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Laurent Kerusoré (Plus belle la vie) : « Thomas a vécu tellement de malheurs qu’il faut le laisser un peu tranquille »

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Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 20/12/2016 à 19:10

Benjamin Lopes : Quel est l’objectif de ce prime time de Noël de Plus belle la vie qui permet un retour le passé ?

Laurent Kerusoré : On fait plaisir aux fans en revenant à l’essentiel avec l’esprit de famille de Plus belle la vie. On arrête les histoires de policier et le but est de réunir la famille Riva / Marci, assez étrange, mais très rigolote. C’est un véritable cadeau de Noël.

Combien de jours de tournage a nécessité ce prime time de Noël ?

Nous avons tourné pendant quinze jours et c’était assez tendu, car j’étais sur la quotidienne en même temps. Ça a donc été fatigant, mais exaltant pour moi. Je pense que dans le métier d’acteur, il faut être dans une bonne ambiance. Surtout sur Plus belle la vie, on tourne très vite et s’il y avait de l’animosité dans cet engrenage, ça ne marcherait pas. On a donc tous cette adaptabilité, il faut qu’on s’entende. Et puis, il est très important pour moi de travailler dans une bonne ambiance, ça transparaît à l’écran. Sinon, ça ferait bien longtemps que je serai parti.

La réalisation de cet épisode spécial est optimisée par rapport à la quotidienne. Le tournage a-t-il été différent pour vous ?

Quand on fait un prime time en extérieur, les choses mettent un peu plus de temps. On a alors en général six séquences par jour à tourner, contre seize à vingt en intérieur par jour. Les extérieurs prennent donc un peu plus de temps. Beaucoup d’acteurs qui viennent sur les plateaux de Plus belle la vie sont surpris de la vitesse à laquelle on tourne. C’est assez grisant de prendre plus le temps, le réalisateur travaille mieux l’image. Au studio, on est plus rodé. Je connais quels projecteurs font une ombre, et même leur numéro. Plus de moyens ont été mis en œuvre sur ce prime time, propres au cinéma. Du coup, c’est intéressant pour nous de sortir de la routine de Plus belle la vie.

A-t-il été facile de s’imprégner de l’esprit de Noël alors que ce prime time a été tourné début octobre ?

Avec Plus belle la vie, on commence Noël mi-octobre. Les acteurs de la série en ont ras le bol de Noël (rires). Les sapins avec les boules et les guirlandes, nous on vit ça quatre à cinq mois par an. Quand on enlève les décors sur les plateaux, les décorations apparaissent réellement chez les gens. Le tournage a été un peu dur, car je suis déguisé en Père Noël et il faisait encore 35 degrés à Marseille fin septembre durant le tournage. J’ai perdu quelques kilos, mais on a bien rigolé. L’esprit de Noël, quand il fait chaud, ce n’est pas facile.

« Le fait que Céline ait couché avec le fils de Thomas est impardonnable »

Thomas bénéficie d’intrigues plus légères ces dernières années. Aimeriez-vous revenir à quelque chose d’un peu plus sombre ?

J’aime beaucoup l’aspect comique de Thomas. Après, le côté sombre me plait aussi et j’ai joué beaucoup d’émotions dans Plus belle la vie en treize ans. Thomas a vécu tellement de malheurs qu’il faut -peut-être- le laisser un peu tranquille maintenant. Il a droit au bonheur et on se tourne vers des intrigues plus légères qui peuvent être réglées, comme ses histoires de couple ou encore l’adultère de Gabriel. J’ai bien vécu les intrigues de meurtres et d’enlèvement, mais je remercie les auteurs de laisser Thomas respirer. Il a droit à plus de légèreté.

Thomas a découvert il y a quelque temps que Céline avait eu des rapports sexuels avec son fils. N’avez-vous pas l’impression que les auteurs ont minimisé la réaction de votre personnage ?

Quand j’ai lu l’intrigue, je me suis dit que ce n’était pas possible, que ça allait rompre tout ce qui avait déjà été écrit sur la relation entre Céline et Thomas. C’est là qu’on se rend compte qu’ils peuvent tout faire. J’avais simplement demandé aux auteurs qu’il ne fallait pas que Thomas le sache un jour. Quinze jours après, je lis la séquence où je l’apprends. Ça a été très étrange. J’ai eu cette séquence avec mon amie Rebecca Hampton (Céline, ndlr). J’ai joué la scène, mais je n’arrivais pas à lui crier dessus. C’est le directeur d’acteur qui m’a demandé d’être net et précis, sans larmes. J’avais en effet tendance à pleurer. Comme on est proche tous les deux, c’était assez compliqué. Après dans une vie, je ne pense pas qu’un père pardonne. On est vraiment dans la romance dans Plus belle la vie. Dans la vie réelle, je ne la verrai plus.

Comment gérez-vous parfois ces légères incohérences ?

Il y en a, mais on ne peut pas le reprocher aux auteurs, on est tellement à jouer. J’imagine parfois l’état de leur cerveau pour relier tout le monde. Ne serait-ce que par rapport à la dernière intrigue, je reste le meilleur ami de Céline, mais je ne vais pas la voir à l’hôpital. Pour moi c’est une incohérence. Après, l’épisode dure 26 minutes et ça devient compliqué. Parfois, on a envie de pousser les choses un peu plus loin. Le fait qu’elle ait couché avec son fils est impardonnable. Mais on reste toujours au service de la série.

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