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Gabriella Wright, la reine de France de The Tudors

Tony Cotte
Publié le 22/03/2008 à 22:55 Mis à jour le 31/03/2011 à 17:05

Née à Londres, Gabriella Wright a passé ses douze premières années dans la capitale anglaise avant de partir pour la France. Passionnée de théâtre et de Shakespeare, la jeune femme a beaucoup voyagé et en a profité pour suivre diverses formations d’actrice dans chaque pays où elle a vécu. En 2006, elle obtient le rôle de Claude de France dans la série The Tudors pour trois épisodes. De passage à Paris, la belle reçoit Toutelatele.com au café de Flore, un de ses lieux de prédilection. Rencontre avec une artiste nomade...

Tony Cotte : Londres, Paris, New York, Nouvelle-Zélande... vous avez suivi des formations dans de nombreux pays. Avec le recul, quelles sont les différences de travail à l’étranger par rapport à la France ?

Gabriella Wright : Les techniques de l’Actors Studio à l’étranger ainsi que celles en Russie utilisent tous les ingrédients d’un comédien pour, ensuite, les extrapoler. Si, par exemple, j’ai peur de l’eau, cette phobie va alors être utilisée pour mon rôle. On construit ainsi un personnage de l’intérieur. Au cours Florent en France, on travaille sur le texte pour amener un sentiment. On puise donc de l’extérieur...

Tony Cotte : Peut-on dire que la méthode française est superficielle ?

Gabriella Wright : Je n’aime pas ce terme. Il y a beaucoup de bons comédiens français qui réussissent avec cette méthode. Disons que les techniques étrangères sont plus organiques.

Tony Cotte : Un tel nombre de formations dans votre parcours est-il réellement nécessaire ?

Gabriella Wright : On peut apprendre directement sur le terrain. Mais je suis constamment en recherche de liberté dans la créativité. Et cela n’est possible que si l’on connaît bien ce monde. Ce n’est pas intéressant de se cantonner à une technique, il faut savoir s’ouvrir. Un être humain est multidimensionnel.

Tony Cotte : Le 24 mars prochain, les téléspectateurs français pourront vous retrouver dans The Tudors où vous incarnez la Reine de France. Question conventionnelle : comment avez-vous obtenu ce rôle ?

Gabriella Wright : D’une manière conventionnelle (rires). J’ai passé un casting à Londres. J’ai appris la veille d’un week-end que je commençais le tournage en Irlande le mardi suivant. Au moins avec les américains, c’est cash ! (rires)

Tony Cotte : Selon les historiens, Claude de France était une femme « bien en chair » et laide, nous sommes loin du compte...

Gabriella Wright : J’ai quelques notions d’Histoire et je savais qu’elle n’avait pas un physique agréable. Je suis de nature franche et j’ai voulu en faire part aux producteurs. Ils n’ont pas vraiment porté attention à mes remarques. Pour eux, tout allait bien, ils n’avaient pas envie de quelqu’un d’autre. The Tudors reste de la fiction, tout est basé autour de Henry VIII. La Cour Française a beaucoup moins d’importance et rien ne les oblige d’être proche de la réalité.


Tony Cotte : Tourner dans des productions dites « d’époque » est souvent un rêve pour les comédiennes...

Gabriella Wright : ... et c’est également mon cas ! Il est toujours intéressant de puiser dans l’Histoire pour interpréter un personnage réel. Même si j’ai un rôle minime, il y a beaucoup de choses à dire. Et le simple fait de porter des robes a été une très bonne expérience. The Tudors est une production à gros budget. Ils savent mettre l’argent et, en l’occurrence, ils l’ont essentiellement placé dans les décors et les costumes. Mais nous avons tourné durant l’été 2006 en Irlande. Les studios n’étaient pas vraiment modernes. Il faisait quarante degrés et il n’y avait pas de climatisation. C’était des conditions assez lourdes.

Tony Cotte : Après avoir travaillé pour le grand comme le petit écran, comment définiriez-vous la réalisation de The Tudors ?

Gabriella Wright : J’ai fait une apparition lors de trois épisodes, à chaque fois sous la houlette d’un réalisateur différent. Le premier d’entre eux, Charles McDougall, était proche des acteurs. En revanche, le rythme de travail s’est considérablement accéléré avec les deux autres.

Tony Cotte : En tant que passionnée de cet auteur, considérez-vous les intrigues de la série comme shakespeariennes ?

Gabriella Wright : Ça aurait pu être le cas. Mais les pièces de Shakespeare ne sont pas accessibles à tout le monde : elles ont un fort sentiment tragique. On ne l’a pas senti aussi emblématique dans The Tudors. Peut-être accentueront-ils ce côté là lors de la deuxième saison ?

Tony Cotte : Allez-vous y faire des apparitions ?

Gabriella Wright : Si on respecte l’Histoire, Claude de France est morte à 24 ans. Il semblerait logique que je n’apparaisse plus dans la série. Ils ont déjà pris beaucoup de liberté lors de la première saison et je pense que les critiques risquent d’être plus virulentes. Mais, suite à ce rôle, on m’a contacté pour jouer également la Reine de France dans une autre série (rires).

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