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La saga des sitcoms AB (1/4)

Jérémie Guilloteau
Publié le 16/09/2002 à 00:15

Adulées par un large public mais critiquées par les médias, les sitcoms d’AB Productions n’ont laissé personne indifférent. Une grande partie d’entre elles a engendré un phénomène de société sans précédent chez le public, les enfants et ados en particulier. Les acteurs de ces séries sont devenues de véritables stars, qui ont fait des dizaines de fois la couverture des magazines.

TF1 les a diffusées des années durant en fin d’après midi, faisant exploser son audience. Réalisées avec très peu de moyens financiers (un épisode coûtait rarement plus de 500 000 francs), elles ont permis à TF1 et à AB de réaliser d’énormes profits.

Aujourd’hui, le phénomène est complètement essoufflé, les sitcoms paraissent quelque peu démodées face à de nouvelles productions jugées plus réalistes et plus « haut de gamme ». Mais il y a 10 ans, la sitcom AB était à son apogée...

1990 : Première sitcom
Le Club Dorothée, produit par AB, est diffusé depuis 3 ans sur TF1. L’émission jeunesse réalise de fortes audiences, en particulier le mercredi (55% d’audience sur les 4-14 ans) où TF1 lui consacre environ 6 heures d’antenne. Pour fidéliser un peu plus les jeunes, et installer devant l’écran un public plus familial en fin d’après midi, AB lance Salut les Musclés, dont les héros ne sont autres que les musiciens de Dorothée, les Musclés. La série marche très fort dès ses premières diffusions.

1991 : Un phénomène se prépare
Voyant que Salut les Musclés réalise de très bonnes audiences à l’intérieur du Club Dorothée, TF1 demande à AB de créer une nouvelle série tout aussi fédératrice capable de booster l’audience de l’access prime time. C’est chose faite pendant les vacances de Noël 1991, avec Premiers Baisers, première sitcom programmée à 18 heures. AB a pris toutes ses précautions puisque l’héroïne de cette série n’est autre que Camille Raymond (Justine), qui a campé l’année précédente le même rôle dans Salut les Musclés.

Le succès est une nouvelle fois au rendez vous très rapidement, avec une audience moyenne de 3 millions de téléspectateurs dès les premiers épisodes. AB et TF1, voyant qu’un phénomène se profile, accélèrent dans l’urgence la cadence des tournages et par manque d’épisodes en stock, la série n’est diffusée que le mercredi après le Club Dorothée au premier semestre 92.

1992 : Un phénomène est né
Les fortes audiences de Premiers Baisers et l’engouement du public pour la sœur de Justine, Hélène, offrent la possibilité à AB de lancer une nouvelle série, centrée autour d’Hélène et dont l’action se déroule sur les bancs de la fac.

Rappelons que l’héroïne de cette série, Hélène Rollès, n’en était pas à son coup d’essai puisqu’elle avait enregistré un album chez AB en 1989. Malgré un succès d’estime, elle était restée dans la mémoire du public, grâce à ses nombreux passages dans le Club Dorothée. Diffusée pour la première fois en mai 1992, Hélène et les garçons devient très vite le succès n°1 de TF1 en access, les comédiens, et en particulier Hélène sont propulsés en quelques semaines au rang de stars.

La même année, à Noël, TF1 lance Le miel et les abeilles, une nouvelle sitcom dont l’héroïne est la sulfureuse Mallaury Nataf. A nouveau les scores d’audience explosent (4 millions de fans dès la première semaine). A noter que Le miel et les abeilles, programmée à 18h30, est la première série réussissant à détrôner Santa Barbara de la grille, le feuilleton phare de TF1 depuis 1985 !

Voyant qu’un phénomène de société vient d’être déclenché, les médias s’intéressent de plus près à l’industrie AB, et mettent nettement en valeur les faiblesses des sitcoms, à savoir des histoires très simplistes et caricaturales qui n’arrivent pas dans la réalité, des coûts de production minimes qui assurent des rentrées financières plus que considérables à TF1 et AB (un écran de publicité se vendant entre 17h et 19h de 50 000 à 100 000 francs pendant une sitcom AB), des acteurs débutants peu convaincants...

Bref petit à petit les médias, le magazine Télérama en tête, s’acharnent à démonter les sitcoms. Mais qu’importe, le public est roi ! Les enfants restent accros devant ces histoires qui leurs procurent du rêve et qui alimentent leurs sujets de conversation dans les cours d’écoles...

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