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Incroyable Talent > Sophie Edelstein, jurée et artiste

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Directeur de la publication
Publié le 05/11/2008 à 18:56 Mis à jour le 04/06/2010 à 17:06

Au fil des années, Sophie Edelstein a véritablement su s’imposer au sein du jury d’Incroyable talent, émission dans laquelle elle tient le même rôle que dans son quotidien en qualité de directrice artistique du Cirque Pinder : rechercher des artistes talentueux. Aux côtés de Gilbert Rozon et Patrick Dupond, Sophie évolue dans une bonne ambiance, parsemée de quelques désaccords de jugements. Pour Toutelatele.com, elle livre, sans langue de bois, ni illusion aucune, les secrets du show de M6.

Jérôme Roulet : En 2007, vous avez déclaré à Toutelatele.com « Pour une 2e saison, j’ai répondu oui sans hésitation, bien au contraire, j’étais super contente ! » Avez-vous eu la même réaction pour cette 3e édition d’Incroyable Talent ?

Sophie Edelstein : Bien sûr ! Incroyable Talent est une émission que je défends car elle est un super tremplin pour les candidats qui y participent. Qu’ils aillent en finale ou non, de toute façon pour eux, ils ont un passage en prime, et ont tout à gagner. Des spécialistes et producteurs regardent et font leur marché grâce à l’émission.

Quels candidats ont été véritablement propulsés sur le devant de la scène grâce à Incroyable Talent ?

Je pense à Court-circuit, le farfelu de l’an dernier, qui sera au Cirque Pinder avec nous dès le 8 novembre sur la Pelouse de Reuilly. Le jongleur François Bory va aussi faire toute la saison dans le spectacle. J’ai donné la possibilité au petit Nicolas -qui fait du Rolla Rolla- de venir faire son numéro sur la piste du Cirque Pinder à Nantes. Il était tout content, c’était un rêve pour lui. Yvette Leglaire a sorti son DVD et elle n’arrête pas. Gilbert Rozon s’occupe de certains artistes aussi. Il y en a aujourd’hui qui vivent de leur passion et de leur talent et ça fait vraiment plaisir.

Les deux précédents gagnants étaient des breaks-danseurs, Salah et Junior. Avez-vous été surpris par le choix du public ?

Oui et non. Le public aime bien tous ces artistes « break-dance ». En 2006, Salah avait vraiment l’étoffe du vainqueur, c’était un personnage à lui tout seul et un artiste complet avec de la danse, du comique et du mime. Junior, je l’aime beaucoup, mais j’avais une préférence pour un duo qui faisait de la danse avec des masques. Pour moi, c’était des gagnants ! Cette année, avec la diversité de talents, j’espère que ça changera un petit peu. Et je ne pense pas qu’un danseur remportera l’émission.

A ce stade de l’aventure, vous avez envoyé quatre candidats en finale (Dominic Lacasse, Alex, Caroline, les Vitaminés) et le public en a fait de même (Acrotrio, Les Twins, Anthony Joubert, Liu Xin). Inévitablement, vous avez des préférences....

La compétition est rude et les choix ne sont pas faciles. Il y a certains moments où ça crève le cœur d’en choisir un. Caroline est une artiste qui a tout pour être une grande. Dominic, l’homme drapeau, est extraordinaire. Mais heureusement, seul le public prend la décision de choisir son talent. Cela nous soulage de cette lourde tâche !

L’envoi en finale de la contorsionniste Liu Xin par le public, et des Vitaminés de votre part, semble quelque peu inapproprié après les éloges que vous avez faits au petit Émile, qui était également dans ce groupe...

Liu Xin a vraiment sa place pour aller en finale. C’est difficile ce qu’elle fait, elle met tout son corps à contribution. Le numéro est original et spectaculaire. Nous avons choisi Les Vitaminés car ce sont des artistes qui peuvent s’intégrer sur toutes les scènes (rue, théâtre, cirque...). Émile est un petit génie même avant l’âge. Et honnêtement, je pensais qu’il allait être sauvé par le public. Cela a été une vraie surprise ! Quand on est dans notre salle du jury, on est parfois sûr que certains vont être sauvés par le public. Alors, on se concentre sur les autres... Et voilà ce qui arrive !

Comment doit se distinguer l’incroyable talent 2008 pour sortir du lot ?

Surtout pas avec du vu et du revu ! C’est un artiste qui va nous captiver dès son entrée sur scène. On doit être subjugué par le personnage. Puis après, c’est un ensemble, quelque chose de différent, une émotion...


Les discussions sont-elles animées au sein du jury pendant cette phase éliminatoire ?

