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Laure Guibert (Les Mystères de l’amour) : « Bénédicte se donne enfin les moyens de vivre des aventures plus légères avec Anthony »

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Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 17/04/2016 à 19:00

Laure Guibert est nommée à la première édition des Soap Awards France dans la catégorie « Meilleure actrice ». La comédienne fait le bilan pour Toutelatele sur son personnage, Bénédicte, et ce qu’elle aspire pour elle. Rencontre.

Benjamin Lopes : vous êtes nommée dans la catégorie meilleure actrice de l’année à la première édition des Soap Awards France. Comment votre personnage est devenu incontournable selon vous ?

Laure Guibert : C’est vrai qu’on était une équipe à la base. Depuis toujours, dans Hélène et les garçons, il y avait la bande avec les premiers personnages récurrents. Je suis arrivée très peu de temps après. Cette petite équipe elle s’est soudée dans les Caraïbes (Les vacances de l’amour, ndlr). Dans la vie et à l’écran, on a appris à vivre ensemble. Je crois que le noyau s’est vraiment formé là. On a grandi ensemble et ça s’est vu à l’image d’ailleurs. Le mystère du succès de la série c’est peut-être que l’on s’apprécie réellement à la vie et que ça donne une complicité à l’image.

Peut-on dire que Bénédicte est l’un des personnages les plus réfléchis de la série ?

Même si sa vie est chaotique, elle a une forme de stabilité, c’est vrai. Elle suit une direction assez précise. Elle est toujours un petit peu ballottée entre cette espèce de stabilité et cette envie de vivre, de profiter de la vie finalement. On est tous un peu comme ça à se dire que l’on ne peut pas faire n’importe quoi malgré nos envies. Sauf que là, comme c’est un personnage, elle les met parfois un peu en pratique et elle pète les plombs. Bénédicte va un peu flirter parfois, mais elle garde un certain cap dans son comportement.

À l’inverse de Laly ou Olga, Bénédicte est loin d’être impulsive. Est-ce une des clés du plébiscite du public pour ce personnage ?

C’est aussi pourquoi c’est peut-être plus facile de s’identifier à un personnage comme Bénédicte. C’est sûrement moins risqué (rires).

Le 300e épisode des Mystères de l’amour a été diffusé sur TMC. Quelle scène vous a particulièrement marqué depuis le début de cette nouvelle aventure ?

On tourne tellement de choses incroyables qu’il n’est pas forcément facile de choisir une scène en particulier. Il y a des moments assez marquants pour moi, comme quand Bénédicte apprend la mort de son amour par le biais d’une lettre. C’est touchant, car on lâche tout. On essaie d’être au plus près de l’émotion, d’être honnête. Heureusement, on ne joue pas des choses comme ça tous les jours.

Bénédicte a également dû affronter son choix d’avorter de l’enfant de Tom. Était-ce un moment fort aussi pour vous ?

Ça brasse beaucoup d’émotions. Pour une femme, c’est un sujet qui est émouvant et fort. C’est vrai que l’on tourne à un rythme de tournage assez effréné. Il faut vite rentrer dans l’émotion. On n’a pas des heures pour se concentrer. Quand les émotions sont aussi lourdes, ce n’est pas toujours évident.

Bénédicte bénéficie souvent de plusieurs épisodes pour expliquer ces choix avec toute la réflexion psychologique du personnage, ce qui n’est pas le cas pour tous les protagonistes des Mystères de l’amour. Ressentez-vous cette différence ?

C’est vrai, et ça rejoint la forme de stabilité qui encadre la vie de mon personnage. Mais parfois on est un peu surpris, car il peut y avoir des basculements avec ce personnage bien axé, centré, qui ne fait pas les choses sur un coup de tête. Il m’arrive d’appeler Jean-Luc Azoulay (le producteur, ndlr) et de lui demander pourquoi Bénédicte peut être si impulsive et pourquoi elle prend une direction contre sa nature. En fait, je pense qu’il tient à ce que tous ses personnages aient une forme d’humanité, une fêlure. À partir du moment où ça bascule, il faut tout de même garder l’intégrité du personnage qui n’est pas impulsif, mais réfléchi. J’essaie aussi d’être cohérente, car Bénédicte a un âge avancé. Elle est donc censée avoir plus de réflexions et savoir ce qu’elle veut de la vie. Il ne faut donc pas trop qu’elle hésite tout le temps.

L’année passée, Bénédicte a eu des relations avec Tom, Frédéric, Jimmy et Anthony. Peut-on dire qu’elle est définitivement instable en amour ?

Exposé comme ça, difficile de dire le contraire (rires). Elle a eu deux histoires longues dans sa vie. C’est plutôt un moment où elle est libérée actuellement. Peut-être que pour la première fois, elle se donne les moyens de vivre des aventures plus légères avec Anthony.

Qu’est-ce qui retient Bénédicte de vivre son amour avec Anthony ?

Je pense qu’elle est enfermée dans un carcan où elle essaie d’être fidèle à cette posture qu’elle a toujours eue, celle d’une fille sérieuse. Elle a une vision assez classique du couple et de la famille. Elle veut toujours recoller les morceaux. Mais il y a cette petite voix à l’intérieur qui lui dit que son couple avec Jimmy ne tient plus tellement la route, que c’est devenu fraternel. Il ne faut quand même pas s’oublier. C’est cette dualité dans le personnage de Bénédicte qui est intéressante. C’est ce qui peut se passer dans la vie de couple. Soit on reste pour garder l’homogénéité du binôme, soit on passe le cap et on se dit « on verra bien ». Elle frôle toujours cette barrière.

Pourquoi le cœur de Bénédicte penche-t-il pour Anthony ?

Anthony représente la découverte pour Bénédicte, la possibilité de nouveaux horizons. Il est complètement amoureux d’elle. Ça la séduit. Cette fraîcheur l’a conquise. Elle a envie de franchir le pas, quitte à se brûler les ailes, mais elle est toujours sur le fil. C’est très humain comme comportement.

Sa sœur Aurélie pourrait-elle lui causer de sérieux ennuis ?

Dans les épisodes qui arrivent, on va se rendre compte qu’elle manigance des plans qui sont sidérants. Ils sont tout sauf bien intentionnés pour une sœur. Maintenant, Bénédicte ment, donc elle culpabilise beaucoup. Ça va donc créer un véritable imbroglio qui fait qu’Aurélie va s’immiscer de façon mal intentionnée.

Quelle évolution aimeriez-vous pour Bénédicte ?

Ça doit rester un personnage humain et sensible. Tout ce qu’elle fait, il faut que ça reste cohérent et j’aimerai bien évidemment la voir vivre un grand amour. Après, il ne faut pas que ce personnage s’endorme. Tant qu’il y a de vrais sentiments et de vraies histoires, je suis preneuse.