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Katie McGrath (Labyrinthe / Merlin) : « Oriane voit le sexe comme un pouvoir »

Claire Varin
Publié le 12/08/2014 à 19:01 Mis à jour le 21/08/2014 à 15:38

Adaptée du roman éponyme de Kate Mosse et réalisée par Christopher Smith, Labyrinthe est une mini-série coproduite par Tandem Communications (Les Piliers de la Terre, Crossing Lines) et Scott Free. Mêlant les genres historique et fantasy, époque contemporaine et époque médiévale, la fiction réunit, entre autres, Tom Felton, Sebastian Stan, John Hurt et Katie McGrath. Rencontre avec l’actrice de Merlin au Comic Con’ de Paris.

Qui est Oriane, votre personnage dans Labyrinthe ?

Katie McGrath : Elle est la soeur aînée d’Alaïs du Mas. Elle est en quelque sorte le moteur des forces malveillantes en action dans la partie médiévale de l’histoire. Jalouse de sa soeur, elle met en danger le livre, qui est au coeur de l’intrigue, en l’enlevant des mains d’Alaïs, la gardienne, pour le mettre entre d’autres plus nuisibles.

Connaissiez-vous le livre de Kate Mosse avant ce projet d’adaptation ?

Je l’ai acheté dès sa sortie. En lisant, j’avais déjà envie d’interpréter Oriane. C’est le personnage le plus intrigant et mystérieux du roman. Aucun autre ne m’intéressait vraiment. Mais j’ai d’abord été contactée pour le rôle d’Alice. Et je me suis dit que c’était impossible qu’il me trouve crédible. J’ai passé l’audition, et bien sûr, ça n’a pas marché.

Les rôles de « gentils » ne vous intéressent-ils pas ?

J’adorerais jouer une gentille. Mais au moment où j’ai lu le personnage d’Oriane, j’étais encore en train de tourner Merlin. Je me disais : « Je sais jouer une méchante ». Au final, Oriane et Morgana sont très différentes - et j’espère que personne ne s’attend à ce qu’elles se ressemblent - mais Morgana occupait encore tellement mon esprit que je ne me sentais pas capable d’incarner Alice. Et quand vous voyez Vanessa Kirby, tellement brillante et merveilleuse, vous ne voulez personne d’autre pour ce rôle. On comprend parfaitement pourquoi ils m’ont ignorée et l’ont choisie.

« Oriane est le personnage le plus intrigant et mystérieux du roman. Aucun autre personnage ne m’intéressait vraiment »

Bien que vous étiez déjà la méchante dans Merlin, Christopher Smith (le réalisateur de Labyrinthe) a dit que vous jouez différemment. Pouvez-vous en dire un peu plus ?

Oriane est un personnage complet dès le départ. Au début de l’histoire, elle est déjà brisée. Elle est déjà condamnée en quelque sorte. Il n’y a plus de rédemption possible pour elle. Je sais qui elle et je sais comment elle va finir. Il n’y a pas de surprises pendant que vous jouez. Vous savez ce que vous avez à faire. Et vous pouvez vous l’approprier complètement. Morgana, c’est une découverte progressive au fil des années. Ce sont donc deux personnages très différents, car Morgana est passée par beaucoup de changements, alors qu’Oriane, elle est qui elle est.

Après Merlin, vous partagez une nouvelle fois l’affiche avec John Hurt. Pourtant, vous avez dit ne l’avoir jamais rencontré...

Je ne l’ai jamais rencontré sur Merlin, ni sur Labyrinthe ! Je n’ai pas tourné à Carcassonne, donc je n’y étais pas quand lui y était, et il n’a pas tourné à Cape Town donc... Je ne l’ai pas vu. C’est dingue ! En plus, il habite dans la région d’Irlande dont je suis originaire, et son ex-petite amie nous gardait, mes frères et moi, quand nous étions enfants. Sérieusement... Je devrais déjà avoir rencontré John Hurt !

Chris Smith a raconté qu’il aimait tourner dans la boue et qu’il trouvait la crasse « sexy ». L’avez-vous ressenti sur le tournage ?

C’est drôle ! D’ailleurs, les premiers jours, je semblais trop propre par rapport aux autres comédiens, qui étaient déjà sales. Mais pour une raison inconnue, la crasse n’est pas visible sur moi. A l’image, on voit que je ne suis pas aussi sale que les autres. Ils me salissaient toujours un peu plus et ça ne marchait pas. Labyrinthe a des bases fantastiques, mais c’est très réaliste. Chris est un réalisateur très « organique ». Il est très impliqué et c’est un vrai directeur d’acteurs. Il voulait que ce soit plus viscéral et plus sale pour justement coller au réalisme souhaité.

« Je sais jouer une méchante »

Il y a de nombreuses scènes de sexe dans le roman. La mini-série a-t-elle respectée cet aspect de votre personnage ?

Lors de ma rencontre avec Chris, il m’a dit : « Tu sais qu’elles y sont, elles sont une part de l’histoire, je ne peux pas raconter l’histoire sans qu’Oriane ne fasse ça. » Je le respecte vraiment pour m’avoir demandé comment je me sentais vis-à-vis de ça. On s’est mis d’accord sur le fait que ces scènes étaient nécessaires. Je n’aime pas tourner les scènes de sexe. Mais c’est important de montrer qu’Oriane voit le sexe comme un pouvoir. J’étais nerveuse jusqu’à ce que je rencontre Emun Elliott. Je ne pouvais pas rêver d’un meilleur partenaire pour faire ça. Il est adorable, gentil, généreux et c’est un brillant acteur.

Un format comme Labyrinthe, vous donne-t-il envie de vous tourner vers des films ou de continuer à faire des séries, après Merlin ?

Certaines séries sont mieux que certains films. Regardez Game Of Thrones : sa production, son budget, ses acteurs... C’est incroyable. Labyrinthe est une co-production européenne. Je n’aurais jamais pu travailler avec autant de gens talentueux, originaires de tant de pays différents, sur un film standard. Je n’avais jamais entendu parler de Lena Dörrie [actrice allemande qui interprète Rixende, ndlr.] ; elle est incroyable dans ce rôle. Il y aura toujours de grosses productions hollywoodiennes d’un côté et de petites productions indépendantes de l’autre. Mais entre les deux, il y aura la télé. Comme dit Chris, la télévision c’est la possibilité de raconter une histoire en treize heures au lieu d’une heure et demie. Un acteur sera forcément d’accord avec ça. J’aime faire des films et j’aime toujours faire de la télé tant qu’un projet est bon. [Depuis cette interview, Katie McGrath a joué dans les séries Dates et Dracula, et le film Leading Lady, ndlr.]