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Laure Guibert (Les Mystères de l’amour) : « Béné ne veut plus souffrir... »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 30/03/2019 à 18:48

Depuis 2011, Laure Guibert a repris le rôle de Béné à travers Les Mystères de l’amour sur TMC. Alors que la série vient de fêter son 500e épisode, la comédienne se confie sur l’évolution de son personnage. Elle évoque également la longévité d’une aventure née dans les années 90 et ses projets.

Benoît Mandin : Dans quel d’état d’esprit situeriez-vous Béné ?

Laure Guibert : Je la situe en pleine reconstruction. Elle est en réflexion, car elle ne veut plus se précipiter. Elle a suffisamment morflé, ce qui fait qu’elle a aujourd’hui peur de se réinvestir. Béné a eu deux grandes histoires d’amour. Que ça soit avec José ou Jimmy, elle a été énormément déçue. Elle est prudente et loin d’être sanguine. Béné ne veut plus souffrir donc elle est en stand-by amoureux. Elle ne veut absolument pas vivre une histoire sans lendemain. C’est une femme bien dans sa vie : elle est épanouie dans son travail, elle a sa fille et ses amis.

Pourquoi a-t-elle eu peur de l’engagement avec Franck ?

En tant que Laure Guibert, j’en ai parlé à Jean-Luc Azoulay (producteur des Mystères de l’amour, ndlr). Il y a aussi l’auteur qui a une visibilité globale de ce qu’il a envie de faire par rapport à la mosaïque de personnages. Je pense qu’avec un homme comme Franck, Béné aurait pu y aller. Elle s’interdit des choses par peur de souffrir. Elle a joué la forte, la grande à dire : « Ce n’est pas grave, je ne suis pas jalouse », mais elle ne tourne pas facilement la page de son histoire avec Jimmy. Béné essaye de se convaincre que tout va bien. Vis-à-vis de Jimmy et Sophie, elle a fait preuve d’une grande sagesse. Je suis très admirative de cette qualité humaine. Avant, Béné aurait pété un scandale et les plombs... Son évolution va vers quelqu’un de plus posé et sage. Elle contrôle ses émotions.

D’Hélène / Nicolas à Olga, Béné se préoccupe plus du bien de la bande. N’aimeriez-vous pas qu’elle vive aussi ses aventures ?

Je pense à l’équilibre entre les personnages. Avec Olga, Béné forme un bon duo parce qu’on est vraiment très différentes, mais qu’on se rejoint sur l’humanité. Je trouve ça bien qu’il y ait des couleurs différentes entre les personnages. Olga est le feu et Béné est assez calme et réfléchie. Leurs échanges sont intéressants. J’aime bien ce côté assez tempéré. Mais sur le plan comédie, ça donne des possibilités dans le jeu de vivre des choses plus expressives. A son rythme, Béné sait où elle va et je trouve ça intéressant.

« J’aimerais qu’il y ait plus de complicité entre Béné et Léa »

Lors du lancement de la saison 20 le samedi 16 mars, Aurélie (soeur de Béné, ndlr) a menacé de mettre fin à ses jours. Quel rôle va jouer Béné ?

Béné est très fédératrice et prend soin des autres. Elle est souvent très angoissée. Sa soeur est très différente et là aussi, il y a de beaux échanges. Elles apprennent l’une de l’autre, mais Aurélie est l’inverse de Béné sur le point de la jalousie. Elle est sanguine, revancharde, possessive, butée... tout ce que n’est pas Béné. En même temps, elle a ce côté frais et beaucoup plus explosif. Cette relation, je la trouve sympa, car j’apprécie Angèle Vivier (interprète d’Aurélie, ndlr). La fratrie passe super bien avec elle. C’est très agréable à jouer.

Jean-Luc Azoulay a fait le choix de mettre fin à des intrigues, dont celle de Sophie. Le public découvre qu’elle a finalement été sauvée par Léa, la fille de Béné et Jimmy. N’y a-t-il pas une part de frustration que Béné n’ait pu jouer son rôle de mère dans l’intrigue ?

Depuis quelques temps, je constate que Béné n’a plus de scène avec Léa. Je le regrette parce que ces séquences sont très riches. Il y a tellement de choses à écrire autour d’une relation mère-fille. Qui de plus proche qu’une mère pour motiver et réconforter sa fille ? Léa traverse des événements graves dans sa vie et les choses qui se passent en élite ne sont pas montrées.

