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Le chant du loup (Canal+) : pourquoi aucune femme n’est aux côtés d’Omar Sy et François Civil dans les sous-marins ?

Joshua Daguenet
Par
Rédacteur TV & Séries
Publié le 13/12/2019 à 16:00 Mis à jour le 13/12/2019 à 16:03

Un film inédit est à retrouver à partir de 21h05 ce vendredi 13 décembre sur Canal+ : Le chant du loup. Le tout premier long-métrage d’Antonin Baudry est aussi le premier film de sous-marins français depuis... 1951 et un certain Casabianca.

Chanteraide (François Civil) est un jeune homme indispensable à la conduite de périlleuses missions dans les eaux profondes menées par la Marine nationale. Il est l’une de ses « oreilles d’or » capable de distinguer le moindre son et d’en définir sa provenance. Surnommé « chaussette » par ses camarades - l’explication viendra de l’amiral campé par Matthieu Kassovitz dans une scène en hélicoptère -, Chanteraide commet une erreur lorsqu’il ne parvient pas à identifier le fameux « chant du loup », désignant un sonar qui a repéré la détection d’un sous-marin étranger. Il met ainsi la vie des troupes en danger. De retour sur la terre ferme, le voilà à présent contraint de se racheter auprès de sa hiérarchie mais le temps presse car une mission aussi prestigieuse que dangereuse attend les hommes en mer.

Pas de sombres héros mais des héros qui sombrent

À l’instar des épisodes d’Esprits criminels, le long-métrage s’ouvre sur une citation attribuée à plusieurs auteurs, dont Aristote : « Il y a trois sortes d’hommes : les vivants, les morts, et ceux qui sont en mer ». Une phrase qui prend tout son sens lors du déroulé de ce film qui se compose en trois phases. La première est asphyxiante et plonge le téléspectateur dans les eaux troubles. Il faut savoir que la détection du « chant du loup » signifie automatiquement un danger de mort immédiat. Lorsque « Chaussette » confond le sonar avec un cachalot malade, le drame se dessine dans les grandes largeurs. Mais le courageux Grandchamp (Reda Kateb) sauve la situation. Dans un lourd contexte dans lequel les djihadistes tentent de déclencher une guerre nucléaire avec des méthodes rappelant celles des Soviétiques dans les films de James Bond, la deuxième partie se veut transitoire. Et c’est là qu’intervient le seul personnage féminin du film.

« Chaussette » fait la connaissance de Diane, jouée par Paula Beer, pour laquelle il a un coup de foudre immédiat. Un personnage étranger à l’univers très masculinisé du thriller. Le cinéaste a d’ailleurs justifié ce choix : « Diane représente le monde de la surface, elle nous représente tous. Le lien très fort qui se crée immédiatement avec l’Oreille d’or fonctionne comme un aimant. C’est à travers elle qu’il découvre la clé de l’énigme qu’il cherche. De par cette rencontre, l’avenir de Chanteraide se transforme, et, à plus grande échelle, celui du monde change aussi ».

La troisième et dernière partie du film est intensément dramatique et revêt un enjeu ambitieux et osé peu vu dans un film français. Le sacrifice d’Omar Sy, le choix cornélien de l’amiral mais aussi la conduite aussi impeccable que suicidaire du Capitaine Grandchamp vont pimenter un final « Titanesque ».