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Enzo (Tout le monde veut prendre sa place) : « J’ai failli lâcher, j’étais à la limite de la résistance entre ma vie privée, mon travail et le jeu »

Paul Gratian
Publié le 18/08/2017 à 12:03

Depuis le début du mois d’avril, Enzo ne cesse d’enchaîner les victoires à Tout le monde veut prendre sa place sur France 2. Ce kinésithérapeute originaire de Belgique s’est confié à Toutelatele sur sa nouvelle notoriété, ses secrets de tournages et son rapport avec les autres gagnants du jeu.

Paul Gratian : Alors que vous êtes champion de Tout le monde veut prendre sa place depuis début avril, quel est votre secret pour durer aussi longtemps ?

Enzo : Le secret ? Il n’y en a pas (rires). J’essaie de jouer émission par émission et je me rends compte à la fin du chemin parcouru. Je n’ai aucune recette spéciale. Je m’amuse et je continue à prendre du plaisir.

D’où tirez-vous votre culture pour répondre aux questions ?

Je la tiens de l’expérience de la vie, de mes lectures, de ce que j’ai appris et de ce que j’ai retenu. Il n’y a pas d’entrainement, ni de préparation particulière. J’ai des patients à soigner donc cela me laisse très peu de temps. Je suis curieux et j’aime bien m’intéresser à de nombreux de domaines même si je ne suis pas spécialiste en tout. En général, j’ai la chance de retenir facilement ce que j’aime donc cela m’aide.

« Même avec ce qu’il m’arrive, je ne prends pas la grosse tête et je reste comme je suis »

Après toutes ces émissions, prenez-vous toujours autant de plaisir à jouer ?

Oui, je prends beaucoup de plaisir même s’il y a eu une petite période où j’ai été très fatigué. Elle n’a pas encore été diffusée mais les téléspectateurs le verront car j’ai eu très chaud. Les émissions s’enchaînent vu qu’on tourne par salve donc, à un moment, j’étais à la limite de la résistance entre ma vie privée, mon travail et le jeu. J’ai failli lâcher mais, heureusement, c’était un petit passage.

Comment se passe l’enregistrement ?

On tourne cinq ou six numéros en un jour. Cela s’enchaîne à un rythme soutenu, en ‘conditions du direct’. Nagui a une aisance incroyable à enchaîner les émissions. On a juste le temps de se changer et de passer à la suivante. En un après-midi, on fait parfois cinq émissions.

Est-ce compliqué de rester concentré durant toute la durée de l’enregistrement ?

Oui, car dès que les candidats arrivent, il faut cerner leur personnalité et savoir ce qu’ils connaissent pour pouvoir choisir un thème complexe lors des duels. Il faut quand même être tactique par rapport à ce que les candidats disent. Par exemple, un de mes challengers était cuisinier. Parmi les quatre thèmes il y avait « les sauces » donc évidemment, je n’allais pas choisir ce sujet. Je suis toujours obligé de tout écouter pour savoir quel thème choisir afin de ne pas me faire éliminer bêtement, même si je peux me tromper.

« J’admire Dominique qui reste pour moi le plus grand champion même s’il n’est que deuxième »

Redoutez-vous le moment où vous serez éliminé ?

Non, car je n’étais pas arrivé avec un but précis. Je voulais juste ne pas être ridicule. Jusqu’à maintenant, je n’ai toujours pas d’objectif. Si je dois dépasser les autres champions, c’est le hasard et je ne pars pas avec cette envie et ce but ultime d’être le plus fort. Par exemple, parmi les autres champions, j’admire Dominique qui reste pour moi le meilleur même s’il n’est que deuxième. Il avait une culture très large. Avoir une culture cinématographique en étant non voyant est impressionnant. C’est le plus grand des champions de l’émission pour moi.

Avez-vous eu des contacts avec Dominique ou un autre champion ?

Non, seulement avec Christophe Bourdon, le Belge aux 130 victoires, car on a des amis en commun. C’est une personne très sympa et il continue de me soutenir. Il m’a dit à plusieurs reprises qu’il espérait que j’aille le plus loin possible et qu’il n’avait aucun problème s’il se faisait devancer.

A votre tour, quel conseil pourriez-vous donner à un futur candidat ?

Je lui dirais de rester soi-même. Quand j’enregistre l’émission, je reste moi-même et je m’amuse car je ne ferais jamais quelque chose qui ne me fait pas plaisir. Mon métier est ma passion depuis toujours et il hors de question que j’en change. J’avais envie de voir comment l’émission se déroulait de l’intérieur. Je m’amuse vraiment lors des tournages et l’équipe est tellement gentille autour de moi que c’est un bonheur d’y aller. Cette expérience m’a permis de rencontrer des personnes avec qui j’ai pu lier une certaine amitié. Et en bonus, il ne faut pas se mentir, il y a aussi l’aspect financier.

Vos gains continuent de s’élever et dépassent désormais la barre des 125 000 euros. Qu’allez-vous faire de cet argent ?

J’ai des petits projets pour l’avenir avec ma compagne mais rien de concret pour le moment.

« Au fur et à mesure que ma cagnotte monte, je me rends compte qu’une petite poignée de personnes sont de plus en plus corrosives sur les réseaux sociaux. Cela me fait bien rire. »

Depuis votre participation, comment vivez-vous votre nouvelle notoriété ?

Les gens me reconnaissent dans la rue et je trouve cela assez marrant. Hier, je me promenais en Normandie quand deux petites dames m’ont interpellée en m’expliquant qu’elles me regardaient depuis Israël via TV5 Monde. Ça m’a épaté que des personnes d’Israël me retiennent mais je ne me prends pas la grosse tête et je suis resté comme je suis. Je continue à faire mes courses chez mon épicier et j’en ris avec lui. J’ai juste eu une discussion désagréable une fois avec un monsieur mais je suis resté très calme. La jalousie s’exprime aussi parfois sur les réseaux sociaux car cela dérange de voir que quelqu’un gagne de l’argent. Au fur et à mesure que ma cagnotte monte, je me rends compte qu’une petite poignée de personnes sont de plus en plus corrosives. Je prends ça de manière stoïque et cela me fait bien rire.

Vous attendiez-vous à cette notoriété à la fois avec ses bons et ses mauvais côtés ?

Non, je ne m’étais jamais préparé à ça car je n’ai jamais imaginé que j’arriverais là. J’avais ma petite notoriété locale en tant que kiné mais je ne pensais jamais que ça allait passer un tel stade et que j’allais participer à une émission en étant un grand champion. Même après ce qui m’arrive, le fait de faire des interviews par exemple, il n’y a rien qui change chez moi. J’aborde mes journées de la même façon.

Alors que ce jeu est votre première expérience télévisuelle, avez-vous envie de faire d’autres apparitions sur le petit écran ?

Cela me plairait de refaire quelques émissions de temps en temps mais à condition que cela ne soit pas contraignant. Je ne voudrais pas devoir aménager mon temps de travail en fonction de la télévision. Je vois ça comme un passe-temps mais pas comme un deuxième travail.