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Karine Le Marchand (Une ambition intime) : « Ma nouvelle émission, Renaissance, verra le jour en 2020 sur M6 »

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Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 06/02/2018 à 18:58

Une Ambition intime fait son retour sur M6 avec en tête d’affiche l’humoriste Franck Dubosc après les hommes politiques. Karine Le Marchand a passé quatre jours non loin de Saint-Tropez avec la star de la franchise Camping, ainsi que ses amis et sa femme. L’animatrice revient sur cette expérience pour Toutelatele. Rencontre.

Toutelatele : Comment démarre la fabrication d’une émission telle qu’Ambition intime ?

Karine Le Marchand : On commence avec notre documentaliste qui prend tout ce qui existe dans la presse quotidienne régionale, les quatrièmes de couverture de Libération, les bouquins qu’il y a pu avoir sur la personnalité, et là il n’en existait pas sur Franck Dubosc par exemple. Tous les films et les spectacles sont également visionnés, et avec la rédaction on se fait des fiches sur différentes thématiques comme l’enfance par exemple. De temps en temps, on peut voir ressortir un personnage qui a été cité en interview ou en radio et donc on commence à faire une liste. En parallèle, on travaille avec les attachés de presse. Franck Dubosc nous avait quand même donné quelques noms d’amis avec qui il pouvait se sentir de partir quatre jours. On enquête également beaucoup. Pour ce numéro, la femme de Franck Dubosc a été super, je travaille toujours avec les proches. On filme toutes les interviews en amont. On scripte tout. On peut ensuite les montrer sur la tablette durant le tournage de l’émission.

Comment gérez-vous les imprévus sur le tournage durant les quatre jours où vous proposez des activités ?

À l’origine, on devait faire du ski nautique avec Franck Dubosc par exemple. Je m’étais entraînée tout l’été. Et puis le jour où l’on devait mettre en boîte la séquence, ça a été le déluge absolu. Le tournage est donc littéralement tombé à l’eau et on a privilégié le paddle. D’autres séquences ont été compliquées à mettre en place aussi. Quand nous étions en production de ce numéro, les Gipsy Kings étaient fâchés, ils n’étaient plus ensemble. On a retrouvé Chico et maintenant ils sont réunis, mais il faut quand même savoir qu’ils ne se parlaient plus depuis dix ans.

« L’interview fleuve nécessite 5 heures de tournage, c’est l’armature de l’émission »

L’interview fleuve qui est le fil rouge de l’émission nécessite plusieurs heures de tournage. Est-ce éprouvant ?

On voit à l’écran que ce sont les séquences où je suis le plus marquée. Je suis dans le contrôle et je vois toutes les différences de tête que j’ai durant cette interview. C’est cinq heures de tournage le premier jour, avant que tous les copains arrivent. On a commencé à 9h30 le matin, pour terminer à 14h30. C’est important car c’est l’armature de l’émission. On retrouve des moments inédits d’ailleurs dans la seconde partie de soirée.

La femme de Franck Dubosc, Danièle, habituellement très discrète, a accepté de participer à votre émission. Comment l’avez-vous convaincue ?

Elle ne voulait absolument pas passer à la télévision. Elle m’a expliqué qu’elle s’était toujours préservée. Elle m’a raconté beaucoup de choses sur Franck, et puis on a fini par sympathiser. Je lui disais « Danièle, tu es tellement belle, il faut que tu viennes ! ». Elle m’a alors autorisée à la filmer en amont et de lui montrer le résultat. Je lui ai ensuite proposé de venir sur le tournage, mais c’était hors de question pour elle. Et finalement, elle a accepté de venir le dernier jour à Saint-Tropez, mais elle ne voulait pas apparaître. J’ai réussi à la convaincre et on peut la voir, à la fin, danser avec Franck Dubosc.

« Il ne peut pas y avoir dix saisons d’Ambition intime »

Pourquoi avoir choisi Franck Dubosc pour ce premier numéro hors politique ?

