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Du retour de Baby Boom à l’avenir de Secret Story, Angela Lorente passe au crible ses programmes

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Directeur de la publication
Publié le 17/09/2013 à 14:16 Mis à jour le 17/09/2013 à 14:24

Papesse de la « télévision du réel », Angela Lorente a plus d’une corde à son arc. Longtemps assimilée aux télé-réalités d’enfermement comme Secret Story, elle s’occupe également désormais de programmes comme Baby boom, Bienvenue chez nous ou encore la nouvelle émission à venir sur l’antenne de TF1, The Audience. À l’heure de la fin de saison de Secret Story et du coup d’envoi de Baby Boom, Angela Lorente passe au crible, pour les lecteurs de Toutelatele, les programmes dont elle a en charge sur TF1.

Jérôme Roulet : À quelles nouveautés le public doit s’attendre pour cette saison 3 de Baby boom ?

Angela Lorente : Cette année, nous nous sommes installés à l’hôpital André-Grégoire à Montreuil, aux portes de Paris. Il est d’un niveau 3 et prend donc en charge les grossesses à haut risque. Nouvel hôpital, nouvelle équipe médicale et histoires différentes... Nous démarrons la série avec un épisode très émouvant dédié à une petite fille qu’une maman a abandonné en accouchant sous X. On aborde cette troisième année avec d’autres thèmes pour toucher les gens de manière différente, et ce, avec le concours de l’ensemble du personnel et des couples venus accouchés.

Comment s’opère le choix de l’hôpital ?

Plusieurs éléments doivent être pris en compte. L’établissement doit être public et assez grand. Shine Productions reste une vingtaine de jours dans les lieux avec plus de 50 caméras, et nous mobilisons plusieurs salles d’accouchements.

Avez-vous eu des retours des équipes et participants à cette saison 3 ?

Nous avons fait une projection qui s‘est très bien passée. La grande satisfaction est lorsque l’on m’a dit que ça reflétait bien le quotidien, le travail et la passion. À Montreuil, nous avons été très contents, l’équipe est dynamique et motivée. Ils nous ont fait part de leur passion. C’est un programme fait avec eux. D’ailleurs, avant la diffusion, ils regardent les parties qui les concernent, que ce soit le personnel ou les familles.

Baby Boom correspond-il vraiment aux attentes de la chaîne ?

On est très heureux d’avoir cette marque à TF1 car c’est un programme très émouvant. Dans cette saison 3, les équipes de Shine abordent des choses difficiles, de manière très pudique. Cette écriture est très intéressante, c’est original d’utiliser toutes les caméras au service du commentaire. La maternité est vue autrement : des documentaires sur le sujet, il y en a eu énormément et de très réussis. Mais ce dispositif avec 50 caméras fait qu’on a l’impression de vivre au plus près d’eux. Pour moi, c’est la manière la plus intéressante de renouveler le documentaire.

« Baby Boom est la manière la plus intéressante de renouveler le documentaire »

Songez-vous à adapter le concept à d’autres lieux ?

Il pourrait être tout à fait adapté à d’autres endroits et environnements. On est toujours en phase de réflexion. Mais nous n’avons pas encore fait le tour des maternités car tous les accouchements, les histoires humaines et les vies sont différents et uniques.

Êtes-vous pleinement satisfaite de cette 7e saison de Secret Story ?

Le bilan est très positif même si les trois premières semaines ont été très difficiles. On est arrivé avec un format que tout le monde connait bien, beaucoup de candidats et la plus rude concurrence que l’on ait connue jusqu’à maintenant.

Avez-vous eu peur à un moment donné de l’avenir du programme ?

Quand les choses ne marchent pas comme on veut, on se pose des questions. Beaucoup d’efforts ont été faits, le travail a été difficile, mais agréable pour remonter les audiences. Au final, Secret Story a réalisé des records plus importants que la saison précédente. On est donc content et on a eu raison de le faire.

Partie 2 > L’avenir de Secret Story, Le retour de L’amour est aveugle


Les audiences de Secret Story ont été dynamisées, entre autres, par le retour d’anciens candidats dans la maison. Qu’en retenez-vous ?

Leur arrivée était prévue dans la bible dès le début du programme. De nombreux anciens voulaient, à nouveau, rentrer dans la maison. De notre côté, après sept ans, il était temps de le faire alors que l’on se l’interdisait avant. Et effectivement, cela a bien marché côté audiences.

Cela vous donne-t-il des idées d’une 8e saison « all-star » avec un concept rappelant le projet Bienvenue à Secret beach imaginé l’an dernier ?

Pour l’instant, nous sommes en pleine réflexion artistique. Après sept ans, il est de toute façon nécessaire de bouger les choses. C’est un peu comme dans les mariages (rires).

Seriez-vous en train d’imaginer un nouveau Secret Story ?

Non, c’est une belle marque. Il faut conserver les racines du programme tout en adaptant et en bougeant certaines choses. On réfléchit à des options comme partir à l’étranger ou autre, mais la base du jeu et des secrets doit être conservée.

Les pistes de réflexion concernent-elles aussi bien les quotidiennes que les hebdos ?

Les émissions hebdomadaires ont très bien fonctionné, il y a eu beaucoup plus de choses en live cette saison comme des connexions dans lesquelles on ne savait pas ce qui allait se passer. Les candidats adorent ça et s’amusent, comme le public. Il y a, je crois, plus de travail à faire sur les quotidiennes.