Avez-vous fait part de cette requête à Jean-Luc Azoulay ?

C’est vrai que je pourrais lui en parler parce que cela m’étonne aussi que Béné n’ait plus de scène avec Léa. Elle ne passe jamais au water sports. Une logique de tournage (le water sports ne se situe pas dans la même ville que le domicile d’Hélène et Nicolas, ndlr) et des éléments techniques entrent aussi en compte. Mais j’aimerais qu’il y ait plus de complicité entre Béné et sa fille.

« Une tendresse s’est installée pour nos personnages au fil des années »

Le samedi 16 mars, Les Mystères de l’amour ont fêté leur 500e épisode. Que cela vous évoque-t-il ?

C’est incroyable ! Quand on a repris en 2011, jamais on ne se saurait douter que ça durerait autant. Le public est toujours au rendez-vous avec régularité et fidélité. Sur huit ans, c’est assez magique ! Nos personnages ont beaucoup évolué. On a énormément bougé au niveau des décors.

Depuis Hélène et les garçons en 1992, le succès ne se dément pas. Comment expliquez-vous cette longévité ?

La longévité de cette série est liée au groupe de comédiens. On s’est toujours bien entendus. Il y a eu un effet qui a dépassé le simple fait de travailler ensemble. Dans les Antilles (pour Les vacances de l’amour, ndlr), on a soudé des liens. Le succès s’explique aussi par des histoires qui parlent à tout le monde. Les personnages sont assez identifiables. Au bout d’un moment, les téléspectateurs se prennent au jeu. Ils ont envie de suivre les aventures de ces comédiens qu’ils ont connues dans les années 90. Ils ont traversé avec eux des aventures, des histoires... Cela les ramène à une forme de nostalgie. Une tendresse s’est installée pour ces personnages au fil des années.

Vous portez Béné depuis 27 ans...

J’en parlais avec Jean-Luc Azoulay. Ce n’est pas comme ci on entrait dans la peau d’un personnage. Il nous suit depuis 27 ans. C’est assez étonnant de se dire qu’une grande partie de ma vie a été d’avoir rendez-vous avec Béné. J’ai beaucoup de tendresse pour cette aventure.

« Sur le plan artistique, c’était plus lâché et extrême dans les années 90 »

De nombreuses rediffusions des volets d’Hélène et les garçons aux Mystères de l’amour occupent les grilles de TMC, AB1 et IDF1. Comment expliquez-vous l’attachement de la nouvelle génération à cette aventure née dans les années 90 ?

J’ai une fille qui a 18 ans. Elle me dit toujours : « Quelle chance, tu as eu de vivre les années 90. Moi, j’aurai aimé être jeune dans les années 80 ». Ils ont un regard sur ces années-là comme une période beaucoup plus légère et insouciante. Sur le plan artistique, c’était tellement plus lâché et extrême. Vu qu’il n’y avait pas les réseaux sociaux, les gens avaient moins un rapport à l’image. Je pense que les jeunes d’aujourd’hui nous envient ça.

A l’image de Manuela Lopez, qui vient de signer son grand retour dans Les Mystères de l’amour, le public reste attaché aux héros d’Hélène et les garçons. Comment l’analysez-vous ?

C’est génial ! Personnellement, ça m’a fait plaisir que Manuela Lopez revienne parce qu’on a partagé beaucoup de choses. Aux Antilles, on était proches et après la vie a fait que pendant de longues années on ne s’est pas revus. On se retrouve aujourd’hui sur les plateaux et on repartage des bons moments ensemble. Le public est content de la retrouver, car ça leur rappelle des séquences de leur vie. Le côté clanique de la série a fait rêver les téléspectateurs. Ces potes qui ont d’abord vécu dans une grande maison (dans Le miracle de l’amour, ndlr) ont créé une sorte de famille et cela fait rêver.

Parallèlement aux Mystères de l’amour, avez-vous d’autres projets ?

En dehors des tournages, j’ai toujours eu une voie plus artistique avec la peinture et le dessin. Je prépare actuellement une exposition sur Paris. Elle aura lieu du vendredi 29 mars au samedi 6 avril au Box 27, situé 27 rue de l’exposition dans le VIIe arrondissement. Le public peut retrouver toutes les informations sur ma page Instagram « laureguibertcreations ».