Après la première salve, il fallait quelqu’un qui soit suffisamment populaire pour tenir en prime time sur une grande chaîne, même avec des amis connus. Il fallait aussi quelqu’un qui soit différent de l’image que tout le monde peut en avoir. Je trouve qu’en archives, il y avait aussi matière à travailler sur lui. Travailler avec un humoriste a été très intéressant, de voir tout le travail qu’il réalise. La liste des personnalités n’est pas très grande, non plus.

Une Ambition intime n’est donc pas un format déclinable à l’infini ?

Il ne peut pas y avoir dix saisons d’Ambition intime. Il n’y a pas plus de dix personnes qui peuvent tenir un prime time sur M6. Des gens sont formidables, mais trop jeunes, ils ont moins d’aspérité. On reste alors dans le fun et pas dans la profondeur. Et puis j’ai les défauts de mes qualités et je ne sais pas faire semblant. Il faut aussi que j’aie envie de passer quatre jours avec une personnalité. Des gens sont très célèbres, mais sont des gros cons dans la vie, c’est ma limite, je l’avoue.

« Je pense qu’il faut une échéance électorale pour d’autres numéros avec des politiques »

Quelles personnalités aimeriez-vous recevoir si d’autres numéros étaient commandés ?

Si l’émission fonctionne, j’aurai des libertés pour choisir les personnalités. Jean Dujardin, Omar Sy ou encore Dany Boon, Alexandra Lamy, Florence Foresti font partie des noms qu’on adorerait avoir. On attend les audiences du premier numéro.

D’autres numéros avec des hommes politiques sont-ils prévus ?

Je ne pense pas qu’il y ait un enjeu suffisamment fort pour qu’on regarde la vie de la politique. Il faut une échéance électorale. Je ne suis donc absolument pas pressée. On verra dans quatre ans.

« Ma nouvelle émission, Renaissance, verra le jour en 2020 »

Comment avez-vous vécu les critiques des journalistes lors de vos interviews politiques ?

C’est de bonne guerre. Peu m’ont critiqué. Des journalistes politiques ont dit beaucoup de bien comme Jean-Michel Aphatie ou Laurence Ferrari. Je suis allé au discours de Barack Obama il n’y a a longtemps et je me suis retrouvée assise à côté d’Anne Sinclair. Je lui ai dit « Je sais que vous détestez mon émission, mais moi je vous aime beaucoup ». Elle m’a alors expliqué qu’elle venait d’une génération où on ne pouvait pas interviewer des hommes politiques. Face à Barack Obama qui a une stratégie de communication tout à fait différente, on est tombée d’accord sur le fait qu’il fallait en passer par là. Elle s’est dite heurtée dans sa conception de l’émission politique, mais elle sait que c’est le sens du monde. On est donc finalement d’accord toutes les deux qu’il s’agit d’une manière d’interviewer complémentaire. Quand on voit ce qu’a fait Laurent Delahousse avec Emmanuel Macron, franchement, on ne l’aurait jamais fait il y a deux ans comme ça. Quand on regarde les émissions politiques, elles ont beaucoup changé dans leur réalisation avec des amorces d’épaules, on voit les mains qui se tordent. Ils ont donc aussi évolué dans des choses que j’ai pu faire et c’est tant mieux. J’ai donc eu plus de compliments que de détracteurs. On m’en parle encore.

Avez-vous le temps d’avoir d’autres projets ?

L’amour est dans le pré me prend beaucoup de temps, je fais Les Grosses têtes sur RTL, en plus d’Ambition intime. Je vais également débuter le démarrage d’une émission, avec Cristina Cordula entre autres, qui nécessite deux ans de tournage. Renaissance verra le jour en 2020 et se consacrera à l’obésité, ce qui représente 18% de la population française. Ça sera une émission humaine. Il n’y a pas beaucoup de chaînes qui font le pari d’un format qui n’existe pas. Je suis très fière d’avoir convaincu M6 avec cette émission que j’ai totalement écrite.