Toutelatele

Dimitri Storoge : « No Limit réinvente le genre du polar à la télévision »

Marion Olité
Publié le 14/11/2013 à 19:38 Mis à jour le 20/11/2013 à 09:55

La série d’action No Limit revient ce jeudi 14 novembre sur TF1 pour une saison 2, toujours menée par Vincent Elbaz. Acteur de cinéma mais aussi de télévision et de théâtre, Dimitri Storoge incarne dans cette nouvelle livraison Marco, le fils et bras droit de Franck Koskas, interprété par Tchéky Karyo. Pour Toutelatele, il revient sur le tournage à Marseille, sa collaboration avec les deux acteurs, ou encore sa vision de l’évolution des séries en France.

Marion Olité : Pourquoi avez-vous accepté de rejoindre le casting de No Limit ?

Dimitri Storoge : J’ai vu la première saison quand on m’a proposé le rôle dans la saison 2. J’ai trouvé que c’était quelque chose de très nouveau. Le cadre est accessible, familial puisque le programme est diffusé sur une grande chaîne de télévision. En même temps, il y a un mélange de polar et d’humour qui fonctionne plutôt pas mal, avec un aspect BD très intéressant. Je trouve que No Limit réinvente un peu ce genre. J’ai été séduit par le personnage. Et puis je suis très content aussi de retrouver Vincent Elbaz, avec qui j’avais tourné il y a quelques années sur le film de Cédric Klapisch, Ni pour, ni contre (bien au contraire). L’ambiance, l’envie des réalisateurs et des producteurs m’ont séduit. J’ai senti une énergie positive très agréable. Je ne pouvais pas dire non !

Qui est Marco, le personnage que vous interprétez dans cette saison 2 de No Limit ?

C’est un personnage intéressant car très ambigu. Ce garçon veut prouver à son père qu’il peut être à la hauteur. Il voudrait remplacer son frère, qui n’est plus là, et faire aussi bien que lui. Malheureusement, il est toujours un peu à côté de la plaque. Il en fait toujours trop, dans une optique de reconnaissance de la part de son père.

Tchéky Karyo incarne votre père dans la série. Comment s’est passée la collaboration avec lui ?

Avec Tchéky, on se connait bien. C’est la quatrième fois qu’on se retrouve sur un plateau de tournage. On s’était croisé sur Les Lyonnais il y a trois ans (2011, Olivier Marchal, ndlr), puis on a fait Belle et Sébastien ensemble, qui va sortir en décembre au cinéma, et un autre film l’hiver dernier, De guerre lasse d’Olivier Panchot. C’est toujours un immense plaisir de travailler avec quelqu’un comme lui. C’est un grand acteur et un grand homme. Il est hyper généreux, et toujours de bon conseil. C’est très agréable de travailler avec des personnes comme lui.

« Toutes les scènes avec Vincent Elbaz ont été un plaisir à tourner »

Comment s’est déroulé le tournage ?

Très bien ! Je sais que c’est un grand classique de dire ça, mais c’est la vérité. Le tournage a duré cinq mois, et je n’avais jamais connu une aussi bonne ambiance sur un plateau. La série a été tournée à Marseille, ce qui a quand même été très agréable. Les gens me disaient : « Attention, c’est le Far West, tu vas te prendre des tirs de kalachnikov !  ». En fait, j’ai adoré cette ville, au point que j’y suis resté l’été avec ma famille. Je me suis même posé la question de déménager.

Est-ce qu’un moment particulier vous a marqué pendant le tournage ?

Je me souviens d’une scène de cascade avec Vincent où on était accroché à des filins sur le toit d’un hangar. A cette occasion, j’ai découvert que j’avais le vertige, et pourtant on n’était pas vraiment très haut ! Toutes les scènes avec Vincent ont été un plaisir à tourner. On s’est beaucoup marré et, en même temps, c’était très intense, et studieux. Vincent Elbaz est un type super généreux, bienveillant et je trouve que c’est un excellent acteur.

Partie 2 > Les scènes d’action dans No Limit et l’évolution des séries françaises


Comment avez-vous réagi face aux nombreuses scènes d’action à réaliser ?

J’ai adoré ! On a tous des doublures pour effectuer les cascades. Notre but était que la doublure reste le plus longtemps assise sur son siège à ne rien faire ! À part une scène dans les airs vraiment trop technique, j’ai effectué presque toutes les autres cascades.

Avez-vous effectué un entraînement physique avant le tournage ?

Oui, il y a beaucoup d’entraînement avec Alain Figlarz, régleur des cascades et réalisateur de la seconde équipe. Après, le tournage était rapide donc je n’ai pas eu non plus six mois de préparation ! On prenait le temps qu’il fallait pour éviter les accidents et les bobos. C’était très marrant à faire. C’est un des grands intérêts de participer à un projet comme No Limit. On peut braquer des banques, sauter du haut d’un balcon sur des canapés, tirer au pistolet... C’est super !

Vous apparaissez dans des séries françaises depuis maintenant dix ans. Avez-vous noté un changement dans la façon de réaliser des séries ?

J’ai commencé ma carrière en participant à des séries en tant que guest, dans des programmes en place depuis longtemps. J’ai réellement participé en profondeur à deux séries : Les beaux mecs en 2011 et No Limit. Je n’ai donc pas un recul énorme sur l’évolution des séries, mais il me semble qu’un renouveau est en train de s’opérer dans l’écriture et les enjeux. Sans dénigrer ce qui se faisait avant, j’ai l’impression qu’on tend vers plus de qualité. C’est peut-être dû à l’arrivée de toutes ces séries HBO, qui nous ont montré qu’on pouvait faire des choses absolument géniales. Sur No Limit, on avait un système de quatre réalisateurs sur les huit épisodes. On tend vers quelque chose de différent, avec plus ambition.

« Avec No Limit, on tend vers quelque chose de différent, avec plus ambition »

Comment No Limit était-elle organisée du côté de l’écriture ?

Avec deux scénaristes, et un pool d’auteurs. Franck Philippon chapeaute complètement l’écriture. Luc Besson écrit également. J’ai assisté à une lecture avec lui à la Cité du cinéma, avant le tournage. Il a donné quelques indications sur ce qu’il pensait et sur la continuité avec la première saison. Ce qu’il fallait améliorer, resserrer... Ça a été entendu et appliqué. Après, de ce que j’ai pu observer, Luc Besson avait plus un rôle de superviseur. Il laisse aux gens à qui il fait confiance le soin de mettre en marche la série et de la mener à bon port.

Après No Limit, quels sont vos projets à venir ?

Je viens de finir le tournage d’Un illustre inconnu, de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière. J’ai aussi tourné dans Belle et Sébastien de Nicolas Vanier, qui sort le 18 décembre prochain. Je vais commencer les répétitions de la pièce Roméo et Juliette, qui débutera en janvier 2014 au Théâtre de la Porte Saint-Martin. J’interprète le rôle, absolument magnifique, de Mercutio.