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Les personnages gays et lesbiens marquants dans les séries TV

Publié le 22/09/2011 à 19:08 Mis à jour le 22/09/2011 à 19:12

La représentation de l’homosexualité à la télévision a une histoire. A travers deux décennies, la visibilité s’est faite plus grande. Portraits de 25 personnages homosexuels qui ont fait évoluer les choses...

Billy Douglas (On ne vit qu’une fois)

Billy Douglas (On ne vit qu’une fois)

Avant d’exposer son impeccable plastique dans Sexe intentions, Studio 54, Little Boy Blue ou encore Souviens-toi l’été dernier, et ainsi être un fantasme pour la communauté homosexuelle, Ryan Phillippe a lui-même interprété le rôle d’un adolescent gay, le premier à la télévision américaine, dans le soap One life to live (On ne vit qu’une fois). Bien des années après, c’est avec beaucoup de fierté que l’acteur se souvient de cette expérience qu’il a vécue pourtant seulement le temps d’une dizaine d’épisodes. «  Nous avons reçu, avec ma mère, des lettres de fans que nous lisions ensemble, dont des jeunes qui ne se s’étaient jamais vus représentés jusqu’alors à la télévision ou au cinéma. Un enfant avait même dit qu’il avait entrepris de mettre fin à ses jours avant de voir un personnage aussi proche de lui être accepté pour ce qu’il est. (...) Autant vous pouvez écrire sur tout le côté négatif de cette industrie, autant elle peut également changer les mentalités. Et ça, c’est magnifique  », affirme-t-il.

Ellen Morgan (Ellen)

Ellen Morgan (Ellen)

En 1997, la comédienne Ellen DeGeneres marque les esprits en faisant son coming out à la fois à la ville (couverture du magazine Time) et à l’écran. Lors de la quatrième saison de la sitcom Ellen, le personnage principal rencontre Susan (Laura Dern) et s’avoue enfin son homosexualité. Ellen devient alors la première sitcom américaine ayant pour héroïne une lesbienne. Ce sera également la première série de prime time, de l’histoire de la télévision américaine, à évoquer explicitement le rapport sexuel entre deux femmes. Durant la saison 5, les audiences baissent et la série est annulée par ABC. Depuis, Ellen DeGeneres est une icône lesbienne, le site communautaire AfterEllen.com rend compte de l’impact qu’elle a eu sur la société américaine.

Will Truman (Will & Grace)

Will Truman (Will & Grace)

Will & Grace, c’est une histoire d’amour platonique entre une jeune femme et son meilleur ami gay. Dans l’histoire des séries américaines, il y a eu un avant et un après Will & Grace (1998). Will Truman (Eric McCormack) est le premier personnage principal d’une sitcom à être homosexuel. Chose assez nouvelle à l’époque, c’est un personnage qui n’a pas de problème avec sa sexualité et la vit ouvertement. Si Will a marqué une étape dans la représentation (la visibilité) des homosexuels à la télévision, la sitcom de network (NBC) n’est, certes, pas dénuée de stéréotypes ni de clichés.

Jack McPhee (Dawson)

Jack McPhee (Dawson)

Au cours des saisons 2, 3 et 4 de Dawson, Jack McPhee a tenté d’accepter son orientation sexuelle avant d’affronter les médisances et les préjugés à son égard. L’évolution de ce jeune homosexuel dans un lycée d’une petite ville américaine a été particulièrement bien retranscrite par Kerr Smith, son interprète, même si plus de dix années séparent l’interprète de son personnage. Diffusée sur WB, la série crée l’événement en proposant le premier baiser entre deux garçons sur un network aux Etats-Unis. « Quand j’ai été d’accord pour que mon personnage devienne gay, j’ai dit à Kevin (Williamson, créateur) que la seule façon pour moi de prendre cette direction était d’éviter de tomber dans les stéréotypes. J’ai joué Jack comme s’il était hétérosexuel, seuls ses mots et ses situations renvoyaient à l’homosexualité. Il était d’accord avec cette vision. Ça a fonctionné de cette façon, soit à l’inverse de ce que tout le monde attendait d’un garçon homo à la télévision », se souvient aujourd’hui l’acteur.

