Toutelatele

Le Royaume : le Koh-Lanta version Moyen-Age de TF1

Ariane Grassi
Publié le 03/02/2006 à 00:35

Après avoir souvent misé sur l’exotisme comme cadre de ses émissions de télé-réalité (les nombreuses îles désertes de Koh Lanta, la Guyane hostile de Première Compagnie ou bien encore les plages paradisiaques de L’Ile de la tentation), TF1 a choisi avec Le Royaume d’explorer une nouvelle dimension. En effet, c’est un véritable voyage dans le temps que le jeu propose aux participants comme aux téléspectateurs.

Arrivés les yeux bandés dans un village recréé autour d’un château en Pologne, quatorze candidats venus de tous horizons se retrouvent brutalement plongés au Moyen-Age. Bienvenue dans l’univers inquiétant du Royaume ! Sous l’œil de Guillaume Zublena, le comédien (Navarro) qui incarne l’énigmatique maître du jeu, ces compagnons d’infortune s’affronteront dans différentes épreuves (duels, tournois, tests d’adresse ou de force, résistance au pilori...) afin d’atteindre et conserver le statut privilégié de seigneur ou de Roi/Reine. Tout est fait pour que le dépaysement soit total : non seulement les candidats portent, selon leur rang respectif, costumes d’apparat ou vêtements modestes, mais les techniciens aussi ont revêtu des tenues d’époque.

Celui ou celle qui, à l’issue de la première épreuve, obtiendra le titre de Roi ou de Reine, aura la chance de se rendre au château où l’attendront un lit douillet, une table garnie et un feu parfaitement entretenu. Il ou elle choisira trois seigneurs pour le servir et le divertir, tandis que les dix autres, réduits au rôle de simples sujets, se partageront une cabane et auront la charge du potager et des animaux. Le souverain a aussi des devoirs, puisqu’il doit faire régner la justice et veiller à l’harmonie du Royaume. Mais attention, rien n’est acquis. La réussite d’une mission peut mener au statut de seigneur, voire de souverain. Ces derniers peuvent être déchus au cours de l’épreuve du trône. Et chacun, s’il échoue aux épreuves, peut à tout moment, être banni du Royaume.

Pour accéder au pouvoir, et gagner les 100 000 euros promis au vainqueur, les candidats devront jouer le jeu de la compétition, quitte à bousculer leurs principes moraux. C’est cette dimension du Royaume qui a particulièrement intéressé Angela Lorente (la productrice du Royaume mais aussi de L’Ile de la tentation, Mon Incroyable fiancé, Queer...) : « [Les candidats] ont l’opportunité de se mesurer aux autres et surtout à [eux-mêmes], d’estimer leur ambition, leur courage, d’avoir des révélations sur le comportement humain. Principe, éthique, justice, parti-pris, autoritarisme, manipulation.... Magie ou cauchemar, l’accession au pouvoir comme le partage, peuvent transformer les individus ».

Dès le samedi 18 février, les téléspectateurs pourront découvrir en prime time les deux premiers épisodes du Royaume, tournés en mai et juin 2005, et qui s’inspire de Riket, un jeu suédois. Avec près de 36% de part d’audience contre 25% habituellement pour la chaîne (SVT1) dans ce créneau, cette plongée dans la société féodale a véritablement conquis les téléspectateurs suédois.

Depuis deux ans, TF1 avait privilégié la case du vendredi soir pour ses programmes de télé-réalité (Star Academy, La Ferme, Première compagnie). Pour ce retour sur le créneau très convoité du prime du samedi soir, Le Royaume devra faire face à de solides concurrents. France2 diffusera ce soir-là son Symphonic show, qui aura notamment comme invité d’honneur de sa soirée spéciale « Les stars mettent le feu », Johnny Hallyday. Quant à M6, elle compte bien séduire les 15/34 ans en programmant pour sa nouvelle trilogie les deux premiers épisodes de la neuvième saison inédite de Stargate SG-I (3,5 millions de fans en moyenne pour les précédentes saisons, diffusées le vendredi).

Sorte de Koh Lanta au Moyen-Age, Le Royaume devra faire preuve d’audace et d’originalité pour égaler le succès de son prédécesseur suédois.