Toutelatele

Dounia Coesens (Le pont des oubliés / Plus Belle la Vie) : « Ce pont rappelle l’amour et la mort avec le suicide des amants »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 31/08/2019 à 18:26 Mis à jour le 02/09/2019 à 11:35

De retour dans l’intrigue principale de Plus belle la vie, Dounia Coesens est également l’héroïne de la fiction Le pont des oubliés, en inédit ce samedi 30 août sur France 3. Pour Toutelatele, la comédienne a raconté son aventure dans le Vercors dans un nouveau thriller, registre qui lui est devenue familier. L’occasion également d’évoquer les 15 ans du feuilleton qui l’a révélée un 30 août 2004...

Joshua Daguenet : Depuis 2015, vous participez à de nombreuses fictions policières. Par quoi êtes-vous particulièrement attirée dans ce registre ?

Dounia Coesens : Ce sont avant tout les personnages. Dans ce registre, il y a de l’intrigue, des enquêtes et du suspense, mais les policiers ont aussi une vie privée à côté. Cela les rend touchants et permet de travailler leur fragilité. C’est sympa de jouer un flic, il faut garder une certaine assise, mais je suis surtout intéressée par le personnage en tant que femme.

Vous incarnez une Capitaine de police, un rôle rappelant votre participation à Meurtres à La Rochelle. Vous êtes-vous inspirée de Justine Balmont pour jouer Émilie Magnan ?

Pas du tout, ces deux femmes sont totalement différentes. Dans Meurtres à La Rochelle, Justine est moderne. Elle a une équipe derrière elle, en provenance d’une grande ville. Quant à Émilie, qui manque de confiance en elle, elle n’a jamais quitté son village et rêve de devenir une grande enquêtrice dans une autre ville. Mais elle se pose des interdits et invente des excuses bidon.

Dans cette fiction, votre personnage marque son territoire vis-à-vis de sa consœur Marion Guichard en la provoquant à plusieurs reprises…

Elle la provoque sur cette raison qu’elle s’est donnée pour rester parce qu’elle est amoureuse d’un homme. À un moment, elle dit qu’elle aurait bien aimé être comme la Capitaine qui arrive : pouvoir faire son type d’enquête, aller dans une autre ville… Mais elle se donne comme raison qu’elle est amoureuse d’un garçon alors que celui-ci a déjà une femme et des enfants. Elle l’aime depuis un moment. Je me dis que parfois on se donne des raisons pour s’empêcher de faire des choses. Émilie sait que cet amour est impossible. Elle souffre d’un manque de confiance en elle et ne se croit pas assez intelligente pour résoudre des enquêtes. Elle finit par se découvrir et Hélène lui dit finalement qu’elle est intelligente et perspicace.

« Émilie ne se croit pas assez intelligente pour résoudre des enquêtes »

Au vu de l’intrigue, diriez-vous que « Le pont des oubliés » a une connotation plutôt romancée ou diabolisée ?

Les deux. C’est un mélange d’amour passionnel, et en même temps, le désir peut nous emmener trop loin. Une légende tourne autour de ça et n’oublions pas que ce pont rappelle l’amour et la mort avec le suicide des amants. Il y a un petit air entre le romantisme et la noirceur de l’humain.

Le principal enjeu de cette enquête ne tient-il pas du côté « sacré » que l’on confère dans ces régions à la profession de berger, dont l’un d’eux est la première victime de la fiction ?

L’histoire ne tient pas là-dessus, mais nous avons voulu défendre ce qui importe dans cette région du Vercors. Pour les habitants du Vercors, le métier de berger est très important. Des loups mangeant les bêtes ont été ramenés dans la région, donc cela nous a fait dévier et nous avons parlé d’autre chose comme le romantisme. Le fait qu’un berger meurt au départ dans le Vercors amène à ce que nous, flics, allions à la rencontre de l’entourage afin de comprendre les problèmes sociaux auxquels ils sont confrontés.

Les pertes des bergers liées aux moutons attaqués par les loups sont une réelle problématique dans une sphère de la société. Jugez-vous qu’elle soit suffisamment présente dans les médias ?

Cela dépend où on vit. À Paris, nous n’allons pas forcément la voir, mais en région cette problématique est plus présente. De mon côté, je ne saurais pas me positionner. C’est un sujet très compliqué entre ceux qui avancent qu’il faut tuer les loups et ceux qui ne souhaitent pas que l’on s’attaque à une espèce protégée. Des bergers ne peuvent plus vivre : l’un d’eux avec qui j’ai discuté m’a dit qu’ils pouvaient perdre jusqu’à trente moutons chaque année, ce qui est énorme pour eux. Dans les médias des grandes villes, oui, on n’en parle pas assez.

Ces fictions sont aussi une ode au patrimoine avec des paysages taillés pour les esprits contemplatifs. En tant que comédien, ces tournages sont-ils un plus par rapport aux studios ?

C’est un plus de se retrouver dans ces domaines isolés. Ce tournage nous a donné une sensation de calme, de bienveillance. Nous étions relâchés et professionnels sur le plateau. Le décor est important par rapport à l’histoire, et celui du Vercors est à la fois reposant et mystérieux.

Votre actualité est aussi alimentée par votre retour dans Plus belle la vie. Après l’Enchanteur, Johanna s’attaque désormais à Pavel…

Johanna va surtout aider son amie Estelle avec Victoire et Abdel. Nous sommes toute une bande de trentenaires qui nous entendons bien à la vie et la production souhaitait nous associer à l’image. Ce coup-ci, il ne sera pas question de sa mère Blanche ni de sa vie privée même si elle en parle un petit peu.

Pour faire tomber Pavel, Johanna simule un couple avec Abdel. Est-ce que son histoire avec Xavier est définitivement oubliée ?

Oui ! La pilule n’est pas passée (rires). Il y a un an et demi, la confiance a été brisée et Johanna est passée à autre chose.

Le comédien Xavier Questel se verrait pourtant bien revenir dans la série…

Tout est possible, cela dépend de ce que les auteurs ont dans la tête. Ils pourraient se recroiser par hasard ou se remettre ensemble, mais ce serait engueulade sur engueulade.

« Avec Xavier, Johanna est passée à autre chose »

Le retour de Johanna a été acté à l’occasion des 15 ans du feuilleton. Vous souvenez-vous de votre première scène, diffusée le 30 août 2004 ?

Je pense que je m’en souviens (rires). Je ne sais pas si c’est ma première scène, mais j’ai en mémoire la famille Marci de retour de vacances et devant la porte d’entrée de son appartement. On voyait un appartement en face refait à neuf et Blanche disait : « Ils ont les moyens, ce doit être des Parisiens ! ». Il me semble que j’avais un t-shirt rose et des boucles d’oreille rondes. [Confirmé]

Lucas et François Marci ont fait une apparition dans les génériques de fin d’épisode. Pourra-t-on assister, prochainement, à une grande réunion de la famille Marci ?

J’aimerais bien retrouver Thierry [Ragueneau, François, ndlr] et Geoffrey [Sauveaux, Lucas, ndlr]. Ces deux comédiens sont plus vers le oui que vers le non, mais de mon côté je viens tout juste de finir le tournage d’une intrigue donc je vais attendre un peu avant d’y retourner.

Après être retournée sur le plateau de Camping Paradis, avez-vous d’autres projets fiction pour cette saison 2019/2020 ?

Je viens de terminer deux épisodes de la série L’art du crime sur France 2. J’interprète un flic qui arrive en troisième saison pour épauler deux autres policiers.