L’émission pour tous : histoire et bilan d’un talk-show aux espoirs déçus
Ce samedi 15 mars à 10h30, France 2 a fait tomber un communiqué de presse signant la fin de L’émission pour tous. Deux mois après son lancement, 29 numéros et un arrêt d‘une quinzaine de jours, le talk-show de Laurent Ruquier passe tout simplement à la trappe. Un constat difficile pour la nouvelle direction d’antenne, mais « c’est mieux de prendre ses responsabilités, de constater que cette émission finalement n’a pas rencontré son public et qu’il faut passer vite à autre chose » a fait savoir, au micro de RTL, Thierry Thuillier qui a lancé ce programme pour prendre le relais de Jusqu’ici tout va bien, autre revers de la rentrée de France 2 dans cette tranche horaire stratégique.
La série noire se poursuit pour la chaîne publique qui a décidé de ne plus prendre de risques jusqu’à la fin de la saison en opérant une nouvelle marche arrière avec le rappel d’On n’demande qu’à en rire et de N’oubliez pas les paroles. Les objectifs d’audience de L’émission pour tous n’étaient pourtant guère ambitieux avec 10% de part de marché. « Je vais faire de mon mieux pour divertir les gens. Je n’ai aucune clause d’audience dans mon contrat pour cette émission. J’estime qui si on arrive fin juin à 10%, ce serait très bien. Pardon pour Sophia Aram, mais pour moi, l’enjeu n’est pas de faire mieux qu’elle, mais de me rapprocher des scores que faisait Nagui à la même heure avec ses jeux » avait alors indiqué Laurent Ruquier dans les colonnes de Télé 7 jours peu avant le coup d’envoi de l’émission. En vain. Celui qui a été annoncé par la presse comme le « sauveur » de l’access de France 2 a dû se retrouver à abandonner tout espoir dans cette case horaire.
Du 20 janvier, date de lancement, au 6 février, date de mise en veille pour cause de Jeux olympiques, L’émission pour tous a été suivie par plus de 1.3 million de téléspectateurs, soit 7.6% du public présent devant son petit écran de 18h30 à 19h25. Quant à L’émission pour tous, la suite, elle a fait tout logiquement mieux en fidélisant près de 1.8 million de personnes, soit 8.2% de part de marché jusqu’à 19h55. A la vue des ces premières déceptions, Laurent Ruquier s’était exprimé alors au micro d’Europe 1 : « Si je fais encore d’ici fin juin 6, 7, 8% de parts de marché, j’arrêterai. Je ne fais pas ce métier pour faire des émissions qui ne marchent pas. Laissez-nous du temps jusqu’en juin. Je serais le premier à ne pas avoir envie de continuer. Si on est en dessous de 10 %, c’est un échec. »
Des jeux olympiques fatals
Après treize numéros et un best of impromptu, le talk-show de France 2 profite donc de la retransmission des JO 2014 pour s’offrir quelques nouveaux aménagements. L’émission faisait ainsi son retour en direct et Laurent Ruquier en profitait pour distiller quelques recettes gagnantes d’On n’est pas couché. En vain. L’interruption a permis à certains fidèles d’aller voir la concurrence. Le retour de L’émission pour tous a ainsi réalisé les plus mauvaises performances depuis le 20 janvier. Quinze numéros plus tard, la tendance est même à la baisse. Au compteur, la première partie a attiré un peu plus de 900 000 Français (5.8% du public), tandis que la seconde avoisinait les 1.4 million (6.6%).
Au final, après 29 jours d’antenne, L’émission pour tous affiche un bilan à 1.1 million de téléspectateurs (6.7%) et L’émission pour tous, la suite à 1.6 million (7.4%). Au niveau des fameuses ménagères de moins de 50 ans, le constat est encore plus amer avec moins de 4% de part de marché. Une performance sur cible digne des séries-réalité diffusées au même moment sur la TNT.
Ce lundi 17 mars à 18h35, un Nagui triomphant retrouvera l’access prime time avec N’oubliez pas les paroles avec, pour mission, de récupérer les ménagères parties depuis sur la concurrence. Peu avant, à 17h45, On n’demande qu’à en rire fera son énième « arrivée » sur la grille. Un retour aux sources qui a pour objectif de proposer des « repères connus » aux téléspectateurs de France 2, en attendant vraisemblablement une nouvelle refonte de l’access à la rentrée de septembre...