Gilbert et moi, sommes souvent en désaccord. Et ce n’est pas pour faire du show télé ! On pense rarement la même chose. Avec Patrick, on se rejoint souvent sur nos jugements. Nous avons la même émotion, car on sait se mettre à la place de l’artiste. Quant à Gilbert, il produit les plus grands et attend la perfection... et c’est normal !

Gilbert vous a reproché d’avoir jugé le numéro des nécrophages sans le regarder... (elle interrompt)

Ah voilà, on revient là-dessus ! (rires). Je me rappelle que Gilbert voulait m’évincer du jury ! J’ai regardé ce numéro difficilement. Je trouve que ça n’avait pas sa place ici. On est là pour faire rêver les gens au Cirque d’Hiver. Pourquoi nous amène-t-on du sang sur cette piste magique ? ! Il n’y avait rien de magique et poétique là-dedans. Si on veut voir ça, on loue un film d’horreur ! (rires)

En tout cas, la discussion s’est envenimée et la production semble avoir fait monter la mayonnaise au montage. N’est-ce pas un peu de la comédie tout ça finalement ?

(catégorique) Non, ce n’était pas du cinéma du tout ! Gilbert m’a foutu ma soirée en l’air. Je n’ai pas aimé qu’il veuille m’évincer comme ça du jury ! Je lui ai même dit : « Mais pour qui tu te prends Gilbert ! ». Ce n’est pas Gilbert Rozon qui fait son show et qui choisit ! Je suis arrivée le lendemain en rage. D’habitude, on se fait toujours un petit bisou... là rien du tout ! Mais cela dit, je l’adore même si nous ne sommes pas d’accord sur nos jugements. J’ai un énorme respect pour Gilbert.

L’an dernier, en parlant de vous, Gilbert Rozon a avoué à Toutelatele.com : « Il ne faut pas que les concurrents se battent contre elle sinon elle se crispe (...) J’aime bien la charrier ». Il faut avouer qu’il sait vous tacler. Sur le plateau, il a traité vos illusions d’une autre époque...

...sauf que mes danseurs sont tous habillés en cuir avec des lunettes de soleil. Mais on est d’une autre époque, ce n’est pas grave (rires). On s’aime beaucoup dans Incroyable Talent et vraiment il n’y a rien de monter par la production. Avec M6 et Fremantle, nous avons carte blanche, on ne nous a pas formatés ! Nous sommes vraiment des électrons très libres.

Dans Incroyable Talent, espérez-vous voir débarquer une nouvelle illusionniste, la Sophie Edelstein de demain ?

J’espère ! Pour cela, il faut que le candidat m’en mette plein la vue. Mais ce n’est pas évident. Il n’y a rien de pire pour un magicien que le public découvre le truc. Cela a été le cas cette saison avec un candidat qui ne s’était pas adapté à la piste du Cirque d’Hiver. Ce n’était pas de la moquerie, mais j’ai été obligée de lui faire la remarque, car c’est inadmissible pour un magicien. Par contre, j’ai beaucoup aimé John avec son mélange d’illusions et de danse. Mais il a déçu sur son 2e passage.

En tant que directrice artistique du Cirque Pinder, en quoi consiste votre rôle au quotidien ?

Je dois aller chercher des nouveaux numéros dans le monde entier pour alimenter le spectacle du Cirque. Je voyage donc beaucoup. Je suis allée au Guatemala pour voir un numéro faisant apparaître un hélicoptère. Mais sur la piste du cirque, c’est un peu compliqué donc je ne pourrais le faire. Je suis également partie à Berlin où j’ai auditionné un numéro de roue de la mort extraordinaire, en Italie pour trouver un jongleur... Et fin 2009, j’espère avoir un numéro de trapèzes volants avec une dizaine de personnes. Au final, Pinder est un spectacle de cirque très traditionnel, qui cependant évolue aussi avec de nouvelles disciplines. Je dois donc faire toute l’alchimie pour que tout se déroule bien.

Avec le coup d’envoi du spectacle le 8 novembre prochain, le stress doit se faire sentir...

Le 8, je serai très nerveuse car j’ai trois spectacles qui s’enchainent les uns derrière les autres. Je suis en fait comme les candidats d’Incroyable Talent, stressée... Donc, du 8 novembre au 11 janvier sur la pelouse de Reuilly, venez juger Sophie Edelstein (rires).

Attention, tous nos lecteurs vont venir avec leurs buzzers !

Vous me mettez la pression là ! (rires) Et j’accepte toute critique qu’elle soit bonne ou mauvaise. De toute façon, c’est comme ça qu’on avance...