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Faustine Bollaert (Le Meilleur pâtissier 5) : « Il y a eu des grosses crises de larmes, des échecs qui ont été difficiles à gérer »

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Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 12/10/2016 à 19:43

Benjamin Lopes : Comment appréhendez-vous une nouvelle saison du Meilleur pâtissier sur M6 ?

Faustine Bollaert : Je suis toujours rassurée quand je découvre les pâtissiers. Chaque saison, ils ont des personnalités différentes et, par définition, ils apportent leur caractère et je passe énormément de temps avec eux. Je ne sais jamais quelle histoire on va me raconter. Le moment le plus important est le jour du début du tournage ou la veille quand je les rencontre tous et que je vois les énergies des différents candidats, ceux qui ont des histoires fortes qu’ils vont vouloir transmettre.

Quelles sont les spécificités du casting de la saison 5 ?

Cette année, c’est vraiment différent. On a beaucoup d’origines étrangères avec Aijing qui est chinoise, Chelsea qui est Australienne, ou encore Ruth qui vient du Cap-Vert. On s’est mondialisé et on a fait un tour du monde des pâtisseries. Je savais dès le départ qu’ils allaient apporter dans leurs gâteaux énormément de choses que l’on ne connaissait pas.

Quelle est votre place dans le programme au bout de cinq saisons du Meilleur pâtissier ?

Mon boulot dans Le meilleur pâtissier est d’accompagner les candidats. Je les coache un petit peu. Je suis en quelque sorte la nounou, c’est-à-dire que je récupère les larmes du soir quand la séparation avec les enfants est trop difficile, je les encourage quand ils ont une réaction un peu trop excessive à l’image, je leur dis de faire attention. On n’est pas dans une compétition comme Top Chef. Je leur explique comment fonctionne la télévision, à quoi ils vont être confrontés au quotidien après leur passage dans l’émission. Mon rôle est vraiment humain, de les faire rire, de les faire redescendre en pression en me moquant d’eux très souvent pour leur montrer qu’on ne fait que de la télé.

« J’ai envie d’une émission qui soit pensée autour de moi, je n’ai pas soif de prime time »

L’aspect comedy show est de plus en plus mis en avant, à l’instar de la version originale anglaise. Cet axe de développement est-il conservé ?

Il y a en effet la relation entre Cyril Lignac et Mercotte, tous mes sous-entendus un peu graveleux. On va abonder dans ce sens en montrant encore plus ce qu’il se passe derrière les caméras. C’est vraiment décomplexé, c’est important. Au début, on faisait très attention avec l’humour, on était vraiment dans le concours et puis, au final, on a vu au fur et à mesure que les gens aimaient cette émission, car ils avaient l’impression de retrouver une famille.

L’émission gagne en succès au fil des saisons. Arrivez-vous à imposer vos idées ?

Ce n’est pas dans mon tempérament d’avoir des requêtes. Je demande juste à ce que l’on voit le côté humain et d’avoir des images de ces liens. Je suis chargée de l’humeur sur ce programme. Je fais confiance à la production. Après j’ai conscience que l’émission ne repose pas autour du caractère de Faustine Bollaert. J’aimerai bien avoir une émission qui soit orchestrée autour de ma personnalité et je travaille dans ce sens avec M6, mais là on est dans un concours de pâtisserie. Je propose des choses. On a voulu qu’il y ait plus d’humour cette année avec des petits sketchs et Cyril Lignac, Mercotte et moi, on a vraiment joué le jeu. J’ai trouvé mon rôle dans le programme au fur et à mesure et je n’ai pas besoin de demander à la production de faire telle ou telle chose.

Le programme véhicule des valeurs positives malgré la compétition avec beaucoup d’entraide. Y-a-t-il tout de même des moments compliqués à gérer avec les candidats ?

C’est parfois compliqué, et on a eu des candidats qui sont sortis au moment de leur élimination et qui ont refusé de faire le plateau de fin d’émission. Il y a eu des grosses crises de larmes, des échecs qui ont été difficiles à gérer. Ils doivent alors passer au-dessus de leur petite humiliation personnelle alors qu’il y a tellement d’émotions et de fatigue. Ils dorment très peu. Il n’y a jamais eu de moments dramatiques. Ça reste une émission et au bout d’une demi-heure, les plus tristes sont heureux d’avoir participé.

« Je garde beaucoup de liens avec mes petits pâtissiers. Ce sont mes protégés »

Est-ce difficile à gérer en tant qu’animatrice du programme et lien entre les téléspectateurs et les candidats ?

Je suis personnellement dans une empathie totale donc quand je vois quelqu’un pleurer, je pleure. Ce n’est pas difficile à gérer, car c’est ce que je suis profondément. C’est plus poignant que sur d’autres émissions, plus impliquant. J’ai aussi mes moments de blues. Les candidats se remontent très vite la pêche, car ils sont très soudés. On dort ensemble, on commence parfois les tournages à sept heures du matin quand ils ne terminent pas à trois heures du matin. Donc ils sont très émotifs, mais c’est une vraie bande dont je suis chargée de remonter le moral.

Gardez-vous des liens avec les pâtissiers ?

Je garde beaucoup de liens avec mes petits pâtissiers. Ce sont mes protégés. Le soir de la diffusion, je leur envoie tous un texto en leur expliquant qu’ils vont à présent rentrer dans le monde de la notoriété, qu’on va les reconnaître dans la rue, et qu’il va falloir qu’ils soient vigilants.

Après Rising Star et Super Kids, avez-vous envie de retrouver les commandes des gros divertissements en prime time ?

J’ai surtout envie de faire une émission qui me ressemble et qui soit pensée autour de moi. J’ai déjà la chance d’avoir Le meilleur pâtissier qui cartonne. Je n’ai pas soif de prime time. Je ne cherche peut être pas à être dans une tranche si exposée, mais plutôt d’avoir une émission qui me colle à la peau, quelque chose où j’ai un peu plus la main. Je veux vraiment aller dans cette direction-là.