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Flavor of Love > Doc Gyneco à coeur ouvert

Tony Cotte
Publié le 23/03/2007 à 00:41 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:41

Après son engagement auprès de Nicolas Sarkozy, Doc Gyneco est devenu la cible de nombreux médias. Ses dernières apparitions chez Ruquier ou à l’antenne de Oui FM se sont transformées en altercations. Depuis, l’artiste rejoint Britney Spears et Jean-Luc Delarue dans le clan trés fermé des personnalités les plus controversées du moment. A l’occasion de la promotion de Flavor of love, programme qu’il anime à partir du vendredi 23 mars sur W9, Doc Gyneco revient pour Toutelatele.com sur la polémique autour de son union avec l’UMP et de ses différents projets.

Tony Cotte : Le 23 mars prochain, vous serez aux commandes de Flavor of Love, un nouveau programme de télé-réalité sur W9. Pourquoi avoir accepté ce projet ?

Doc Gyneco : Il y a un an, j’avais commenté la cérémonie des Grammy Awards avec Virginie Efira sur W9, une expérience qui m’avait beaucoup plu. Si j’ai accepté Flavor of love, c’est tout simplement par amitié pour la chaîne. J’aime la grille de programmes et j’adore ce jeu. Comme tout le temps dans ma vie, je n’ai pas réfléchi à deux fois avant de donner mon accord.

A l’instar de Flavor Flav, vous avez fait partie d’un groupe de rap. Est-ce que Public Ennemy était pour vous une influence au moment de commencer le Ministère A.M.E.R ?

Ca a été mon premier impact musical. Puis comme tous ceux de ma génération, j’ai traduit les textes, regardé les clips et m’en suis très vite détourné intellectuellement.

Pour quelles raisons vous en êtes-vous détaché ?

Le discours présent dans les chansons de Public Ennemy ne pouvait pas toucher un jeune de ma génération en France sous l’époque Mitterrand. Leur rap parlait de ségrégation et de la souffrance des américains de couleur. C’était difficile à comprendre pour un jeune antillais. Il n’y avait pas le même rapport.

Pour présenter ce programme, W9 a fait appel à vous pour trouver un équivalent français à Flavor Flav. Vous trouvez-vous des ressemblances ?

Il est l’homo-sapiens de base. Il est socialement et intellectuellement proche de nous tous, dans le sens où je ne vois pas qui refuserait de participer à ce genre de jeu. C’est mieux que le macho et que le misogyne, c’est un vrai petit homme de Néandertal.

Sur vos plateaux, on peut voir des femmes peu vêtues à vos côtés...

Elles ont, je l’espère, d’autres qualités. On a essayé de les faire s’exprimer. Elles annoncent également ce qui va se passer dans le programme. C’est vrai qu’elles sont très jolies.

Vous ne considérez donc pas cette émission comme dégradante pour l’image de la femme ?

C’est une culture qui n’a pas lieu d’être en Europe. Aux Etats-Unis, quand on regarde les clips ou les concerts quels que soient les genres musicaux, les filles ont pour jeu de se dénuder facilement. Les danses sexuelles et les mini-shorts « ras-la-moule » représentent une culture qui n’est pas dégradante à leurs yeux. C’est avant tout une attitude. Cela ne veut pas dire qu’elles sont réellement peu vertueuses. A l’instar du « Gangsta Rap » qui consiste à exagérer la luxure pour les rappeurs, il y a la « Biatch Attitude » pour les femmes. En fait, c’est dégradant uniquement vu d’ici. Celles qui vont se comporter comme tel en Europe, vont être rapidement taxées de « salopes ». On imagine mal Ségolène Royal dans un concert de Snoop Dogg (rires).

Après Nice People, seriez-vous prêt à continuer avec la télé-réalité en participant à ce genre de « Bachelor » ?

C’est la première chose que je me suis dite. J’aimerais pouvoir parfois être aussi Doc Gyneco. En ce moment, je suis dans une situation, malgré moi, engagée. Je ne vais pas pouvoir être le « Bachelor » en pleine campagne. Mais j’adorerais le faire dans un futur très proche, dès que les choses seront arrivées à leur terme.


