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Jimmy Mohamed : « Avec Balance ton post et TPMP, Cyril Hanouna a réussi à captiver l’audience »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 11/01/2019 à 19:05 Mis à jour le 10/08/2019 à 11:26

Ce vendredi 11 janvier, Balance ton post signera son grand retour en prime time sur C8. Jimmy Mohamed se confie sur sa participation et tire un premier bilan de l’émission de débats et d’actualité, animée par Cyril Hanouna. Il évoque également son rôle de chroniqueur dans C’est que de la télé et ses projets.

Benoît Mandin : Comment est née votre collaboration avec Cyril Hanouna ?

Jimmy Mohamed : A la base, j’ai été recruté pour C’est que de la télé. C’est clairement ma maison mère. En novembre, j’ai été appelé par la production de Balance ton post pour remplacer un chroniqueur souffrant. On m’a proposé de revenir la semaine d’après et je suis encore là en 2019.

Par quoi avez-vous été séduit dans le concept de Balance ton post ?

C’est une émission de débats et d’actualité. J’avais fait partie des Grandes Gueules sur RMC et c’est un peu comme ça que j’ai pu avoir la parole dans certains médias. Je retrouve l’esprit du débat dans Balance ton post avec de l’argumentaire, des intervenants et des invités de qualité. On est vraiment dans un débat d’opinion avec des sujets clivants, une prise de position parfois risquée, mais qui cherche toujours à faire avancer les choses et évoluer les mentalités. L’idée est d’avoir et d’entendre un autre son de cloche que certains éditorialistes à droite et à gauche.

L’émission bénéficie d’une équipe de chroniqueurs avec des personnalités diverses. Estimez-vous cela comme sa force ?

Quand on prend le plateau, on a des gens de la télé d’horizons différents. Karim Zéribi a fait de la politique et des médias. Il connaît pas mal de choses même dans le domaine sportif. On a Agathe Auproux qui est très à l’aise sur les sujets aussi médiatiques et d’actualité. On a une équipe qui vient du monde de la télé, mais avec des horizons et des avis très différents. On ne pourra pas dire qu’Eric Revel partage forcément la même sensibilité que Karim Zéribi ou Eric Naulleau. Ce n’est pas un plateau unanime où tout le monde est d’accord les uns avec les autres.

En tant que médecin et issu de la société civile, qu’avez-vous apporté à Balance ton post ?

Quand je parle à la télé, j’évoque les problèmes du quotidien que je rencontre. Des gens qui ont des difficultés dans plein de situations différentes. Je ne veux pas être prétentieux en disant que c’est la voix du peuple, mais c’est celle de quelqu’un d’ordinaire qui n’hésite pas à dire des vérités qui peuvent déranger en essayant de casser les codes de certains médias classiques.

En évoquant des sujets sensibles tels que l’IVG, l’émission a été secouée par des polémiques. Les avez-vous comprises ?

Il n’y a pas de tabou et celui-ci nait du silence. Je pense que si des sujets comme l’IVG et la religion ne sont pas abordés en public, on ne pourra pas les évoquer dans le privé. Ces critiques viennent surtout de la jalousie. A partir du moment où une émission commence à fonctionner, on va forcément chercher des poux en disant : « Regardez ce qu’ils ont osé dire ». Finalement, c’est juste exprimé une opinion et un point de vue. Ce n’est pas un journal d’information, mais du débat, un peu de divertissement et il n’y a pas de vérité absolue. Chacun est libre de penser ce qu’il veut tant que ça se passe dans le respect.

« Cyril Hanouna est le premier à avoir médiatisé de façon positive les Gilets jaunes »

Diriez-vous que celles-ci ont pu être amplifiées face au « phénomène Cyril Hanouna » ?

Encore une fois, il y a beaucoup de jalousie… On avait dit que Cyril Hanouna n’aurait peut-être pas été à la hauteur du débat, car il était plus dans le divertissement. Finalement, on se rend compte qu’il tient d’une main de maître Balance ton post, les débats et les intervenants. Il fait exactement le même travail que dans TPMP en réussissant à captiver l’audience.

Balance ton post participe-t-elle à la libération de la parole à la télévision ?

C’est la liberté d’aller vers des sujets que certains n’osent pas parler. On a pu évoquer l’IVG, la PMA et la burka. Ce sont des thèmes très sensibles. Il ne faut pas oublier que Cyril Hanouna a été un des premiers à médiatiser de façon positive les Gilets jaunes. Il l’a fait en essayant de comprendre le mouvement et non en le stigmatisant ou en le critiquant. Le fait de donner la parole a permis d’aboutir à des choses de qualité. Je pense qu’on est vraiment dans une démarche très positive et que c’est l’objectif de Balance ton post de parler de sujets dont personne ne veut parler ou alors ils le font, mais avec des pincettes.

De nombreux avis donnés sur les plateaux de télévision déchaînent les réseaux sociaux et déclenchent des polémiques. Quelle importance accordez-vous à ce nouveau média ?