Willow Rosenberg (Buffy)

Willow Rosenberg (Buffy)

En étant une des rares séries à mettre en scène un couple lesbien sur le long terme, Buffy contre les vampires a suscité, dès sa quatrième saison, un intérêt auprès d’un nouveau public. Au cours de la série, Willow est ainsi passé de la geekette timide amoureuse de son meilleur ami, à la compagne de Tara, une sorcière. L’évolution de la jeune femme pour arriver à une (re)découverte de sa sexualité après quatre saisons est quelque peu unique en son temps et forcément sujette à quelques réticences en étant diffusée à une heure de grande écoute sur un network. « En entendant parler d’une scène au cours de laquelle Willow et Tara se mettaient au lit toutes les deux, les responsables de la Warner ont complètement paniqué. Ils ne voulaient pas que l’on puisse voir deux femmes sous des couvertures, craignant de choquer le jeune public. Nous avons dû tourner cette scène différemment. Je trouve cette décision hypocrite car, dans le même épisode, Spike et Harmony faisaient l’amour comme des lapins...  », expliquait, en 2001, l’actrice Alyson Hannigan.

Brian Kinney (Queer as folk)

Brian Kinney (Queer as folk)

Pour les téléspectateurs qui ne seraient pas familiers avec Queer as folk, Brian Kinney est un peu le pendant masculin de Samantha de Sex and the city. Adapté du personnage de Stuart Alan Jones dans la version britannique de la série, Brian est totalement décomplexé avec sa sexualité, se montre particulièrement narcissique et peut compter sur une libido exacerbée. Persuadé d’être l’homme le plus désiré de Pittsburgh, il rejette toute forme d’engagement amoureux (un sentiment dont il se targue de ne pas connaître). Pour autant, son attraction pour le personnage de Justin va être exploitée tout au long de la série. Incarné par Gale Harold, Brian Kinney divise encore aujourd’hui les fidèles de Queer as folk. En novembre 2004, il a cependant été élu le héros gay le plus apprécié dans l’histoire de la télévision par le site AfterElton.

Kerry Weaver (Urgences)

Kerry Weaver (Urgences)

En 2000, Dr Kerry Weaver (Laura Innes) succombe au charme du Dr Kim Legaspi (Elizabeth Mitchell). Avant cette rencontre, Kerry était une jeune femme célibataire ayant des relations difficiles avec les hommes. Urgences (série de NBC populaire et progressiste) aborde alors la difficulté de faire son coming out auprès de son entourage professionnel. L’année suivante, Kerry entame une relation amoureuse avec Sandy Lopez (Lisa Vidal), qui sera le premier personnage lesbien d’origine hispanique de l’histoire de la télévision américaine. A travers cette relation, la série aborde en profondeur des sujets comme le mariage gay et l’adoption homoparentale.

David Fisher (Six feet under)

David Fisher (Six feet under)

Ses convictions réactionnaires n’ont d’égales que ses multiples contradictions. Pourtant, David Fisher est sans doute l’un des personnages qui a le plus évolué au cours de la série Six Feet Under. Toujours présent pour aider les siens, il cache cependant à ses proches son homosexualité. Au cours des épisodes, le personnage très justement incarné par Michael C Hall fera face à bien des épreuves autant sur le plan personnel que professionnel. Il finira par accepter complètement son orientation sexuelle et sa relation avec le personnage de Keith. Ensemble, ils adopteront même deux enfants. Au fil des saisons, les critiques ont souligné le portrait très réaliste d’un héros homosexuel à la télévision, particulièrement apprécié du public.

