Toutelatele

Eurovision 2019, en direct de Tel Aviv : les chiffres incroyables d’un show hors norme

Par
Rédacteur TV - Expert Eurovision
Publié le 18/05/2019 à 19:50

Ce samedi 18 mai, Tel Aviv (Israël) sera le théâtre de la grande finale du Concours Eurovision de la chanson 2019. Malgré des préparatifs entachés par les tensions politiques et les craintes en termes de sécurité, cette 64e édition devrait enchanter les téléspectateurs. Parmi les artisans de ce show, le Suédois Ola Melzig. Sa mission : piloter l’immense barnum logistique et technique qu’implique une telle production.

« C’est le plus grand show télé du monde. Et le plus compliqué », a-t-il précisé à Toutelatele en marge de l’événement. L’Eurovision, cet enfant du rock est tombé dedans en 2000 à l’occasion d’une édition organisée à Stockholm. La victoire de son pays en 2012 l’a fait replonger l’année suivante. La Suède étant très performante, il réitère en 2016. Depuis, quel que soit le pays organisateur, il est incontournable.

Pour transformer les Pavillons 1 et 2 du Parc des Expositions en salle de concert, 21 jours ont été nécessaires. « Nous avons apporté 250 camions de matériel. Une grosse tournée des Rolling Stones n’en a que 100 !  » Lumières, pyrotechnie, habillage vidéo, accessoires : 225 personnes travaillent à temps plein sous ses ordres. « Nous sommes capables de créer des environnements uniques pour chacun des pays participants : l’Espagne est venue avec une maison toute entière, Malte avec le salon d’un appartement... Nous discutons de cela très tôt avec les délégations : pour les miroirs de Sergueï Lazarev, nous sommes en contact avec les Russes depuis le mois de novembre. »

Rien que pour les changements d’accessoires et de décor, 30 personnes sont mobilisées. « Nous n’avons que 40 secondes, le temps de la carte postale. On ne peut pas avoir plus car il ne faut pas qu’il y ait de temps morts pendant le show. »

À chaque année son innovation technologique. Ce cru 2019 est doté d’un écran LED dernier cri de 36 mètres de large pour 12 de haut, composé de 12 panneaux pivotants. « Il y a plus de 16 millions de pixels, c’est la plus haute résolution que nous ayons eu pour une scène de l’Eurovision. Et c’est perceptible à l’antenne : les couleurs et les contrastes vous explosent au visage. » Certains y voient une façon de se faire pardonner l’absence d’un équipement similaire à Lisbonne il y a un an, avec des conséquences évidentes sur l’attrait visuel du show.

Tout cela a un coût. Si le montant du show en lui-même n’a pas fuité, le budget total de l’événement avoisinerait les 30 millions d’euros selon la presse locale. Pour Kan, le service public de télévision de l’État hébreu, il était indispensable de faire bonne figure.

Seul ombre au tableau, le nombre de spectateurs est en deçà des espérances. Et plus que la menace terroriste, le prix du voyage et celui des places semblent avoir découragé certains inconditionnels du concours. Car pour rentrer dans leurs frais, le gouvernement ayant refusé de participer financièrement, les organisateurs ont pratiqué des tarifs exorbitants. Pour assister aux trois shows « live » au pied de la scène, les plus assidus ont dû débourser 1000 euros, contre 600 l’an dernier et 350 en 2017 alors que les répétitions étaient incluses dans le pass. Au vu des rangs clairsemés certains soirs et des tarifs dégriffés pratiqués en dernière minute, ce choix s’est révélé plutôt contre-productif.