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Eric Delvaux dévoile ses secrets d’actualité

Tony Cotte
Publié le 21/10/2007 à 16:27 Mis à jour le 05/04/2011 à 15:47

Véritable succès estival de M6, Secrets d’actualité est de retour depuis le 14 octobre sur l’antenne de la chaîne privée. A sa présentation, Eric Delvaux fait le point sur sa première saison passée au sein de l’équipe. Après une déprogrammation spéciale suite au récent verdict dans l’affaire Agnès Leroux et à l’heure où la libération de Bertrand Cantat fait la Une de tous les journaux, l’animateur revient, pour Toutelatele.com, sur la conception de l’émission.

Tony Cotte : Vous entamez actuellement votre deuxième saison au sein de Secrets d’actualité. Quel serait, à ce jour, votre premier bilan de cette aventure ?

Eric Delvaux : Dans un premier temps, nous avons la confirmation que l’émission a trouvé son public. Lors des rediffusions estivales, près de 2.5 millions de téléspectateurs étaient au rendez-vous à chaque numéro. Une confirmation appuyée par la performance de dimanche dernier (14 octobre, ndlr) et la diffusion de l’affaire Agnès Leroux avec plus de 23% de part de marché. Secrets d’actualité avait déjà bien tourné avec Laurent Delahousse. La preuve donc, même si on en doutait pas, que la marque existe.

Tony Cotte : Après son départ, comment s’est déroulée votre arrivée au sein de l’émission ?

Eric Delvaux : M6 est une grande chaîne qui a su garder un esprit familiale. Quand on m’a proposé d’en faire partie, j’ai été bien accueilli. Secrets d’actualité, c’est aussi une unité de programme qui dure depuis plus de 8 ans. Les équipes se connaissent bien et Jean-Marie Goix, le rédacteur en chef, sait mieux que quiconque ce qu’il faut faire pour l’évolution de l’émission.

Tony Cotte : Le nom de Stéphane Basset a dans un premier temps circulé quant à la succession de Laurent Delahousse. On ne vous attendait pas vraiment là. Etiez-vous surpris que l’on vous propose le poste ?

Eric Delvaux : J’ai été candidat. J’ai fait la démarche et passé quelques coups de téléphone pour savoir si la place était libre. Mon casting s’était bien passé et je me suis retrouvé dans une shortlist. J’étais donc plus content que surpris. Je pensais vraiment avoir ma place au sein de l’émission. Mais là, je vais passer pour quelqu’un de prétentieux (rires).

Tony Cotte : Après Secrets d’actualité, Laurent Delahousse a fini par présenter le JT. Est-ce un parcours que vous aimeriez suivre ?

Eric Delvaux : J’ai déjà fait du JT sur RFO pour le 20 heures. Aujourd’hui, je n’ai pas de plan de carrière précis. Si on me le propose, bien sûr, j’étudierai la question, je suis ouvert à tout. Mais nous avons encore beaucoup de sujets à traiter dans Secrets d’actualité et j’ai encore de nombreuses choses à apprendre. Je suis très « news » de formation et là, j’apprends le magazine et à travailler sur la longueur. Revenir sur l’actualité en prenant le temps de la décortiquer, c’est très complémentaire de mon travail sur France Inter.

Tony Cotte : A l’inverse de Guy Lagache pour Capital ou encore Mélissa Theuriau dans Zone Interdite, vous n’êtes pas rédacteur en chef de Secrets d’actualité. Le statut de simple présentateur n’est-il pas frustrant ?

Eric Delvaux : Je n’ai aucune frustration. Je suis rédacteur en chef pour mon émission de radio. Jean-Marie Goix est la bonne personne au bon endroit. Il a créé l’émission, il connaît les équipes et il a su faire évoluer autant la marque que le contenu. Chacun sa place !


Tony Cotte : Pouvez-vous faire part de sujets à traiter dans Secrets d‘actualité ?

Eric Delvaux : Bien sûr. Ce n’est pas une hiérarchie verticale ! Nous formons une équipe où chacun peut proposer des sujets. Mais pour qu’une affaire soit prise en compte dans l’émission, elle doit réunir certains paramètres. Elle doit représenter une histoire avec des rebondissements pour pouvoir tenir 50 minutes. Il faut aussi la rendre télégénique, avoir des images et des témoignages. Tous les bons faits divers sur le papier ne sont pas forcément adaptables dans notre format télévisé.

Tony Cotte : Quelle affaire traitée dans l’émission vous a, à ce jour, le plus marqué ?

Eric Delvaux : Toutes sont intéressantes car il y a une histoire humaine, c’est la marque de Secrets d’actualité, que ce soit le coup de boule de Zidane, notre première émission il y a un an, ou celle du mystère du meurtre des marais, diffusée prochainement.

Tony Cotte : On compare souvent Secrets d’actualité à Faîtes entrer l’accusé. Quelles sont, selon vous, les différences concrètes entre ces deux émissions ?

Eric Delvaux : Les différences sont à la fois sur la forme et le fond. D’abord, Hondelatte se met en scène dans les sujets de Faîtes entrer l’accusé. C’est un parti que nous n’avons pas pris dès le début. Je suis plus en retrait et je n’interviens pas, c’est là une nuance importante. Et sur le fond, Secrets d’actualité ne se contente pas de raconter une histoire. Quand le temps est passé et que les langues se sont déliées, nous apportons un nouveau regard sur un fait qui a marqué l’actualité il y a 2, 3, 5 ou 10 ans. Peut-être que chez Hondelatte, ils relatent davantage...

Tony Cotte : Leur narration est effectivement plus théâtrale. Considérez-vous la vôtre comme alarmiste ?

Eric Delvaux : Ce n’est pas la même forme de mise en scène. Pour Secrets d’actualité, il faut tenir l’histoire 50 minutes, des rebondissements sont en évidence mais je ne considère pas cela comme alarmiste.

Tony Cotte : Vous réalisez de temps en temps des duplex avec différents intervenants, comme c’était le cas dimanche 14 octobre dernier pour l’émission consacrée à l’affaire Agnès Leroux. Est-ce un dispositif que vous comptez développer au cours de cette saison ?

Eric Delvaux : C’était un artifice technique car il fallait réagir vite. On préfère se déplacer sur le terrain ou convier les interlocuteurs sur le plateau. Mais, pour l’émission du 14 octobre, c’était par efficacité. Ce n’est pas quelque chose que nous comptons développer à l’avenir.

Tony Cotte : Cette émission était à la base une déprogrammation afin de rebondir sur l’actualité. Allez-vous en faire de même ces prochains jours avec l’affaire Cantat ?

Eric Delvaux : Nous sommes en train d’y réfléchir mais il y a peu de chances. C’est paradoxale puisque nous venons de le faire pour l’affaire Leroux. Avec ce cas-là, nous avons pris un risque. On pouvait croire qu’avec toute l’actualité sur ce sujet, les gens allaient en avoir assez. Pour Cantat, l’affaire est très présente dans les journaux et la pression médiatique sur lui est telle que cela va encore durer. De toute façon, si on en parle, ce sera pour apporter un plus, Secrets d’actualité ne se contente pas de narrer l’histoire. Peut-être dans une ou deux années, nous aurons de nouveaux éléments, une autre version ou un autre angle...