Sortir un livre sur votre engagement politique et animer Flavor of Love n’est-ce déjà pas un discrédit ?

« Discrédit » c’est assez beau et dur à la fois. Comme dit Sarkozy, le mot juste serait « amalgame ». En m’engageant avec lui, j’ai presque fait oublier que je suis né dans une famille pauvre. Il m’a appelé à ses côtés parce que j’étais Doc Gyneco. Il aurait demandé autrement les services à n’importe quel petit garçon très gentil sorti de l’ENA.

Quand on annonce votre prochain rôle en tant que génie dans Ali Baba pour TF1, ne craignez-vous pas que l’on ne vous prenne plus au sérieux ?

J’ai un côté résistant. Je lutte, je combats et j’ai mon idée de carrière. Mais beaucoup d’artistes sont au casting. Je réponds à cela comme une invitation. Ce serait irrévérencieux de refuser ce projet. Je ne sais pas si les gens se rendent compte quand ils voient Depardieu en chanteur dans un film, c’est du rêve. Pour moi l’art actuel est du domaine du rêve. Si mon engagement politique devient plus précis et plus intéressant, je vais mettre de côté un peu mon humour. Ca m’embête parce que j’aime bien rire (rires).

Pouvez-vous être davantage explicite quand vous parlez d’ « engagement politique plus intéressant » ?

Si je décide de ne pas revenir avant quelques années à la musique, aux films ou à la présentation de programmes, à ce moment là je contacterai ma maison de disques et mon entourage pour leur dire que je travaillerai pour eux mais d’une manière différente. Je serai dans l’action. Quelque part mon travail sera un peu identique. Quand tu es artiste, les choses bougent aussi grâce à toi. Je pense que les gens sont intelligents. Ils peuvent voir qui je suis vraiment à travers tous mes personnages.

Quand vous vous rendez sur le plateau de Ruquier, êtes-vous là aussi un personnage ?

Totalement ! Surtout chez Ruquier. Mais c’est un homme qui n’est pas accessible à tout ça. Quand tu as beaucoup de haine et d’agressivité, tu ne peux pas être réceptif à une personne comme moi, je suis plutôt doux. Les choses dorment en moi. Face à une telle attitude, la posture que je prends c’est de fuir. C’est pour cette raison que j’ai quitté son plateau. Tout ce jeu là ne me plait pas.

Pourquoi avoir accepté la diffusion de votre passage. Vous auriez très bien pu demander à ce qu’il soit coupé comme vous l’avez déjà fait en 2002 dans l’émission On a tout essayé où vous avez eu un différend avec Isabelle Alonso...

Ruquier a refusé. De mon côté, je ne vois pas quel était mon intérêt de faire ça, je n’avais rien à y gagner. La polémique, je n’en ai jamais fait, ce n’est pas mon créneau. Lui est un polémiste. Couper mon passage lui aurait fait perdre je ne sais combien de points à son audimat !

Vous étiez quand même par moment sur la défensive. Pourtant ce qu’a dit ce soir là Mustapha (intervenant à On n’est pas couché) était quelque peu similaire aux propos de Thomas Ngijol dans Le Grand Journal. Pourquoi ne pas avoir réagi aux dires de ce dernier ?

Thomas Ngijol et Mustapha, c’est toute la différence entre l’humour et la méchanceté. Plus ce qu’il disait devenait grave, plus je me sentais obligé de me défendre. Au bout d’un moment, j’ai atteint la zone rouge. J’ai trouvé injuste ses propos. Dans sa voix j’entendais quelque chose de vraiment haineux. En réalité, il attaquait mon engagement pour Nicolas Sarkozy. Mustapha est lui aussi une personne peu réceptive à l’amour. Qui se ressemble s’assemble...

Suite à cette altercation, allez-vous continuer à faire de la promotion en télévision ?

Je vais me réconcilier avec ceux qui veulent se réconcilier. Je vais aller voir mes contradicteurs mais ne plus tomber dans le piège de la haine. Je ne vais pas faire de compromis avec ce genre d’individus.