Toutelatele

Faites entrer l’accusé : les affaires de Hondelatte / Lantieri aux rebondissements les plus spectaculaires [VIDEO]

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 19/01/2020 à 17:48 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:28

Pour le retour de Faites entrer l’accusé qui fait son baroud d’honneur sur France 2, Toutelatele vous propose de retrouver une liste de sept affaires qui ont donné lieu à des rebondissements ou des épilogues inattendus.

« L’assassinat du petit Grégory », diffusé le 10 juillet 2003

Pour ouvrir la troisième saison de Faites entrer l’accusé, Christophe Hondelatte a sélectionné l’une des affaires françaises les plus mystérieuses qui a offert de nouveaux rebondissements trente-cinq ans après l’assassinat du garçonnet de quatre ans. Un corbeau, des menaces salaces, un crime odieux, une presse omniprésente, voire écrasante, une liste de suspects longue comme le bras... Il n’a rien manqué pour offrir un thriller qui continue de captiver tout un pays, en témoigne la série de Netflix consacrée à l’affaire et qui s’étend sur quatre heures. Malgré les seize années séparant les sujets de France 2 et Netflix, l’enquête du magazine n’a pas pris une ride. D’ailleurs, le géant américain s’est très peu penché sur les récents événements qui comprennent le suicide du juge Lambert en 2017, les nouvelles lettres anonymes, les annulations des mises en examen de 2017, mais aussi celle en 2019 de Murielle Bolle, la nièce de Bernard Laroche, pour « diffamation aggravée ». L’opinion, mais aussi les proches de Grégory restent à ce jour divisés sur la culpabilité de ce Bernard Laroche, tué par le père de Grégory, ce dernier n’ayant jamais cru en l’innocence du défunt. Depuis de longues années, les parents de l’enfant se sont retirés des médias après avoir, à tour de rôle, connu la prison. Le premier pour le meurtre de Laroche, la seconde pour l’assassinat de Grégory.

« Yves Dandonneau, le mort-vivant », diffusé le 11 janvier 2004

Un film court, 72 minutes, mais d’une durée suffisante pour décrire une enquête qualifiée de « roman noir » par un Christophe Hondelatte à la chevelure encore roussâtre. Et quelle ironie que cette affaire démarrant un 6 juin 1987 au col de l’Homme Mort... Un homme alerte les pompiers qui, lors de leur arrivée, font face à une voiture en flammes dans laquelle gît Yves Dandonneau, ami du témoin. Trois mois avant sa mort, la victime, dont le corps ne peut être clairement identifié, avait souscrit huit contrats d’assurance-vie, de quoi offrir une coquette somme à la veuve. Mais très vite, l’escroquerie montée collectivement sent le roussi. Les enquêteurs affichent un flair à la Columbo et des expertises confirment leurs intuitions. La victime n’est pas Yves Dandonneau. Mais alors, qui est la victime et où est celui qui était considéré comme mort ? Il s’avère que le cadavre est un malheureux, manipulé honteusement par Dandonneau et son ami Blouard qui l’ont fait boire jusqu’au coma éthylique avant de le sacrifier dans le feu. Le criminel s’était inspiré du film Assurance sur la mort, datant de 1944.

« L’affaire Alain Lamare, état de démence », diffusé le 18 août 2005

Hitchcock a déclaré : « Quand le méchant est réussi, le film l’est aussi ». Un connaisseur en la matière puisque le maître du suspense a notamment immortalisé Norman Bates, Tom Wentice ou encore Philip Wendamm. Dans ce récit, digne des polars impeccablement ficelés, un duel de haut vol confère une atmosphère aussi haletante que les westerns de John Wayne et Clint Eastwood. D’un côté, Alain Lamare, un gendarme ayant enquêté sur ses propres crimes, de l’autre, le Capitaine Jean Pineau, qui finira par confondre le psychopathe grâce à ses lettres puis un portrait-robot dessinant ses oreilles de chou. Tous les ingrédients sont mêlés à ce sujet à peine croyable ; à commencer par un indice aussi provocateur que mystérieux quand l’agresseur d’une femme prénommée Karine indique dans une lettre : « Karine me connait, mais elle ne fera jamais le rapprochement ». La course-poursuite entre le fugitif et les policiers, dans laquelle Alain Lamare survit à une nuit de chasse en s’étant dissimulé durant de longues heures dans un étang d’eau, respirant grâce à un bout de bambou, mais aussi la guerre entre policiers et gendarmes, chacun camp estimant que le meurtrier se situait dans le rang adverse, ont alimenté cette affaire rocambolesque. Quant à l’arrestation du tueur, puis l’épilogue de son procès, ils n’ont fait que renforcer cette sensation de prendre part à un sombre thriller, du genre qui ne se finit jamais bien. Au cinéma, Guillaume Canet a incarné Alain Lamare dans La prochaine fois je viserai le cœur.

