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Julie de Bona (La vallée des mensonges) : « Laura, c’est l’héroïne dans toute sa splendeur »

Claire Varin
Publié le 24/06/2014 à 18:30 Mis à jour le 04/07/2014 à 13:20

A l’occasion de la diffusion de La Vallée des mensonges sur France 3, Julie de Bona s’est confiée à Toutelatele sur son premier grand rôle. L’actrice évoque son personnage, le tournage, mais aussi la fin de La Smala s’en mêle et ses projets à la télévision et au théâtre.

Claire Varin : Il s’agit de votre premier grand rôle. Comment êtes-vous arrivée sur ce projet ?

Julie de Bona : J’ai décroché le rôle assez tard. Une autre actrice devait jouer le personnage de Laura. Mais elle n’a pas pu le faire. J’avais rencontré Stanislas Graziani au Festival de Luchon en 2012. Nous étions en sélection officielle avec La Smala s’en mêle et lui, avait eu le Prix de la meilleure série web avec Plan Biz. On ne s’était pas revenu depuis. Et quand il a refait le casting, il a pensé à moi. C’était surtout une grande rencontre avec le réalisateur.

La Vallée des mensonges est aussi le premier film de Stanislas Graziani...

Et c’était aussi le premier du chef opérateur. Stanislas a été courageux. C’est son premier unitaire et il prend une actrice dont c’est le premier premier rôle. On a convaincu producteur et chaîne ensemble. On était dans une vraie relation de confiance. Je me suis beaucoup amusée. Mais ça met une pression. J’avais vraiment le trac. Il a été très à l’écoute. Et Stéphane Rideau, aussi, m’a aidé à me détendre. J’ai eu des partenaires très bienveillants.

Le téléfilm est adapté de La Vallée des mensonges de Catherine Velle. Connaissiez-vous ce roman ?

J’en avais entendu parler, mais je n’ai pas eu le temps de le lire avant le tournage. Cependant, j’ai pu rencontrer l’auteure. On en a beaucoup parlé. Il y a de nombreux rebondissements dans le film, mais il y en a plus encore dans son roman. C’est l’héroïne dans toute sa splendeur. Elle est courageuse. Alors que moi, je ne le suis pas du tout (rires). J’ai construit un personnage émotionnellement différent de moi et avec quelques grandes qualités d’héroïne de roman.

« Le metteur en scène voulait faire un truc à la Manon des sources, le retour »

Comment avez-vous abordé ce personnage de Laura ?

J’ai fait un travail de parcours émotionnel. Dans La Smala s’en mêle, j’ai construit un personnage. Là, je me le suis approprié. Je suis allée chercher l’histoire de cette fille. Que peut-elle ressentir alors que sa mère s’est suicidée ? Ensuite, il y a un secret sur sa naissance. Elle a fui sa famille. Et sa sœur adoptive est morte. Elle a un background difficile et en même temps, c’est quelqu’un de lumineux. Le metteur en scène voulait faire un truc à la « Manon des sources, le retour ». Elle n’arrive pas à construire sa vie à Paris tant qu’elle ne connait pas ses origines. Elle a coupé les ponts et durant le film, elle est en quête de sa vérité. Et elle va la chercher dans le regard des villageois.

Dans le film, la nature est parfois inquiétante, et parfois rassurante. La scène sous la pluie avec Augustin Legrand illustre notamment cette ambivalence. Comment s’est passé le tournage de cette scène ?

J’étais surexcitée à l’idée de faire cette scène, avec des pompiers qui font la pluie. Je trouve ça romantique. Sur le plateau, ça n’a rien de glamour. Mais c’est beau à l’image. Après, tu dois avoir peur avec le couteau, la pluie, le pull trempé, à moitié nue... C’est un peu des clichés, mais c’est chouette à faire pour une actrice. Après cette scène, nous avons tous les deux attrapé la crève (rires).

Partie 2 > L’arrêt de La Smala s’en mêle et ses projets


Le personnage d’Andréa Ferréol est aussi un élément important dans le parcours de votre personnage. Comment s’est passée votre collaboration ?

C’est une femme super. La première scène que nous avons tournée était notre dernière scène ensemble dans le film. Elle a une force de vie incroyable. J’étais impressionnée. On s’est prises d’amitié sur le tournage. Le soir, à l’hôtel, elle toquait à ma porte de chambre pour faire des italiennes. Du coup, on a bien travaillé notre scène clé dans le bar. Elle a été d’une grande aide.

N’est-ce pas compliqué de tourner dans le désordre quand on aborde un personnage à travers son parcours émotionnel ?

On a des méthodes de travail différentes pour chaque rôle. Pour Wanda, je travaillais davantage sur le corps et la gouaille. Là, j’ai travaillé avec des couleurs et beaucoup avec la script pour toujours savoir à quel état émotionnel correspondait une scène. Je suis descendue avec ma voiture sur le tournage. J’ai fait le parcours du personnage pour me préparer. Laura a voyagé avec son grand-père. On a imaginé qu’ils étaient allés en Italie. Et donc qu’elle aime les vieux chanteurs italiens. Stanislas m’avait envoyé des chansons de Lucio Battisti. Et j’avais fait une playlist de musiques tristes. Sur le plateau, ça me permettait de reconstituer son puzzle émotionnel.

« Ma grande tristesse a été de devoir dire au revoir à Wanda »

Pouvez-vous revenir sur l’annonce de l’arrêt de La Smala s’en mêle sur France 2 ?

Michèle [Bernier] et moi avons beaucoup pleuré. Mais Laurence Bachman (productrice, directrice générale de Barjac production, ndlr) a très bien fait les choses. Elle est venue sur le tournage, elle nous a expliqué que c’était la fin. Toutes les bonnes choses ont une fin. Et c’était une très bonne chose. On a fait sept épisodes et j’adorais jouer avec Michèle. On était très proches. Partager un mois de tournage ensemble, c’était un vrai bonheur. Et puis, ma grande tristesse a été de devoir dire au revoir à Wanda. C’était devenu comme une meilleure amie et j’adorais la jouer. Mais ça se termine sur une très belle note. Wanda a un très joli parcours dans le dernier épisode.

On vous reverra prochainement sur France 3 dans un téléfilm, Voyante, avec Line Renaud. Pouvez-vous en dire plus ?

Le film, d’Henri Helman, qui a récemment réalisé Richelieu pour France 3, parle des médecines parallèles et de ces gens qui les pratiquent. C’est une comédie à la Feydeau. Je joue une interne, folle amoureuse d’un cardiologue. Il lui promet qu’il va quitter sa femme, mais il ne la quitte pas. Elle est désespérée et elle va voir une voyante, jouée par Line Renaud. Cette femme a une telle énergie. Et elle est sublime. Je veux vieillir comme elle.

Avez-vous d’autres projets ?

En juillet, je vais faire un guest dans Nina. C’est une série à la Grey’s Anatomy, produite par Barjac et centrée sur le personnage d’Annelise Hesme. J’adore ce genre de séries. Comme on n’a plus La Smala, j’étais contente que Christine [Palluel] et Laurence [Bachman] pensent à moi. Et je suis toujours dans Une famille formidable. J’ai également deux projets au théâtre : Enorme (Fat Pig) de Neil LaBute, avec Charlotte Gaccio et Coquines de Delphine Allange d’après Maupassant, avec Pauline Lefèvre.