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Kévin (N’oubliez pas les paroles) : « Depuis deux ou trois émissions, je n’étais pas bien »

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 22/07/2018 à 19:09 Mis à jour le 22/07/2018 à 23:36

Joshua Daguenet : Comment s’est concrétisée votre arrivée dans le jeu ?

Kévin : J’ai commencé à suivre le jeu depuis Londres après l’avoir regardé une première fois chez un ami. Je me suis rendu compte que j’arrivais à retrouver les paroles. Après avoir échoué à deux castings, j’ai retenté ma chance alors que je devais repartir aux Etats-Unis. J’y suis allé pour m’amuser à Caen et j’ai reçu un message me proposant d’aller au tournage. Avec tout le travail, je m’étais éloigné de l’émission mais je me suis décidé à y aller quand les dates m’arrangeraient.

Au vue de votre parcours, on ne vous imagine pas échouer aux castings…

Il faut passer trois épreuves pour accéder au plateau : un test de paroles à l’écrit, une chanson a capella devant tout le monde et un entretien filmé puis envoyé à la production. La toute première fois, à Paris, j’étais stressé lors de la deuxième phase. Puis, à Rouen, je n’avais pas réussi la troisième étape même si j’avais cartonné aux paroles. J’étais trop timide en interview et ne regardait pas assez la caméra.

Quels objectifs avez-vous fixés lors de votre première participation ?

Je voulais devenir maestro au moins une fois et gagner un peu d’argent. Je revenais exprès des Etats-Unis et cela aurait été dur de repartir sans rien. Mais je ne m’étais pas imaginé non plus d’aller jusque-là. J’avais aussi peur d’aller dans le fauteuil pour la première émission et je n’y ai jamais été de toutes mes participations. À la fin du tournage, j’avais 22 000 euros et je me suis dit que c’était seulement du bonheur. Puis, à l’issue du second, j’avais à ma tête 173 000 euros…

« J’ai échoué à deux castings »

Avez-vous rapidement ressenti la possibilité de réaliser un grand parcours ?

En regardant l’émission, je me suis dit que oui car j’arrivais bien à resituer les paroles mais aussi j’avais fait la distinction entre le canapé à la maison et le fauteuil sur le plateau. J’ai aussi constaté que des forts candidats que j’avais déjà croisés, étaient tombés en manquant de réussite.

Comment le grand champion d’un jeu de karaoké francophone peut-être un jeune homme de 24 ans ?

Je connais mieux les chansons plus anciennes mais les années 2010 me font toujours peur. La seule fois où j’ai vécu en France, vers 2010, j’ai essayé de me rattraper. Après, j’aime surtout les années 60, 70, 80 et les chansons anglophones.

Au moment d’atteindre les 10 victoires, l’ambition de marquer l’histoire du jeu est-elle apparue ?

Avec 10 victoires, je n’étais pas encore dans les meilleurs joueurs, il y avait encore beaucoup de maestros à dépasser et je ne m’étais pas trop projeter car il y a une grosse part de hasard. J’ai juste essayé de faire le maximum à chaque émission.

Quand avez-vous jeté un regard au classement des plus grands maestros de N’oubliez pas les paroles ?

Avant de jouer, j’avais suivi le parcours de plusieurs maestros donc j’avais une partie du classement en tête. Aussi, en plateau, Nagui m’annonçait la liste des joueurs que je pouvais dépasser en cas de victoire.

En intégrant le podium, la volonté de devenir numéro un a-t-elle surpassé celle d’accroitre les gains ?

Je venais de battre Lucile [4e des top maestros, ndlr] en intégrant cette troisième place et je me rappelle avoir suivi son parcours. Elle était une des maestros m’ayant le plus marqué et c’était fou de la dépasser. Franchement, je ne m’étais pas fixé l’objectif de battre à tout prix Hervé, [ex-numéro 1, ndlr,] simplement faire mon maximum. Même en le battant, je ne me suis jamais dit qu’il fallait absolument atteindre les 400 000 euros. Vu la somme déjà gagnée, je n’aurais pas pu être déçu de rester à la deuxième ou la troisième place.

« Je ne m’étais pas fixé l’objectif de battre Hervé »

Vous perdez contre Nastassja seulement deux jours après être devenu le plus grand maestro. La motivation et la concentration ont-elle fait défaut ?

Depuis deux ou trois émissions, je n’étais pas très bien. L’après-midi, j’ai eu envie de vomir et Nagui a fini par annuler les dernières émissions. Lors de l’avant-dernier tournage, j’ai cru perdre et là-aussi, le dernier duel a été reporté. Quant au vendredi, j’étais à 10 000 euros d’Hervé et Nagui m’a rappelé l’objectif et a vu que je n’étais pas très en forme. Lors des quatre premières émissions, avec l’adrénaline, je ne ressentais plus la douleur. Celle d’après, Nastassja a pris progressivement l’avantage et s’est installée dans le fauteuil. Et là, je suis tombé sur « La Madrague « de Brigitte Bardot et je n’avais pas entendu cette chanson depuis une dizaine d’années. J’ai su que je n’allais pas aller très loin sur cette chanson, elle, est revenue et a fait comprendre que c’était un de ses chansons préférées. Nagui m’a lancé un regard du genre « ça commence à puer » et peu de temps après, la clochette a retenti et c’était mort.

Regarderez-vous cette émission à la télévision ?

Oui, sans problème.

Comment allez-vous utiliser l’argent remporté ?

La vie à San Francisco est très chère donc cela va déjà me permettre de moins regarder les comptes. Là-bas, je souhaite aussi y organiser un repas en réunissant les sans-abris car ils sont très nombreux mais cela demande une longue organisation. Aussi, je compte faire plaisir à la famille, m’offrir de bons restaurants et de beaux voyages. J’ai également reversé une partie de mes gains à une adversaire dont la mère était dans le coma et dont l’état nécessitait une opération.

Vous allez participer aux Masters et défier les autres grands champions. Dans quel état d’esprit irez-vous ?

Cela sera différent des quotidiennes. Peu importe le classement dans les Masters, tout le monde est fort et cela dépend des chansons sur lesquelles on tombe. Historiquement, tout le monde peut l’emporter. J’y vais pour faire connaissances avec les autres maestros aperçus à la télévision. Cela sera fun.