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Julien Scavini (Cousu main) : « Certains candidats étaient moins réceptifs aux conseils »

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Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 30/08/2014 à 18:06 Mis à jour le 14/10/2014 à 23:38

Julien Scavini est juré dans la nouvelle émission de M6, Cousu main. Il est rapidement devenu l’un des tailleurs phare de Paris et ouvre sa propre boutique en 2012. Il alimente depuis un blog dédié à sa passion. À l’occasion du lancement du programme sur M6, il s’est confié à Toutelatele sur son expérience auprès des apprentis-couturiers.

Benjamin Lopes : Comment avez-vous été recruté pour intégrer le jury de Cousu main ?

Julien Scavini : BBC France (le producteur de l’émission, ndlr) m’a contacté. J’ai ensuite dû passer des tests. Durant mon casting, j’ai jugé une robe, ses finitions, son repassage, la qualité de la coupe et j’ai dû délivrer des conseils pour l’améliorer.

Avez-vous de suite adhéré au projet et accepté ce rôle au sein de l’émission ?

J’avais envie d’expérimenter quelque chose de nouveau et l’aventure humaine me plaisait. Je travaille au calme dans mon atelier, tout seul, donc c’était sympa de savoir que j’allais rencontrer du monde. Et puis, j’aime bien expliquer, enseigner, montrer, raconter… Ça me plaisait de rencontrer des amateurs et de leur apporter une vie professionnelle.

Ce format similaire aux émissions de cuisine loin de l’élégance de la mode ne vous a-t-il pas fait hésiter ?

La couture est différente. Je n’ai pas les émissions de cuisine, car je n’apprécie pas vraiment voir un candidat s’exciter sur un morceau de viande (rires). On ne va pas voir ça dans Cousu main !

Était-il évident d’évaluer des amateurs en prenant garde de ne pas les froisser ?

C’était plus simple de rester humble pour les juger au final. C’est forcément beaucoup plus compliqué lorsque l’on doit évaluer des professionnels. J’étais plus à l’aise pour juger la technique avec les candidats de Cousu main, par exemple.

« Jamais je n’aurais pu participer à l’émission en tant que candidat »

Tous les candidats ont-ils pris en compte vos conseils ?

Certains candidats étaient moins réceptifs aux conseils, car ils étaient peut-être un peu énervés et sous tension. Il faut toujours avoir du recul sur son travail et essayer d’avoir un œil extérieur, ce qui n’était pas toujours le cas. Dans l’ensemble, les candidats ont apprécié nos conseils pendant les épreuves et nous les encouragions à ne pas trop se précipiter.

Vous évoluez dans le milieu du luxe. Avez-vous tout de même été étonnée du travail exécuté par les amateurs ?

Complètement. Quand j’ai vu les épreuves techniques, je me suis dit que je n’aurais jamais réussi à les faire dans le temps imparti. Jamais je n’aurais pu participer à l’émission. J’ai été épaté par leur rapidité d’exécution. Les épreuves de customisation m’ont également bluffé : les candidats ont été très créatifs et inventifs.

Le tournage de cette émission vous a-t-il pris beaucoup de temps ?

Nous avons tourné Cousu main au mois de février, il s’agit d’une période creuse pour les tailleurs donc je n’ai eu aucun souci. C’était beaucoup plus simple que pour Amparo (Lellouche, le deuxième juré, ndlr) qui était, au même moment, à la fashion week.

« Les épreuves de customisation m’ont également bluffé : les candidats ont été très créatifs et inventifs »

Avez-vous tout de même appris certaines choses avec Cousu main ?

J’ai appris des choses sur certains aspects moins professionnels de la technique. Des candidats moins doués que les autres sont parvenus à réaliser des épreuves difficiles. Ça a notamment été le cas de Jésus (un candidat du programme, ndlr).

Comment s’est déroulée la rencontre avec Cristina Cordula ?

Très bien. Elle a apporté une vision féminine, car moi dans je suis plus habitué à travailler sur les vêtements d’hommes. Elle a donc eu une influence à ce niveau là, mais pas sur la technique.

quel conseil donneriez-vous aux apprentis couturiers ?

La première des qualités est la précision, puis le calme, la patience et l’organisation. C’est un métier très minutieux, il ne faut pas vouloir aller trop vite. La couture est l’art du camouflage, car toutes les coutures doivent être cachées.

Découvrez qui a gagné la grande finale de Cousu Main ainsi que la réaction de Julien Scavini