Pourquoi avez-vous décidé de faire revenir Koh-Lanta ?

C’est une grande marque et un programme familial avec de vraies valeurs. Il y a eu un manque. On a reçu énormément de courriers et des mails. C’était incroyable ! Les gens adorent Koh-Lanta. On travaille avec ALP (la société de production, ndlr) sur une édition « all stars » avec des aventuriers qui ont marqué l’histoire du jeu, ces candidats que les téléspectateurs veulent revoir. Ce sera diffusé en 2014.

« Pour Secret Story, il est nécessaire de bouger les choses »

Le retour de Qui veut épouser mon fils ? est également prévu. Où en est cette saison 3 ?

Nous sommes en train de finaliser le casting. La production va donc lancer le tournage prochainement. C’est une comédie donc comme d’habitude, ce sera amusant !

Après deux ans d’absence, pourquoi avez-vous rappelé L’amour est aveugle ?

L’amour est aveugle est un programme très original, drôle et amusant. Tout le monde nous en parlait et, en plus, il marchait fort sur les jeunes. Cela nous a convaincus de le remettre à l’antenne.

Cependant, son animateur, Arnaud Lemaire, est privé d’antenne. Quelle en est la raison ?

On a fait des petits aménagements et nous avons voulu nous concentrer sur les candidats. Ce programme est avant tout narratif. On a été transparent avec Arnaud, et on a établi d’un commun accord qu’il serait la voix du programme. L’émission est actuellement en montage.

Partie 3 > L’arrivée de The Audience, l’avenir de Coup de foudre au prochain village


Vous vous occupez de deux programmes quotidiens qui enchaînent les records auprès des ménagères : 4 mariages pour 1 lune de miel et Bienvenue chez nous. Comment expliquez-vous leur succès ?

Tout d’abord, il y a une proximité sur les thématiques abordées, et puis il y a ce côté jeu et compétition. Cette mécanique fonctionne et plait. Le téléspectateur regarde, compare, et en fin de compte, participe pleinement au jeu. Ces deux programmes sont depuis longtemps sur la grille et fonctionnent de mieux en mieux.

Cet été vous avez testé Une semaine pour faire la fête. Quel est l’avenir de cette émission ?

C’est un petit format qu’on a voulu tester, et il a été concluant. On va repartir sur quelques salves. Le chantier de ces programmes quotidiens est intéressant à relever. Nous avons plusieurs productions qui travaillent également sur d’autres pistes et d’autres thématiques, mais toujours avec le même esprit. On incite les producteurs à être les plus créatifs possible.

Qu’allez-vous faire de Coup de foudre au prochain village ?

On modifie la mécanique de ce programme. On analyse les points faibles et les points forts pour tenter de surprendre les téléspectateurs et aussi les candidats. Après, on verra ce que l’on fait avec cette émission. Aucune décision n’a été prise pour le moment.

Vous travaillez depuis longtemps sur The Audience et pourtant, le programme n’est toujours pas à l’antenne. Qu’en est-il ?

Nous avons mis du temps à adapter ce programme anglais créé par les mêmes personnes que Baby Boom. On a fait un premier numéro qui est en finalisation de montage. C’est un programme de solidarité, intéressant et humain. Une sorte de « Tous ensemble psychologique » où 30 à 50 personnes vont aider quelqu’un confronter à un dilemme.

En 2010, vous disiez que The Frame était le format le plus innovant du Mip TV après en avoir acquis les droits. Son projet d’adaptation est-il abandonné ?

La réalité était que ce format israélien était formidable sur le papier mais que son exécution au niveau des productions était difficile et finalement peu intéressante. L’émission a vécu des adaptations un peu malheureuses, comme en Espagne. C’est donc tombé à l’eau. Tout ne peut pas fonctionner c’est la vie d’une chaîne et c’est ça qui est intéressant.

« The Audience est en finalisation de montage »

Allô Nabilla se veut pour NRJ12 une « dynasty réalité ». Cette nouvelle forme d’écriture, visiblement proche de celle de L’Incroyable famille Kardashian, a-t-elle une place sur TF1 ?

Je ne pense pas. Ces programmes dynamisent bien la TNT et nous challengent à notre niveau. Pas dans le contenu, mais dans la façon de raconter les histoires. Ils ont une écriture intéressante sans que ce soit plus original que ça.

Confessions intimes est arrivée à la rentrée sur NT1. Est-ce synonyme de la proche fin de l’émission sur TF1 ?

Pas du tout ! On a voulu offrir une nouvelle fenêtre d’exposition à ces reportages, dont les téléspectateurs sont demandeurs. C’est un programme important pour TF1. D’ailleurs, nous tournons actuellement de nouveaux reportages pour cette émission.

Êtes-vous aujourd’hui davantage dans une logique de créer des formats et les exporter ou faire l’acquisition de marque déjà existante à l’étranger ?

L’essentiel est d’avoir des formats forts qui fonctionnent et malheureusement il n’y en a pas 45 000... De notre côté, on veut avoir les meilleurs programmes. Nous adaptons également beaucoup de formats qui fonctionnent moyennement ailleurs, mais qui ont du potentiel chez nous. De manière générale, il n’y a pas assez de formats créatifs. C’est toujours la copie de la copie ! Nous les chaînes, on en est peut être les premiers responsables. Mais si on avait des coups de cœur sur des programmes originaux, on irait...