On y prête une grande importance, car on a besoin qu’on parle de nous sur les réseaux sociaux. Il ne faut pas se dire que la vérité se trouve que là-dessus. Il y a aussi une dérive notamment de Twitter où on peut recevoir des insultes et des critiques. Je n’ai pas de problème avec les critiques, mais les insultes infondées… Et finalement, il ne faut pas prêter trop attention à ces polémiques qui naissent de Twitter. On sait que nos prises de position sont clivantes sur des sujets majeurs donc il faut faire très attention aux mots qu’on emploie, à l’expression et aux fonds de la pensée. Dans la liberté d’expression, on a absolument aucune limite. Lorsqu’on prépare l’émission, à aucun moment on nous briefe en nous disant : « Non, non, il ne faut pas dire ça ». On y va tel qu’on est et on ne reçoit pas de censure de la production.

Depuis quelques semaines, les journalistes sont pris à partie par les Gilets jaunes. Les chaînes d’information sont critiquées pour leur traitement de cette crise…

Quand on prend des chaînes d’information en continu, elles focalisent souvent sur une poubelle qui brûle, une voiture qui aurait été incendiée... On oublie souvent le fond du sujet. Cyril Hanouna a cherché à donner la parole à ces hommes et femmes du quotidien qui ont eu du mal à boucler les fins de mois. Le but était de vraiment donner la parole à ceux qui galèrent ou ont du mal. En revanche, la médiatisation a été une force du mouvement. Deux mois après, on en parle toujours ! Certaines chaînes d’information peuvent déformer la vérité ou grossir certains traits, mais les attaques contre des journalistes qui sont des salariés comme les autres sont intolérables. On ne peut pas s’attaquer aux journalistes donc on ne peut cautionner la violence même si on peut comprendre la colère du traitement de l’information.

Quel bilan tirez-vous des vos premières semaines dans Balance ton post ?

C’est une expérience très positive. Personnellement, je suis ravi d’y participer. Le bilan, je pense qu’on pourra le faire en fin d’année, car il faut consolider tout ça. On a réussi à accrocher les gens et à montrer que l’on pouvait avoir un débat de qualité avec des sujets compliqués. C’est une chance de pouvoir faire une émission comme Balance ton post.

« C’est que de la télé est ma maison mère »

Ce vendredi 11 janvier, Balance ton post sera proposé pour la deuxième fois en première partie de soirée. Qu’en pensez-vous ?

Au vue de l’actualité récente, il était nécessaire que ça soit en prime et c’est le cas pour revenir sur cette année riche en événements, clashs… En tant que chroniqueur, je n’ai pas la main sur le côté éditorial pour juger si l’émission a plus sa place en première ou deuxième partie de soirée. Il est évident que sur certains sujets, on fait attention quand c’est en prime. On sait que parmi les gens qui vont nous écouter il y a peut-être un public plus sensible et jeune. Ça n’a rien vraiment changé au débat qui est resté de qualité.

Parallèlement, le public vous retrouve dans C’est que de la télé. Quel bilan en tirez-vous ?

Sincèrement, un bilan positif. Je m’entends très bien avec l’équipe et l’ambiance qu’il peut y avoir sur le plateau on la retrouve dans les coulisses. Tout le monde est bienveillant autour de Valérie Bénaïm. Elle est aussi sympa à la télé que dans la vie. Cette émission est à la fois du divertissement et de l’information. J’ai ma place en tant que médecin lorsqu’on parle régulièrement de sujets médicaux, mais il y a aussi une pointe d’humour et de divertissement. J’avais été convié deux fois l’année dernière en tant qu’invité et je suis ravi de faire partie de l’équipe. C’est que de la télé est ma maison mère.

Comment gérez-vous le rythme intense d’une émission quotidienne avec votre activité de médecin ?

J’ai la chance de pouvoir organiser mon emploi du temps parce que je suis médecin libéral. J’arrive à gérer mon temps avant et après l’émission. Je travaille jusqu’aù moment de l’émission, elle dure 1 heure 15, et puis je repars travailler. Par rapport à mon temps de travail total, l’antenne doit représenter à peine 10%. Je suis, je reste et je resterai médecin pour toute la vie. Ma priorité est la médecine et non la télé.

Quid d’un rôle de chroniqueur dans Touche pas à mon poste ?

J’ai pu être invité une ou deux fois à TPMP au moment de l’actualité des Gilets jaunes. Souvent on me pose cette question avec un côté dénigrant comme-ci c’était une honte d’aller à TPMP. C’est plutôt une chance d’y être, car c’est du divertissement et je peux vous assurer qu’en fin de journée les gens sont ravis d’en avoir un. Je serai honoré d’être de nouveau invité et je n’ai aucun problème à dire : « Si on m’invite à TPMP, j’y vais avec grand plaisir ». Devenir chroniqueur dans l’émission n’est pas d’actualité, mais je ne vois pourquoi je refuserais. Il y a ce milieu parfois parisien qui critique TPMP alors que c’est une émission très populaire où il y a du divertissement, de l’information et des débats.

Le public pourrait-il envisager Jimmy Mohamed dans une émission de médecine ?

Une émission, je pense que je n’ai pas les épaules… J’ai la chance de sortir prochainement un livre sur les pathologies pédiatriques. Celui-ci s’appelle : « En attendant le docteur ». C’est pour permettre aux parents de savoir ce qu’ils peuvent faire en attendant de pouvoir consulter. Mon cœur de métier est la médecine donc une émission où on pourrait me demander mon avis, et c’est ce qu’on fait à C’est que de la télé, m’intéresse même si je n’ai pas de visée de carrière.