« Jean-Claude Romand, le menteur », diffusé le 3 décembre 2006

On peut avancer, avec un soupçon de cynisme, que ce fameux Jean-Claude porte bien son nom. Pendant plus de vingt ans, il a fait croire à son épouse qu’il était un prestigieux chercheur au sein de l’Organisation Mondiale de la Santé. Formidable mythomane, il a adopté un train de vie bien supérieur aux réelles ressources de sa famille, son épouse pharmacienne apportant sans le savoir le seul salaire du couple. Au-delà de passer ses journées dans sa voiture et à vagabonder dans les communes voisines de son domicile, l’homme a surtout pris son rôle très à cœur puisque les vrais médecins qu’il a pu côtoyer lors de dîners n’ont jamais été en mesure de démasquer l’imposture. C’est qu’il croyait bec et ongles à ses propres mensonges Jean-Claude Romand, inventant également des relations amicales avec plusieurs personnalités, dont Bernard Kouchner. Mais quand son épouse fut sur le point de tout découvrir, le faux chercheur a complètement vrillé et abattu sa femme, ses enfants, ses parents et son chien - envers qui il a éprouvé les plus gros remords. Au départ, les proches pensent à un drame accidentel puisque l’homme a mis le feu à la maison en essayant médiocrement de se suicider. Il avait auparavant attaqué une amie en renonçant finalement à la tuer après un acte de strangulation. Là aussi, cette affaire peu commune a été transposée au cinéma et l’homme - libéré récemment - a été interprété par Daniel Auteuil dans L’adversaire.

« Edgar Boulai, les disparus de Vaux-le-Pénil », diffusé le 12 février 2008

En 1995, toute une famille entière disparaît sans prévenir aucun proche. Stéphanie Sané, Donald Davila et leurs enfants semblent avoir déserté leur maison en Seine-et-Marne. Une fuite à laquelle se refuse de croire Gilberte Crovisier, la maman de Stéphanie. Elle multiplie les allers-retours à la gendarmerie, mais plutôt que de prendre son inquiétude au sérieux, Gilberte se fait répéter à quel point elle « emmerde » les enquêteurs. Pourtant, ce n’est pas la discourtoisie d’Edgar Boulai qui va dissiper ses soupçons. Ce grand gaillard, qui vit chez la famille disparue avec sa maîtresse, donne une version peu crédible à Gilberte pour justifier sa présence chez Stéphanie et Donald. Il avance être un ami du couple et avoir bénéficié de leur accord pour s’installer... définitivement chez eux, car ils ne comptaient pas revenir. Une visite plus tard et Gilberte a été explicitement menacée par l’intrus qui a l’audace de prévenir que des bricoles arrivent à ceux s’aventurant chez lui sans en avoir été invité. Comme elle l’a répété début janvier à Faustine Bollaert sur le plateau de Ça commence aujourd’hui, son instinct de mère a visionné l’endroit dans lequel étaient enterrés sa fille, son gendre et ses deux petits-enfants. Une découverte macabre, intervenue près d’un an après la disparition de la famille.

« Zibha, l’homme du ferry », diffusé le 30 octobre 2011

Plus qu’un crime presque parfait, Adberrazzak Zibha, Algérien de 46 ans, n’était pas loin d’un coup presque parfait pour la première enquête présentée par Frédérique Lantieri. Il s’en est fallu de peu pour que le meurtre d’une jeune femme, Anne-Laure Urvoy, demeure impuni. Ingénieur à l’avenir radieux de 27 ans, Anne-Laure inquiète ses collègues et ses proches quand elle délaisse deux jours de suite le travail. Les pompiers sont réquisitionnés au domicile de la jeune femme et ils découvrent le corps sans vie de celle-ci. Elle a été étranglée. Son petit ami, Adberrazzak Zibha, est rapidement placé en tête de la liste des suspects. L’homme est introuvable et les enquêteurs sont certains de sa culpabilité. Son véhicule repéré, les gendarmes découvrent qu’il a pris place sur un ferry pour traverser la Méditerranée qui doit l’emmener sur ses terres natales. D’âpres négociations s’engagent alors entre les enquêteurs et la Société nationale maritime Corse-Méditerranée pour convaincre le pilote du navire de rebrousser chemin et permettre l’interpellation du suspect.

« Peter et Aurore, les amants diaboliques », diffusé le 7 octobre 2012

Il y a eu les amants maudits six ans plus tôt. En 2012, Frédérique Lantieri conte l’histoire des « amants diaboliques », sobriquet imaginé par la presse belge. En parallèle, la journaliste détaille les morts suspectes, mais considérées comme accidentelles d’Ursula Dechamps et Marc Van Beers. Deux accidents de voiture. L’étudiante et le trentenaire, qui ne se sont jamais croisés de leur vivant, partagent le point commun d’avoir côtoyé Peter Uwe Schmitt et Aurore Martin. Cette dernière n’a su prouver comment elle se serait extirpée d’une voiture lancée à vive allure alors que son mari s’est tué dans ce même véhicule, prétextant qu’elle était sur le siège passager au moment du drame. Neuf ans séparent ces deux affaires qui n’ont été réunies qu’à la lecture du nom de l’amant d’Aurore Martin. Pourtant, la mort d’Ursula Dechamps en 1992 ne sera jamais redéfinie en homicide. Ils n’ont été condamnés que pour le meurtre de Marc Van Beers. Libérés de prison dans un intervalle d’un an, Aurore et Peter profitent aujourd’hui de leur amour au grand jour.