Jessie Sammler (Once & Again)

Jessie Sammler (Once & Again)

Once & Again (Seconde Chance) est créée en 1999 par Marshall Herskovitz et Edward Zwick, à qui étaient devait les créateurs d’Angela, 15 ans (avec un personnage régulier homosexuel, Rickie) et producteurs de Relavity (qui a filmé le premier baiser entre deux lesbiens en 1996). La série, acclamée par la critique, raconte le quotidien d’une famille recomposée. En 2002, Jessie (Evan Rachel Wood), adolescente fragile qui a mal vécu le divorce de ses parents, tombe amoureuse de Katie (Micha Barton). La série filme alors le premier baiser lesbien entre deux adolescentes. Jessie est aussi le premier personnage régulier adolescent lesbien de série. « Ces deux filles sont juste en train de grandir et commencent à questionner leur sexualité. Elles sont toutes les deux un peu troublées. Elles ne sont pas nécessairement gay ou hétéro, tout ce qu’elles savent c’est qu’elles s’aiment l’une et l’autre, et sont en train de tomber amoureuses » déclare à l’époque Evan Rachel Wood. Once & Again aborde assez justement ce trouble adolescent, mais cette relation ne sera pas davantage développé puisque la série est annulée.

Andrew Van de Kamp (Desperate Housewives)

Andrew Van de Kamp (Desperate Housewives)

Fils de Bree Van de Kamp, Andrew est inspiré de la vie de Marc Cherry, créateur de Desperate Housewives. Ce dernier a ainsi retranscrit dans la série la réaction de sa mère à l’annonce de son homosexualité. Au cours de la première saison, le personnage incarné par Marcia Cross va même jusqu’à lui assurer qu’il n’ira pas au paradis à ses côtés, avant d’inviter un révérend à dîner pour convaincre son fils de changer d’orientation sexuelle. Si Shawn Pyfrom, interprète d’Andrew, apprécie le fait que son personnage soit à la fois rebelle et gay, Marc Cherry reconnaît être un peu confus que ce dernier puisse être considéré comme un modèle compte tenu de son côté sociopathe particulièrement présent au cours des premières saisons. Malgré les excès d’Andrew Van de Kamp, les différents mouvements gay et lesbien ont apprécié cette représentation dans une série mondialement diffusée.

Shane McCutcheon (The L Word)

Shane McCutcheon (The L Word)

The L Word est la première série américaine lesbienne et rend compte d’une certaine culture. La majorité des personnages sont des lesbiennes du West Hollywood. Alice, Bette, Tina, Dana, Helena, Jennie,... chaque téléspectateur/téléspectatrice a sa Lipstick préférée. Mais le look androgyne, la sensualité et le magnétisme de Shane (Kate Moennig), ainsi que son incapacité à s’engager, ont séduit lesbiennes et hétéros. Son histoire d’amour avec Carmen (Sara Shahi) est tout aussi marquante.

Kimberly Daniels (Sugar Rush)

Kimberly Daniels (Sugar Rush)

Sugar Rush (2005-2006) est une série décomplexée et excentrique, comme les Britanniques savent en produire. Elle adopte le point de vue (voix off) de son héroïne Kim (Olivia Hallinan), une adolescente lesbienne et obsessionnellement amoureuse de sa meilleure amie, Sugar (Lenora Crischlow), qui, elle, est hétérosexuelle. Adaptée du roman éponyme de Julie Burchill, la série aborde des problématiques adolescentes, mais son sujet principal est le sexe. « Nous vivons maintenant dans une société où la télé est une culture à part entière. Elle affecte les vies de tout le monde et s’il n’y a rien à la télévision pour vous représenter, c’est un très gros problème. Sugar Rush a été là pour les jeunes filles tiraillées par leur sexualité. La série a brisé un tabou. » (Lenora Crischlow)

Spencer (South of Nowhere)

Spencer (South of Nowhere)

South of Nowhere (2005-2008) fait de l’homosexualité un de ses thèmes principaux, à travers le personnage central, Spencer (Gabrielle Christian), une adolescente originaire de l’Ohio venue s’installer à Los Angeles avec sa famille. (Toute ressemblance avec Beverly Hills n’est pas fortuite.) La série explore les sujets liées à l’adolescence, telles que l’affirmation de son identité et de sa différence (Spencer est amoureuse d’Ashley, qui, elle, est bisexuelle), en faisant face à l’homophobie de son entourage. On retient notamment la scène dans laquelle la mère de Spencer, catholique pratiquante, fait preuve d’une grande violence - verbale et physique - en découvrant la relation amoureuse entre les deux adolescentes. Spencer et Ashley ont eu leur happy end et les actrices Gabrielle Christian et Mandy Musgrave sont devenues des icônes outre-Atlantique, elles ont également joué ensemble dans la websérie lesbienne Girltrash ! créée par Angela Robinson (D.E.B.S., The L Word).

