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Jean-Michel Tinivelli (Marquand - Alice Nevers) : « J’ai l’impression qu’il y a une vraie attente »

Claire Varin
Publié le 10/04/2014 à 19:15 Mis à jour le 01/05/2014 à 11:22

Jean-Michel Tinivelli incarne le commandant Marquand, dans Alice Nevers, depuis 2007. A l’occasion du lancement de la saison 12 de la série policière sur TF1, l’acteur évoque ici l’évolution de son personnage et la relation amoureuse entre les deux héros...

Claire Varin : Le 1er avril, vous avez twitté « Adieu Alice ». Au-delà de la blague, n’avez-vous jamais éprouvé une lassitude en sept ans passés sur Alice Nevers ?

Jean-Michel Tinivelli : Je me suis amusé à faire une petite blague pour voir comment réagissaient les gens. C’était marrant. Pour le moment, je ne me suis pas ennuyé. À la première alerte, je pense que je prendrais la tangente. Mais il s’est passé beaucoup choses depuis 2007. Il y a une évolution dans la façon de filmer, d’écrire et de jouer aussi. On a évolué par rapport à nos histoires personnelles. On n’est pas ancré dans les mêmes situations.

L’aspect feuilletonnant de la série vous semble-t-il important ?

Oui, et d’ailleurs, ça se fait beaucoup maintenant. C’était un peu une nouveauté à l’époque sur TF1 parce qu’ils diffusaient la série dans le désordre. Puis, quand ils ont accepté de faire le feuilletonnant, ça a été une nouvelle respiration pour nous. Au-delà des enquêtes policières, où vous ne faites que poser des questions, je trouve que c’est vachement bien. C’est ce qui fait qu’on n’est pas planté dans un schéma immobile. Même s’il y a le mot « récurrent », il y a quelque chose qui évolue.

Après le final de la saison dernière, avez-vous l’impression d’être plus attendus que lors des saisons précédentes ?

Ça bouge pas mal sur les réseaux sociaux. Ça fait plaisir. En plus, on a une récompense suprême : on fait dix épisodes. Je pense que les gens vont être contents. J’ai l’impression qu’il y a une vraie attente. Et la presse est avec nous, c’est plutôt encourageant. La situation est amusante pour nous parce qu’on n’a pas encore fini de tourner. On termine seulement ce vendredi alors qu’on sera diffusé dès jeudi. C’est assez exceptionnel, un vrai flux tendu. On n’a pas arrêté depuis septembre. J’ai vécu avec Marquand une année intense. Le personnage ne m’a pas quitté.

« À la première alerte, je pense que je prendrais la tangente »

Que réserve cette saison à Marquand ?

La dernière saison s’est beaucoup jouée sur Alice, sur son amour pour Mathieu Brémont, son hésitation entre ces deux hommes et sur son fils. Marquand était en attente depuis quelque temps. C’était d’ailleurs un peu perturbant pour tout le monde (rires). Cette saison, les rôles se sont un peu inversés. Alice va venir en aide à Marquand, qui est un peu déboussolé par ce qui lui arrive. Du jour au lendemain, il apprend qu’il est père d’une fille de 25 ans, ce qui est assez violent. Ça peut être un choc dans tous les sens, et mettre en péril sa relation avec Alice. Il y a de quoi être ébranlé. C’est beaucoup plus intense au niveau du sentiment.

Ce développement autour de votre personnage était-il une demande de votre part ?

Non, je pense qu’on était arrivé au bout de l’histoire d’Alice. Et les scénaristes ont pris cet axe. J’ai découvert ça en début de saison. Et c’était plutôt intéressant pour moi. Avec ces événements, Marquand n’est plus seulement dans la légèreté. Mais ce sont les auteurs qui décident. Je ne suis qu’interprète dans l’histoire.

Partie 2 > Le couple Alice / Marquand et l’arrivée de Noah


Marine Delterme avait exprimé sa réserve concernant le couple Alice / Marquand. Est-ce également votre cas ?

Elle était frileuse, comme les auteurs, à l’idée de rentrer dans une relation de couple. Moi, je ne le suis pas. Ce n’est pas parce qu’on est en couple que, tout de suite, ça ronronne ou ça enlève du glamour et de l’intérêt à l’histoire. Je ne vois pas les choses comme ça. Jouer le côté ménager de la chose ne m’aurait pas dérangé. Ce n’est pas un danger. Mais les auteurs ont rajouté du piment et du suspense pour amuser et captiver les téléspectateurs. Les gens ont peur du moment où les deux protagonistes sont en couple. Je crois que tout le monde se rappelle d’une série, Clair de lune avec Bruce Willis. C’est quand même très vieux. À part ça, il y en a d’autres, comme Castle ou Bones, qui continuent à bien fonctionner.

Que pouvez-vous dire de la nouvelle dynamique créée avec l’arrivée d’Ahmed Sylla, qui joue Noah ?

Ahmed Sylla remplace Noam Morgensztern, qui jouait Max. On faisait un super duo et c’est un mec super, donc j’avais un peu peur. Puis, Ahmed est arrivé avec toute sa pêche. Il vient du stand-up, donc c’est intéressant. On s’est bien amusé. À l’inverse de ce que nous avions fait avec Max, qui était assez bordélique, on l’a imaginé très précis. Il a toujours un pas d’avance. Ça énerve un peu Marquand. Notre tandem a l’air de fonctionner. Et puis, ça amène un peu de légèreté aussi. On en a toujours besoin. On n’est pas dans un polar noir. L’ADN de la série, c’est ce ton différent. On est dans la légèreté, l’humour et le glamour. Avec tout ce qui se passe dans cette saison, on est content d’avoir des respirations.

Jean Dell (Lemonnier) fait un retour dans le premier épisode. Une bonne nouvelle pour les fans...

Il y a eu une petite secousse sur les réseaux sociaux. Les gens demandaient son retour. Et je suis très content de l’avoir avec nous. C’est un super bon comédien, et un bon camarade. Lui aussi ramène de la bonne humeur dans la série. On était très content qu’il vienne faire un petit clin d’œil et je crois que lui aussi. Alice Nevers, ça reste une famille.

« Les auteurs ont rajouté du piment et du suspense pour amuser et captiver les téléspectateurs »

Cette saison, on compte Ariane Seguillon parmi les guests. Vous aviez joué ensemble dans Tiger Lilly, qui a eu un destin un peu tragique. Quel regard portez-vous sur cette expérience ?

Je n’ai eu qu’une dizaine de jours de tournage dessus. Mon personnage devait évoluer en saison 2. Ça ne s’est pas produit. C’est dommage, ça s’est arrêté trop rapidement, mais j’ai pris beaucoup de plaisir. C’était une belle équipe avec une belle brochette de comédiennes. Quand ça s’arrête en cours de route, on est toujours un peu déçu. Mais c’est la loi de la télévision, c’est l’audimat qui décide.

La série vous laisse-t-elle assez de temps pour aller sur d’autres projets ?

Cette année, je n’ai pas pu bouger. J’ai juste fait un petit tour sur La Smala s’en mêle sur France 2. C’est un petit clin d’œil avec ma copine Michèle Bernier, parce qu’on n’avait jamais tourné ensemble. Ça me faisait plaisir d’y aller pour un rôle différent dans une maison de retraite. Mais d’autres projets arrivent. C’est bien de partir ailleurs, d’aller sur d’autres chaînes ou au théâtre. Ça permet de se nourrir d’autres choses pour mieux réattaquer avec le personnage que j’incarne depuis maintenant 2007...