Toutelatele

Dans l’enfer du PAF (2/2)

Joseph Agostini
Publié le 27/07/2002 à 00:00

Dans l’Hadès de l’image, bien d’autres fantômes
errent, en quête d’une improbable salvation. Lionel
Cassan maudit encore Jean-Pierre Elkabbach qui, en
1994, lui retira Matin bonheur, pour "faire peau
neuve". Lionel Cassan était ainsi remercié sans explication après six ans d’antenne et fort d’une cote d’amour auprès des téléspectateurs du matin. Attaques aux
prud’hommes, déclarations dans la presse, rien n’y
fait. Jean-Pierre Elkabbach préfère Olivier Minne et
s’octroie le droit de limoger qui il entend.

Lionel Cassan descend aux enfers des « pilotes » (émissions
tests) qui ne voient jamais le jour, avant d’observer une traversée du désert, au grand dam de son public qui le retrouvera quelques temps plus tard sur la chaîne du câble et du satellite, Club Télé achat à vanter les mérites du dernier aspirateur.

Mais il ne s’agit là que d’exemples parmi d’autres !
Innombrables sont les spectres rencontrés dans le
manoir des disparus du PAF hertzien : Marc Toesca (l’homme du Top 50 de Canal+), Alexandra Bronkers (Célébrités), Olivier Théron (Extraordinaire sur TF1), Pascal Sanchez (Une pêche d’enfer sur FR3), Estelle Graaf (chroniqueuse permanente dans les émissions de Vincent Perrot sur FR3), Fabienne Egal et Evelyne Leclercq (Tournez Manège), Thierry Guillaume (actuel voix off et chef de projet d’Opération séduction aux Caraîbes), Muriel Amori (ex-chroniqueuse Canal +), Eric Jean-Jean (OVNI sur France 3), Amanda Mc Lane (La Ligne de chance sur la 5), Patrick Simpson Jones (Club Dorothée sur TF1), Marie-France Cubadda (le Journal de TF1 puis de La 5), Alexandre Pesle (Passe à ton voisin sur France 2), Eric Galliano (Eric et Compagnie sur A2) ou plus récemment Philippe Risoli, Alexandre Debanne ou Alexandre Delperier autant de noms qui, à un moment donné, se sont inscrits dans la longue histoire de la télévision. Pourtant, un coup de vent a suffi pour les écarter du cercle très fermé des « vedettes », d’une manière souvent
irrémédiable.

La cause de cette virevolte ne réside pas seulement dans le « syndrôme Danièle Gilbert ». La grande Duduche, avec vingt années de métier, a disparu des écrans en laissant une trace dorée derrière elle.

Les véritables vaincus de la télévision sont "morts
dans l’oeuf", détruits par un mal plus pernicieux
encore, qui provient de la part obscure des décideurs,
et qui se conjuguent bien souvent, mais pas toujours,
avec une indifférence inexplicable du téléspectateur.
Le talent n’a, semble t-il, pas grand chose à voir...
Les enfers s’ouvrent généralement de manière
irrationnelle.

Photo : Marc Toesca

Lire la Première partie de : Dans l’enfer du PAF