Toutelatele

Isabelle Giordano

Joseph Agostini
Publié le 10/02/2003 à 00:06 Mis à jour le 14/03/2010 à 15:33

Quand Isabelle Giordano est arrivée sur France 3 pour occuper le créneau sinistré de l’avant-soirée, les prédicateurs d’apocalypse lui annonçaient un avenir noirâtre. Pourtant, « Le fabuleux destin de... », son magazine divertissement, est rapidement parvenu à s’installer dans le paysage télévisuel, et c’est une Isabelle apaisée, qui m’a conté, tout doucement, son fabuleux destin...

Joseph Agostini : Si l’heure n’est pas encore au bilan, quatre mois après les débuts du Fabuleux destin de..., vous pouvez déjà presque crier victoire...

Isabelle Giordano : L’émission a trouvé son public, après des débuts assez difficiles. Dans une case aussi sinistrée que la nôtre, face aux journaux de TF1 et de France 2, le pari n’était pas évident à relever. Pourtant, dès la première semaine, nous avons atteint 12% de part de marché, soit bien mieux que le programme qui nous précédait. Aujourd’hui, avec 15 à 17%, l’audience est au beau fixe.

Votre émission consiste en une interview croisée de deux invités, qui se racontent, se découvrent, à travers des séquences filmées et des témoignages de proches. Quels sont vos souvenirs les plus marquants ?

J’en ai des tas, si différents les uns des autres ! L’émission est réussie quand l’échange entre les deux invités fonctionne. Pierre Arditi et Christine Bravo, Noël Mamère et Evelyne Thomas, Michou et Véronique Genest... De très beaux couples ! (rires) Quand les invités ont du vécu, de l’intelligence, du répondant, on peut faire des choses formidables, en s’éloignant de la simple promotion de films ou de bouquins.

Maintenant que Le fabuleux destin de... est installée, nourrissez-vous d’autres projets sur France 3 ?

Cette émission me prend assez de temps pour que je m’y réserve ! Par ailleurs, je prépare un prime time, prévu à la fin du mois de mars. Le premier prime du Fabuleux destin de..., avec énormément de surprises !

Vous avez été pressentie pour animer le talk show culturel de LCI. Un magazine, comme celui de Anne Sinclair (Le choc des cultures, en deuxième partie de soirée sur France 3, ndlr), ne vous tenterait-il pas ?

Tout m’intéresse ! Je ferais du commentaire sportif si on m’en donnait l’opportunité ! Vraiment, j’aimerais marcher hors des sentiers balisés, passer d’un genre à l’autre en toute liberté. Je suis ouverte à plein de projets, dans le divertissement comme dans un registre plus sérieux...


Votre départ de Canal + a été très précipité. Aucun regret ?

Je n’étais plus en accord avec la ligne éditoriale de la chaîne, et j’ai donc décidé de la quitter. Après dix ans, j’avais, de surcroît, le sentiment de devoir boucler la boucle. Je ne pouvais pas rester éternellement la « Madame Cinéma » de Canal. J’avais besoin d’oxygène.

Quel est votre regard sur les récents déboires de Maurad et Beigbeder ?

J’ai jeté un seul coup d’oeil sur ces deux émissions. Je ne les accablerai pas. Je suis encore fidèle aux Guignols, malgré tout. Le jour où on supprimera cette émission, je serai prête à protester.

Êtes-vous cliente des divertissements comme le vôtre ?

Mes enfants et moi sommes des fidèles du Plus grand cabaret du monde ! A la télévision, je suis fan des magazines d’information et des documentaires, mais certains divertissements me plaisent aussi beaucoup. J’aime bien le service public, de manière générale. Pour ce qui est du cinéma, je préfère regarder les films en salle plutôt que chez moi.

Isabelle Giordano, la femme est-elle l’avenir de l’homme, à la télévision ?

Le métier continue d’être très misogyne. Je suis féministe et me battrai toujours pour l’égalité des sexes dans ma profession. Laurence Ferrari fait son chemin, Ness accède aux samedis soirs... Il y a du progrès mais il ne faut pas lâcher prise !