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Laurence Ferrari : adieu TF1, bonjour Canal +

Ariane Grassi
Publié le 10/05/2006 à 00:27

Les annonces officielles des chaînes de télévision ne sont souvent que la confirmation de rumeurs déjà bien répandues. Aussi, l’annonce surprise du transfert de Laurence Ferrari de TF1 à Canal + par Rodolphe Belmer, le directeur général de la chaîne cryptée, dans les colonnes de Libération le 3 mai dernier, a-t-elle marqué les esprits. En effet, rien ne pouvait laisser croire que l’animatrice envisageait de quitter la chaîne qui a fait d’elle l’une de ses figures de proue.

Certes, l’éviction de Thomas Hugues du poste de remplaçant de PPDA au profit d’Harry Roselmack, avait, ces dernières semaines, mis à mal le couple modèle de TF1. S’il avait été alors question d’une quelconque démission, c’était bien du côté de Thomas Hugues qu’on l’attendait. Mais celui-ci avait finalement préféré négocier - une augmentation et de nouvelles fonctions (directeur des opérations spéciales et des magazines de la rédaction) plutôt que de tourner le dos à la première chaîne de France. On pensait l’affaire résolue, jusqu’à l’annonce de ce départ surprise.

Laurence Ferrari renonce donc aux millions de téléspectateurs de TF1 pour rejoindre, dès septembre, les rangs de Canal +, aux audiences beaucoup plus confidentielles. La doublure de Claire Chazal depuis quatre ans trouve ainsi enfin dans ce projet l’occasion de s’affirmer en tant que journaliste politique. Loin d’être une lubie, sa passion pour la politique remonte à loin ; elle a notamment écrit pour les pages politiques du Point et de l’Express. Avec un lancement prévu à quelques mois de la présidentielle, la conjoncture semble idéale pour Laurence Ferrari qui s’est déjà fait remarquer en octobre dernier pour son interview musclée de Nicolas Sarkozy.

Sa nouvelle émission succédera le dimanche midi au Vrai Journal, qui tire sa révérence après 10 ans d’interviews décalées. Tout comme l’émission de Karl Zéro, elle se penchera sur l’actualité politique, mais sous un angle différent. En plus d’une entrevue avec une personnalité politique pendant une quinzaine de minutes, elle offrira chaque semaine analyses et reportages sur les coulisses de la politique. Que Laurence Ferrari s’impose ou non en tant qu’intervieweuse politique, son détour par Canal + lui permettra en tout cas de faire ses armes en tant que productrice. En effet, pour la première fois de sa carrière, elle ne se limitera pas au rôle de journaliste-présentatrice, puisque la chaîne cryptée lui a offert de coproduire l’émission. Elle va donc, pour l’occasion, créer Story Box presse, sa maison de production.

Du côté de TF1, sa forte présence sur la grille laisse forcément un vide à combler. Attribuer une nouvelle partenaire à Thomas Hugues pour Sept à huit donnerait à l’émission des allures d’aventure extraconjugale. Il n’est pourtant pas prévu qu’il assure en solo la présentation de ce magazine à succès. L’avenir de Vis ma vie semble plus compromis. A l’antenne depuis bientôt cinq ans, le magazine a vu son audience s’éroder ces derniers mois. La veille de l’annonce du transfert, il a notamment été battu par le film diffusé par France 2. Le départ de Laurence Ferrari pourrait donc signifier l’arrêt de l’émission produite par Jean-Luc Delarue

Quant au rôle de joker de Claire Chazal, il reste à saisir ! TF1 s’était empressée d’annoncer que Mélissa Theuriau prendrait la suite de Laurence Ferrari, avant que la jeune journaliste de LCI ne décline l’offre ! La rédaction de TF1, blessée qu’on ait pu préférer une journaliste de la chaîne voisine à l’une d’entre eux, se voit offrir une seconde chance, même s’il paraît plus probable que la chaîne choisisse un visage déjà présent sur les écrans. Même blondeur, même professionnalisme, le profil d’Anne-Sophie Lapix semble idéal. Mais cette ex de LCI aura-t-elle envie de quitter si précipitamment M6 dont elle incarne depuis peu le renouveau en matière d’infos ?