Grey’s Anatomy > James Pickens Jr / T.R Knight

Tony Cotte : Comment expliquez-vous le succès de Grey’s Anatomy ?

T.R Knight : Difficile d’être objectif mais je dirais que les scénarios sont très bons et le casting diversifié, puisque nous sommes des acteurs aux parcours variés. Nous tournons près de 18 heures par jour. Nous passons donc plus de temps ensemble qu’avec notre propre famille.

James Pickens Jr : Je pense que la musique a également un rôle important. C’est comme si nous étions sur le sable. La musique représente l’eau et Grey’s Anatomy est le bateau.

Tony Cotte : L’épisode post-Superbowl a retenu l’attention de 38 millions d’américains. Avez-vous réalisé à ce moment là que vous faisiez partie d’un véritable phénomène ?

James Pickens Jr : Tout s’est passé très vite. Le simple fait d’être programmé le dimanche après Desperate Housewives était déjà bon signe. Chaque semaine, notre audience progressait. Etre diffusé suite au Superbowl est un honneur. ABC ne s’attendait pas à un tel succès. Ils n’étaient pas vraiment préparés.

Tony Cotte : En tant que téléspectateur, quel jugement portez vous sur la série ?

T.R Knight : Je ne regarde pas Grey’s anatomy ! Déjà, je n’aime pas me voir à l’écran mais surtout je n’ai pas envie de regarder certaines scènes où je ne suis pas à mon avantage !

Tony Cotte : Avant de vous lancer à corps perdu dans vos rôles respectifs, la production a t-elle organisé un stage intensif dans le milieu médical ?

T.R Knight : On assiste à de véritables opérations de très près. Notre technical medical advisor (consultante, ndlr), Linda Klein, a travaillé sur Chicago Hope ou encore Nip/Tuck. Elle a l’habitude de ce genre d’exercice. Elle s’assure que l’on a bien tout compris même parfois plus qu’il ne le faut. Il lui arrive même de faire venir sur le tournage des assistantes en chirurgie et ses amis médecins.

Tony Cotte : Vous utiliseriez des intestins de cochon pour les scènes d’opérations...

James Pickens Jr : Nous prenons même ceux des chevaux et des cœurs de bœuf. Nous utilisons des entrailles animales qui soient les plus fidèles possibles au corps humain...

T.R Knight : Et les réalisateurs s’assurent à chaque tournage que les tétines des cochons sont biens cachées (rires).

Tony Cotte : James, vous avez fait de nombreuses apparitions dans différentes séries télévisées (A la maison blanche, les Experts Miami, Six feet Under...) Devient-on un habitué des plateaux ou le trac est toujours présent ?

James Pickens Jr : Il y a toujours une part en moi qui est nerveuse. C’est essentiel ! Je suis excité à chaque fois que j’endosse un nouveau rôle. Je suis vraiment fier d’être acteur mais je ne tiens rien pour acquis. Je ne veux absolument pas tomber dans la routine.

Tony Cotte : Vous avez de nombreuses expériences à votre actif. Donnez-vous des conseils ?

James Pickens Jr : Oui, celui de n’en recevoir aucun (rires) ! Toute l’équipe est naturelle et n’a pas besoin d’aide...

T.R Knight : (il le coupe) Non ! Ce serait une erreur de refuser de l’aide quand on vous en propose. Je trouve qu’il est sage d’écouter les conseils des personnes ayant plus d’expérience que vous. J’ai beaucoup de respect pour ça.

Tony Cotte : T.R, dans un épisode vous devenez narrateur. Est-ce un exercice que vous avez apprécié ?

T.R Knight : La narration se fait une fois le montage terminé. Ellen (Pompeo, ndlr) visionne toutes les scènes et fait la narratrice. Pour mon cas, ils avaient utilisé des scènes tests qui n’étaient pas destinées à la version diffusée de l’épisode. C’était affreux ! (rires) Je n’aime pas le son de ma voix ! Je n’ai pas besoin de l’entendre plus qu’il ne faut.

Tony Cotte : Les médias américains disent que vous avez un « regard de chiot ». Ne craignez-vous pas d’être toujours considéré en tant qu’acteur comme le candide de service ?

T.R Knight : Mais c’est horrible ! Ne me regardez plus (rires). Je ne sais pas exactement ce que cela veut bien dire. Peut-être est-ce la forme de mes yeux ? De toute manière, je ne lis rien sur la série dans les médias. Certaines personnes peuvent être vexantes sans le vouloir et d’autres sont cruelles car il est bon de l’être. Le mieux est de ne pas prêter attention à tout ça. Après des heures de tournage, je ne vais pas rentrer chez moi et vite me connecter à internet pour lire les commentaires à mon égard. Ca ne m’intéresse pas... (silence) Je file regarder mes yeux dans la glace !