro, réalise de brûlants reportages pour Super Sexy et enregistre même un disque sous le pseudo de « Coco Boer » !

En 88, dans Pirates de Bernard Bouthier, les téléspectateurs éberlués la découvrent en train de draguer Léon Zitrone, faire les poches de Roger Hanin ou casser des oeufs sur le parquet de Jean-Edern Hallier !
En 90, la directrice des divertissements d’Antenne 2, Marie-France Brière, remarque la jeune femme. Daniela Lumbroso crée, produit et présente sa propre émission, Face cachée, l’espace d’un été, en prime time de la deuxième chaîne.

Ce mélange d’information et de divertissement ne dure pas. L’année suivante, elle endosse les robes roses bonbon et les tailleurs verts pomme pour les besoins de Question de charme et deJeux sans frontières. Elle devient la partenaire attitrée d’un Georges Beller rigolard, sans l’avoir vraiment désiré. « Fallait bien bouffer » écrira Daniela dans son livre.

Mais lorsqu’en 1992, Hervé Bourges voit en elle « la baroudeuse sexy » rêvée pour son Journal de 13 heures, ses années de strass et de paillettes lui portent un sérieux préjudice. Daniela Lumbroso a beau faire valoir ses chroniques sur France Inter et ses reportages pour Le mini journal, rien n’y fait. Des cégétistes de la rédaction menacent Bourges d’une motion de défiance si « Daniela L. », comme ils la surnomment, accède au si convoité 13 heures.

Après un passage dans Le magazine de l’emploi, la jeune femme se retrouve - ironie du sort- au chômage, s’entendant dire par Louis Bériot, alors directeur des programmes de France 2, qu’ « elle n’est pas assez vulgaire pour faire de la télé » !

Désabusée, déboussolée, Daniela ne sait plus à quel saint se vouer. « Si on ne vous aime pas à France 2, vous êtes forcément extraordinaire ! » Jérôme Bellay, à la tête de LCI naissante, chaîne d’information continue filiale de TF1, sera son sauveur. En 1994, Danièla Lumbroso y est enfin employée à sa juste valeur. Animatrice d’un talk show culturel quotidien, elle y questionnera, sept ans durant, les personnalités des arts et du spectacle. Avec humour, impertinence, à coups de répliques assassines et de sourires en coin, elle sera sacrée madone de l’interview et défendra un style inimitable.

« Les interviews de Daniela, ce sont des séances de drague. On se demande toujours comment elles vont se terminer » , déclarera, transi, Frédéric Beigbéder. « Daniela Lumbroso, c’est un monument de la télévision ! Je m’inspire de ces entretiens pour mes émissions », avouera Michel Drucker.

Le talk show de Daniela devient le salon le plus branché de la capitale. De Woody Allen à Soeur Emmanuelle, de Doc Gynéco à Bernard Tapie, tout le monde en parle ! Encensée par le photographe William Klein, Claude Lelouch et même les maires de France, qui la plébisciteront en grande partie à l’élection de la Marianne de la République, Daniela Lumbroso, promue rédactrice en chef du service « culture » de LCI, se taille la part du lion dans le monde de la télévision.

TF1 lui confie de nombreuses émissions de variétés avant que France 2 ne parvienne à la débaucher, en septembre 2001. Avec Y’a un début à tout, David contre Goliath et des « spéciales » en prime time, dont les fameuses cérémonies des 7 d’Or et des Victoires de la musique, Danièla Lumbroso a su s’imposer sur la chaîne publique.

A la rentrée 2003, elle conserve son émission de divertissement de prime time, La chanson numéro 1, tout en revenant au magazine plus « journalistique » avec Les coulisses du Pouvoir, deux dimanches par mois en seconde partie de soirée...