Jack Harkness (Torchwood)

Jack Harkness (Torchwood)

En créant Torchwood (2006), Russell T. Davies donne un spin-off à la série britannique culte Doctor Who et donne vie à un personnage que certains considèrent comme révolutionnaire. Capitaine Jack Harkness (John Barrowman) est un - le premier, le seul - héros de science-fiction gay, bisexuel ou plutôt « omnisexuel ». Contrairement à la plupart des héros sauvant le monde chaque semaine, Jack a une vie sentiment et sexuelle active. A ce jour, Jack Harkness est considéré comme le meilleur personnage gay de toute l’histoire de la télévision, selon le top 50 défini par le site AfterElton.

Marc St. James (Ugly Betty)

Marc St. James (Ugly Betty)

L’assistant exubérant de Wilhelmina Slater a tout d’un stéréotype. De sa garde robe à ses mimiques, Marc St. James s’affirme totalement dans un milieu où l’homosexualité est une norme, la mode. Totalement ? Marc cache à sa mère sa préférence sexuel le et utilise même Betty comme petite copine fictive le temps d’un repas. Son coming-out à sa génitrice accompagné d’une leçon de morale sur la tolérance prête à sourire au vu de son aversion pour toute une frange de la population, mais renforce l’attachement pour le personnage. Au cours de la deuxième saison, il prodiguera à Justin, le jeune cousin de Betty amateur de mode, le conseil suivant : « Be who you are... and learn to run fast  » (Sois toi-même... et apprend à courir vite). Laissant supposer qu’en dehors des différents domaines artistiques, il n’est toujours pas évident de se faire accepter, et ce, quelle que soit sa condition sociale.

Kevin Walker (Brothers & Sisters)

Kevin Walker (Brothers & Sisters)

Maillon fort de la famille Walker, Kevin (Matthew Rhys) est un personnage brillamment écrit. Plutôt unique dans le paysage des séries de networks américains, il a - comme les autres personnages de Brothers & Sisters - une complexité, qui le rend très réel et attachant. Surtout, il n’est pas défini par sa sexualité. L’homosexualité n’est pas ici montrée comme un problème mais comme une réalité. Kevin est ouvertement gay et épanoui avec sa sexualité. Sa longue relation amoureuse avec Scotty (personnage peut-être plus populaire et incarné par Luke MacFarlane) est une des plus grandes réussites de cette série politisée.

Calvin (Greek)

Calvin (Greek)

Créée par Patrick Sean Smith, lui-même ouvertement homosexuel, la série Greek est un teen soap avec pour toile de fond les fraternités et sororités sur un campus américain. Si l’humour y est parfois volontairement lourd et les stéréotypes souvent présents, pour mieux être détournés, il va sans dire que la présence régulière d’un étudiant homosexuel peut présager le pire. Et pourtant, Calvin, interprété très justement par Paul James, offre une représentation un peu inédite dans ce genre de série. Loin des stéréotypes efféminés, le jeune homme est viril et accepte totalement sa sexualité, du moins après la révélation publique involontaire par l’une de ses amies. Dès lors, ses relations sont traitées avec tout autant d’importance que celle de Rusty, considéré comme le personnage central. Au fil des épisodes, Greek banalise complètement l’homosexualité. Au cours de ses relations, Calvin rencontre les mêmes embûches que celle d’un couple hétérosexuel. Une perspective inédite en matière de « teen soap ».

