Toutelatele

Les bonnes manières de M6 ont du mal à captiver

Ariane Grassi
Publié le 09/02/2006 à 00:14 Mis à jour le 01/04/2010 à 17:44

M6 diffuse ce soir le troisième opus de son dernier docu-réalité, En voilà des manières. L’échéance du bal Louis XVI se rapproche et l’on ignore encore laquelle des huit apprenties princesses aura fait suffisamment de progrès pour obtenir le privilège d’ouvrir le bal. Il faut reconnaître que, malgré des progrès évidents, les jeunes femmes ont encore du mal à dire adieu à toute forme de familiarité et de vulgarité, voire d’insolence. Chasser le naturel n’est pas chose aisée...

Marylin, la doyenne, et surtout Céline, le garçon manqué, semblent particulièrement désireuses de profiter de l’expérience pour renoncer à leurs mauvaises manières. Mais toutes n’affichent pas autant de bonne volonté. Les filles ont pris leurs marques et se montrent toujours aussi peu dociles vis-à-vis du corps professoral. La semaine dernière, le premier repas organisé par les élèves a creusé l’écart entre les princesses en devenir et les éternelles Cendrillon. Mais une épreuve encore plus difficile les attend dans ce troisième épisode. Les demoiselles sont en effet invitées à un week-end très chic à la campagne. Entre pique-nique et parties de croquet, c’est la première fois qu’elles vont devoir, sous l’étroite surveillance de Monsieur Boulay, appliquer les règles de bienséance pendant deux jours entiers. Enfin, ultime test avant le grand jour, elles auront l’honneur d’être invitées par M. Pierre Cardin dans son prestigieux restaurant parisien. Sauront-elles être dignes de cet égard ?

Selon les dires des différents professeurs, En voilà des manières ! semble avoir réussi sa mission auprès des jeunes femmes. Pour Robert Levaillant, le directeur, « elles ont témoigné d’un véritable effort, d’une réelle volonté d’apprendre, et (...) ont finalement reconnu l’utilité de cette institution ». Cyrille Boulay, l’expert en savoir-vivre, témoigne avec le même enthousiasme de ce changement : « Elles m’ont effectivement étonné. En les voyant arriver au château le premier jour, avec leurs tenues parfois vulgaires et leurs fortes personnalités, ce n’était pas gagné d’avance ! Au final ces jeunes filles se sont véritablement transformées et se sont elles-mêmes étonnées ».

Auprès des téléspectateurs, le succès est moins flagrant. Le destin de ces Pretty Woman du 21ème siècle n’a retenu l’attention que d’un peu moins de 3 millions de français, avec respectivement pour le premier et le deuxième épisodes, 11,3 et 13% de part de marché. En effet, l’émission a dû s’incliner face au plébiscite de R.I.S, police scientifique, qui tout au long de sa première saison a attiré en moyenne 9.9 millions de téléspectateurs. La série de TF1 a notamment réalisé entre 45 et 50% de part de marché auprès des femmes de moins de 50 ans, l’un des publics privilégiés de M6. La diffusion de R.I.S étant achevée, En voilà des manières ! peut-it espérer conquérir un nouveau public ? L’épisode de ce soir sera face à un inédit de Julie Lescaut, et l’épisode final du 16 février affrontera Navarro, également dans un inédit. C’est donc éventuellement le public des moins de 34 ans qui pourra faire la différence.

Depuis la rentrée de septembre, M6 et ses émissions de télé-réalité ont connu, sur le créneau du jeudi soir, bien des déconvenues. Le Pensionnat de Sarlat n’a d’abord pas su renouveler le succès du Pensionnat de Chavagnes (3,4 millions de téléspectateurs pour 14,2% de part de marché en moyenne). Puis c’est Attention Mesdames et Messieurs qui, avec seulement 2,5 millions de téléspectateurs, a été évincé du prime time pour ses deux derniers épisodes. Et le public boude finalement En voilà des manières ! A ce programme succéderont un match de foot et La Coupe du monde du rire, spéciale comédie, qui séduiront peut-être un plus large panel de téléspectateurs. On peut également imaginer, comme cela avait déjà été fait, que la chaîne décide de faire basculer Nouvelle Star (première émission le 22 février) du mercredi au jeudi. Ce succès phare de M6 saura probablement, cette année encore, réconcilier public et télé-réalité.