Toutelatele

Guy Lagache

Tony Cotte
Publié le 26/07/2007 à 13:45 Mis à jour le 14/03/2010 à 20:11

Guy Lagache n’arrête jamais. Toute l’année, on le retrouve à l’antenne avec le magazine Capital, dont il assure à la fois l’animation et la rédaction. Cet été, sept émissions inédites sont également au programme. Si l’avenir de l’animateur sur M6 serait compromis selon certains médias, l’intéréssé espère bien rester sur la chaîne privée pour la saison prochaine. A l’occasion du Festival de Télévision de Monte-Carlo, Toutelatele.com a rencontré celui que tout le monde s’arrache...

Tony Cotte : Des rumeurs circulent quant à votre arrivée à la rentrée sur TF1. Avez-vous vraiment été approché par la chaîne ?

Guy Lagache : Nous sommes à une période de l’année (l’interview a été réalisée le 10 juin dernier, ndlr) où nous rencontrons beaucoup de gens. J’espère bien rester à M6 l’année prochaine. Quoi qu’il arrive, je ne souhaite pas l’évoquer en public. Cela correspond à des choses qui appartiennent à ma vie privée et je ne suis pas très à l’aise pour en parler.

Vous êtes lié au magazine Capital depuis 1994. Après tant d’années passées au sein de ce programme, y a t-il un effet de lassitude ?

J’ai le sentiment que l’on continue toujours à faire évoluer le magazine. Cette année, nous sommes allés sur le terrain en faisant à la fois des sujets et des présentations. J’ai personnellement fait en sorte que les interviews ressemblent plus à des séquences de reportage qu’un simple échange sur un plateau de télévision. C’est pour cette raison que je n’ai pas eu l’impression d’être lassé cette saison.

Capital a passé en revue tous les sujets possibles et imaginables. Comment arrive t-on à se renouveler ?

On continue de proposer des enquêtes qui sont différentes d’année en année en essayant de coller avec l’actualité économique de la population. C’est un peu comme les news magazines du type Nouvel Observateur, l’Express et Le Point. Quand ces supports font des dossiers sur le salaire des cadres, l’immobilier ou les hôpitaux, l’idée n’est pas de vous interdire de traiter des sujets qui intéressent les gens, mais d’essayer de montrer un visage nouveau sur ces thématiques-là.

M6 semble favoriser de plus en plus les déplacements sur le terrain. Quel est votre meilleur souvenir ?

C’est difficile de n’en choisir qu’un. Je dirai la Californie. C’était formidable de voir des gens en train d’inventer des buildings totalement écolos à San Francisco. Ce sera une nouvelle façon de vivre en bureau avec 1000 personnes sans climatisation afin d’économiser l’énergie. C’est révolutionnaire ! Je me souviens également lorsque nous nous sommes rendus à Dubaï. Nous avons montré la façon dont les travailleurs immigrés Pakistanais ou Indiens viennent construire des buildings de 25 à 50 étages dans des conditions de vie terribles. Ce sont des souvenirs qui resteront. J’ai le sentiment d’y avoir fait mon boulot de journaliste et d’avoir montré des choses que l’on connaissait peu ou pas du tout.

Cette émission à Dubaï a d’ailleurs enregistré le record de Capital depuis 5 ans. Grâce à cette performance, la chaîne a t-elle été plus souple pour les déplacements suivants ?

M6 a toujours été souple. C’est même Jérôme Bureau (directeur de l’information de M6, ndlr) qui m’a suggéré de me rendre à Dubaï pour parler des riches de la planète. La performance de l’émission nous a confortés dans l’idée qu’il y avait un plus à se rendre sur le terrain. L’audience n’était pas le seul moteur pour les déplacements suivants. C’est en réalité une conjonction de plusieurs facteurs. Il y avait un certain sens à aller sur le terrain et je m’y sentais bien.


Depuis le 1er juillet, les téléspectateurs peuvent retrouver les inédits de l’été. A quoi doit-on s’attendre cette année ?

Nous proposons sept émissions pour montrer que Capital ne s’arrête pas. Ces numéros s’inscrivent dans la préoccupation estivale de la population. Nous montrons, entre autres, les lieux de vacances inédits. Saviez-vous que la Chine, connue pour être l’atelier du monde, va bientôt être l’une des premières destinations touristique du globe ? Nous allons suivre des Français qui tentent de se positionner sur ce marché-là et l’ouverture d’hôtels dans un pays qui reste malgré tout un régime communiste.

Quel souvenir gardez-vous du passage de Nicolas Sarkozy à Capital ?

C’était une superbe interview. C’est quelqu’un qui est très intéressant. Il a un langage très concret. Il n’est pas dans l’abstrait. Ca ne veut pas dire pour autant que pour un journaliste il soit simple à interviewer.

Cette saison, la politique ou les coûts de campagnes n’ont pas été traités dans Capital, pourquoi ?

J’avais déjà fait un 52 minutes il y a longtemps dessus. Les thèmes abordés dans les différents programmes des candidats nous ont plus intéressés cette année, comme la fameuse carte scolaire. Nous voulions privilégier les problématiques de société en tenant compte des choix individuels des citoyens par rapport à la campagne.

Avant vous, Capital était vraiment incarnée par votre prédécesseur, Emmanuel Chain. Quelles sont, à votre avis, les qualités que votre successeur devra posséder pour l’animer... si jamais vous partez sur TF1 à la rentrée ?

(rires) C’est vraiment difficile de répondre. Je ne pourrais pas donner de conseils. Personnellement, je me suis intéressé au fond de l’émission. Ce qui est important, c’est de savoir construire un reportage et une histoire didactique et rythmée. C’est le patrimoine génétique de Capital. Notre force de frappe est de faire des émissions thématiques qui intéressent les gens, en phase avec l’actualité et que chaque sujet soit raconté de la façon la plus fluide possible.

Imaginiez-vous à votre arrivée au sein de l’émission que neuf ans plus tard vous seriez rédacteur en chef et animateur ?

Jamais ! Tout s’est passé au fur et à mesure par rapport aux choses que j’ai faites. Avec un collègue du bureau, nous avons monté Secrets d’actualité que j’ai dirigé avec lui pendant trois ans. En travaillant pour différentes boites, j’ai eu envie ensuite de faire autre chose.

Vous n’aviez donc pas de plan de carrière ?

Je ne sais pas si « plan de carrière » est le mot adéquat. Vu mon passé professionnel, si j’avais un plan, je ne sais pas vraiment ce qu’il faut que je fasse ensuite ...

... Remplacer Jérôme Bureau ?

(rires) Non, je n’y ai jamais pensé. Ce qui m’intéresse c’est d’être en face avec la matière. J’aime le reportage et raconter des histoires.