Calliope Torres (Grey’s Anatomy)

Calliope Torres (Grey’s Anatomy)

Personnage régulier d’un des primetime soaps les plus populaires, Callie (Sara Ramirez) a beaucoup évolué depuis son apparition dans Grey’s Anatomy en 2006. Après un mariage raté avec George, les scénaristes décident d’explorer autre chose pour le personnage. A la fin de la saison 4, Callie se rapproche de sa collègue Erica Hahn (Brooke Smith). Le baiser qu’elles échangent à l’écran fera controverse. Le point de vue masculin (Mark) apporté à la scène est mis en cause. La production s’entoure alors de consultantes du GLAAD pour éviter les clichés et être réaliste dans le développement. Puis, sa relation avec Arizona (Jessica Capshaw, déjà appréciée de la communauté lesbienne), développée depuis 2009, a contribué à faire de Callie un personnage populaire et une figure féministe. Néanmoins, le lesbianisme dans une série de Network (ABC) n’est pas sans déplaire à une partie du public. (« Une ex-fan m’a écrit pour me dire qu’elle ne regarderait plus la série parce que le personnage prenait un mauvais chemin. C’est décevant d’entendre cela. » (Sara Ramirez))

Lafayette Reynolds (True Blood)

Lafayette Reynolds (True Blood)

Nombreux sont les téléspectateurs à déceler en chacun des héros masculins de True Blood une homosexualité latente. Sans doute le vampirisme, la moiteur de la ville fictive de Bon Temps, la sexualité sauvage de ses habitants et l’homosexualité assumée d’Alan Ball, créateur de la série, ne sont pas étrangers à ce ressenti. La fiction aurait pu s’arrêter là, mais elle a choisi également de s’intéresser au personnage de Lafayette et de le garder à l’écran malgré sa mort dans le deuxième tome du livre dont est issue la série. D’origine afro-américaine, ce dernier affirme avec exubérance sa part de féminité. Un véritable cliché dispensable puisque True Blood renvoie (plus ou moins) subtilement à la défense des différentes minorités aux Etats-Unis. Une présence d’autant plus curieuse quand on sait que le personnage participe au trafic de stupéfiants et se prostitue. Au fil des épisodes, Lafayette semble cependant se repentir et vit même, dès la troisième saison, une relation amoureuse sérieuse.

Naomi Campbell (Skins)

Naomi Campbell (Skins)

On choisit Naomi (Lily Loveless) pour son caractère et son évolution, elle, qui finit par accepter d’aimer et d’être aimer. Pourtant, chose compliquée que de séparer Naomi d’Emily, tant leur histoire est réaliste, inédite et donc, marquante. Les deux personnages sont des icônes, leur impact sur le public a été très important (aidant certains à faire leur propre coming out). Mais, comme l’a souligné Kathryn Prescott (Emily), « après quelques épisodes, il ne s’agit plus du fait que ce soit deux filles, il s’agit de leur relation, avec les mêmes problèmes que dans n’importe quelle autre relation ». Loin des stéréotypes et au-delà de leur sexualité, Naomily est sans doute une des couples les plus forts de la série (de l’histoire des séries ?) à laquelle tout le monde peut s’identifier.

Justin Suarez (Ugly Betty)

Justin Suarez (Ugly Betty)

Amateur de mode, bercé par la pop culture et les comédies musicales, Justin Suarez apparait tout au long des quatre saisons de Ugly Betty comme le petit neveu de l’héroïne efféminé, mais trop jeune pour s’affirmer homosexuel (ou pour être traité comme tel dans une fiction diffusée à une heure de grande écoute sur un network). Lors de l’élection de la reine du lycée, Justin est élu par ses camarades dans le cadre d’une mauvaise blague. Sur les conseils de Marc, le garçon fait preuve de courage et accepte son prix. Il faudra attendre les ultimes épisodes pour qu’après un bref déni, Justin s’accepte et fasse son coming-out à sa façon, en dansant avec son petit ami Austin lors du mariage de sa mère. Une scène considérée comme l’une des plus touchantes de la série par ses fidèles.

Kurt Hummel (Glee)

Kurt Hummel (Glee)

Adolescent très sûr de lui, en apparences du moins, et de ses capacités vocales, Kurt Hummel a permis à la série Glee de remporter plusieurs prix. Son interprète, Chris Colfer, a même été auréolé d’un Golden Globe et a été nommé à deux reprises pour un Emmy Award. En 2011, il figurait également dans la liste « The 2011 TIME 100 » réalisée par le célèbre magazine.

