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Facteur Chance > Frédéric Diefenthal, acteur et producteur pour TF1

Tony Cotte
Publié le 18/05/2009 à 13:15 Mis à jour le 26/03/2010 à 19:00

Frédéric Diefenthal aime jongler entre cinéma et télévision. Si dans les salles obscures, son rôle dans les différents opus de Taxi l’a fait connaître auprès du public, sur le petit écran, on a pu le voir, entre autres de manière récurrente, dans Clara Sheller, David Nolande ou Flics. Pour Toutelatele.com, Frédéric Diefenthal présente Facteur chance, une fiction unitaire pour TF1 dont il est acteur et producteur, entouré par sa femme Gwendoline Hamon, et son ami Edouard Montoute...

Tony Cotte : On vous retrouve ce lundi 18 mai dans Facteur chance sur TF1, un huit clos dans lequel...

Frédéric Diefenthal : (Il interrompt) La notion de huit clos peut faire peur au téléspectateur. Je tiens à apporter une petite nuance, nous sommes dans un centre de tri postal ensoleillé par deux actrices exceptionnelles (Estelle Vincent et Gwendoline Hamon, ndlr). On ne se sent pas du tout à l’intérieur, nous avons volontairement apporté des respirations au film.

En quoi ce projet vous a-t-il séduit ?

Facteur chance est une fable, avec un fond social et un rapport homme/femme bien abordé. On passe 1h30 à avoir des fous rires et les larmes aux yeux. C‘est tout ce que j’aime dans le cinéma. Nous sommes ici proche des comédies anglaises à la Full Monty.

Vous retrouvez au casting Lorànt Deutsch avec qui vous étiez sur les planches il y a quelques années et Édouard Montoute, votre compère dans David Nolande, sans évoquer votre femme Gwendoline Hamon... Facteur chance est-il avant tout une réunion de famille ?

Je connais Édouard depuis près de vingt ans, nous avons travaillé ensemble pour la première fois en 1991. Seule Estelle Vincent n’avait tourné avec aucun d’entre nous. Elle est la petite épice supplémentaire, mais non moins indispensable. Toute cette énergie autour du film se voit à l’écran, c’est même une de ses forces.

Vous êtes également producteur. Concrètement, en quoi consiste votre rôle ici en dehors d’un éventuel aspect financier ?

Il n’y a aucune participation financière à la télévision. J’ai mis les mains dans le cambouis, convaincu les différents interlocuteurs de faire ce film et mener le tout à bien. En tant que producteur, les tâches sont nombreuses, il faut également encourager tout le monde face aux embûches et cela demande beaucoup d’énergie. Si l’argent était mon moteur, je ne me ferais pas chier avec le rôle de producteur. Je ne m’en cache pas : je suis un acteur bien payé, je ne suis pas dans le besoin, j’endosse cette casquette par passion, par plaisir et non pour l’aspect financier.

Vous semblez l’avoir mal pris...

Il est important que les gens comprennent. Les acteurs/producteurs ne sont pas fréquents en France, il faut le voir comme en musique : quand un artiste produit un autre, il ne se contente pas de simplement prêter son studio d’enregistrement, mais participe à la composition et à l’écriture du futur disque. C’est une implication totale et c’est de l’humain. J’aime ça.

Que vous inspire la décision de Patrice Duhamel, Directeur des antennes de France Télévisions, de mettre un terme à Clara Sheller après une deuxième saison jugée « trop osée » ?

J’ai le DVD de la deuxième saison, mais je n’ai jamais eu le temps de le regarder. Je dois vraiment le faire, surtout que des amis jouent dedans, comme François Vincentelli et Zoé Felix. Après, la décision de France Télévisions ne m’inspire rien, je n’étais même pas au courant et je n’ai pas envie de parler de ça.

Si l’arrêt de David Nolande est définitif, les raisons restent quant à elles confuses. Qu’en est-il exactement ?

(Il soupire) Je n’en sais rien, peut-être une histoire d’ego à la base. Tout ça est vraiment très con. Il y a peut-être eu des désaccords artistiques entre auteurs et réalisateur... Le temps n’a pas joué aussi en faveur de la série. Clara Sheller a eu le même problème, ce n’est pas toujours facile de prendre certaines décisions. Il y a eu 6 ou 7 épisodes de David Nolande, ça a été un beau succès, peut-être que si nous avions continué cela aurait été moins bien ? Il vaut mieux pour le public d’être dans la frustration et le désir que d’avoir vu le truc de trop. Et puis moi, ai-je réellement envie de le faire à nouveau ? Trop de temps est passé depuis le tournage et je ne peux prendre le risque de m’investir pour un tel engagement...

Vous avez déclaré à plusieurs reprises être contre le formatage télévisuel... Etes-vous confiant dans l’avenir des séries françaises ?

Je n’ai aucune inquiétude sur la créativité française. C’est le formatage en général qui me dérange. Il y a certes des codes, mais cela n’empêche en rien de s’exprimer. Les codes de bonne conduite en société existent, on ne doit pas être pour autant des machines, sinon on se retrouve dans des situations totalitaires. Jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas de fascisme à la télévision. Je n’ai connu que des gens passionnés, mes interlocuteurs sont tous formidables. Si TF1 prêchait le formatage, Facteur chance ne ressemblerait pas à ce qu’il est.