Au cours de la première saison, le personnage de Kurt fait son coming-out à son père. Une scène inspirée par la propre expérience de Ryan Murphy, co-créateur de la série. L’acteur, lui, avoue aujourd’hui que la scène en question était un véritable challenge pour en faire ressortir de l’authenticité et rester crédible. « C’est probablement la première fois que la sexualité d’un personnage a été respectée et même considérée comme digne d’une certaine façon. La télévision a besoin de ça davantage », affirme ce dernier.

Emily Fields (Pretty Little Liars)

Emily Fields (Pretty Little Liars)

Certes, Pretty Little Liars (2010) est une série divertissante d’ABC Family, adaptée d’une série de romans adolescents. Mais, lorsqu’il s’agit du personnage d’Emily, la série prend une dimension un peu plus sociétale. Emily - tout comme Kurt dans Glee - fait écho à la discrimination dont certains adolescents sont victimes (le nombre important de suicides a vu la création de mouvements comme Love is Louder, par l’actrice Brittany Snow). « Je suis tellement fière de pouvoir interpréter ce personnage. Sa sexualité n’était pas étiquetée. Ce n’était inscrit en arrière-plan qu’elle est lesbienne, ou ci, ou ça. Elle essaie seulement de le découvrir. Et il y a tellement d’adolescents qui traversent la même chose. J’aime qu’ils puissent s’identifier à elle » a ainsi déclaré l’actrice Shay Mitchell.

Mitchell Pritchett (Modern Family)

Mitchell Pritchett (Modern Family)

En couple depuis cinq ans avec Cameron, Mitchell Pritchett est l’heureux papa (poule) de Lily dans Modern Family. À l’aise avec sa sexualité, un peu moins avec les exubérances de son compagnon, Mitchell compose avec son partenaire un couple plus vrai que nature. Lors des auditions, Jesse Tyler Ferguson avait réalisé des essais avec d’autres acteurs pour tester l’alchimie du duo. Le choix d’Éric Stonestreet aurait alors été une évidence. « La minute où il est entré dans la pièce, on pouvait tout de suite dire qu’il était différent », se souvient l’acteur. « A l’inverse de moi, il n’est pas gay et c’est assez incroyable que nous puissions faire croire au public que nous sommes non seulement un couple, mais aussi très amoureux », poursuit-il.

Pour autant, le manque d’affection physique entre les deux hommes à l’écran lors de la première saison a agacé certains téléspectateurs au point où une campagne Facebook a été créée pour que Mitchell et Cameron s’embrassent enfin. Ryan Murphy, à qui l’on doit Nip/Tuck et Glee, a lui-même critiqué cette « pudeur » en qualifiant la situation de « ridicule ». Ce qui n’empêchera pas la série d’avoir été récompensée par un GLAAD Award au printemps 2011.

Jennifer Hartman (Hand Aufs Herz)

Jennifer Hartman (Hand Aufs Herz)

Lorsque Jenny arrive à Cologne, Emma se méfie de cette fille super cool, venue de Londres. La relation entre les deux adolescentes débute mal. Jenny souffle le chaud et le froid, et perturbe l’existence de la gentille Emma. Et lorsque la première se décide à déclarer ses sentiments, la seconde a peur de n’être que l’objet d’une expérience. Avec Jenny, Emma découvre son homosexualité et le défi d’assumer qui l’on est et qui l’on aime (« Je suis perdue. Suis-je lesbienne, bi ou quoi ? » « Tu es Emma ! ») Hand Aufs Herz (2010-2011) est un soap opéra allemand, qui a des airs de Glee (club de chant de lycéens). Mais quand il s’agit de parler de Jenny et Emma (Jemma) - qui sont des personnages secondaires - la comparaison avec Skins (Naomi et Emily) s’impose. La qualité d’écriture de leur histoire et surtout, celle de l’interprétation de Lucy Scherer (Jenny) et Kasia Borek (Emma) fait parler de la série au-delà des frontières germaniques. En 2011, le site américain AfterEllen a même publié des résumés des épisodes les concernant, les vidéos ont circulé sur le net et les fans se sont chargés de proposer des sous-titres dans plusieurs langues. La notoriété internationale a été telle que la chaîne Sat1 a mis en ligne les derniers épisodes de la série (annulée faute d’audience suffisante en Allemagne) sans restriction géographique.