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Les real-tv musicales : de l’hymne à la joie au requiem (1/2)

Tony Cotte
Publié le 02/06/2006 à 00:56 Mis à jour le 16/04/2009 à 16:32

Avant que la mouvance Star Academy ait pris toute son ampleur, le phénomène des télé-réalités musicales a défrayé la chronique à travers le monde. Si les concepts mettant en scène des chanteurs en herbe ont déjà fleuri sur le paysage audiovisuel (Graines de Star, Rêve d’un jour...), c’est vraisemblablement au début de l’année 2000 que l’on assiste aux prémices de la frénésie. A cette époque, la côte de popularité des Spice Girls est en berne et nombreux sont les producteurs qui souhaitent relancer le phénomène. C’est alors que Popstars voit le jour sur la chaîne australienne Network 7. Pour les besoins de l’émission, 2000 filles sont auditionnées dans le but de former le premier girls-band du pays. Ce « reality soap » d’un genre nouveau est un véritable succès et réalise une audience 40% supérieure à la moyenne de la chaîne.

Un an plus tard, Endemol propose un nouveau format aux Pays-Bas avec Starmaker. Les apprentis artistes sont ici filmés en direct par 26 caméras et suivent une formation intensive en chant, théâtre, anglais ou encore fitness. Une quotidienne de 40 minutes et un prime hebdomadaire sont proposés aux téléspectateurs. Sept mois plus tard TF1 adapte le jeu en France sous le nom de Star Academy. A l’inverse de la version originale, le programme a mis du temps avant d’atteindre le succès qu’on lui connait. En effet, les trois premiers prime-time ont attiré en moyenne moins de 5 millions de téléspectateurs sur la chaîne privée. En décembre, les 35% de parts de marché sont finalement atteints avant de finir en apothéose avec quelques 11.8 millions de fidèles et 51.4% de part d’audience le 12 janvier 2002 à l’occasion de la finale.

Troisième concept primaire de l’aire des real-tv musicales : Pop Idol. Dégainée par Fremantle Media, l’émission est diffusée en octobre 2001 au Royaume-Uni, sur la chaîne ITV1. Déclinée dans de nombreux pays comme l’Allemagne (Deutschland Sucht Den Superstar), la France (Nouvelle Star) ou encore au Canada (Canadian Idol), c’est aux Etats-Unis (American Idol) que le succès est à son apogée avec, cette saison, plus de 32 millions de téléspectateurs chaque mardi pour les performances, et 30 millions le lendemain soir à l’annonce des résultats. Proche du concept de Popstars, Pop Idol est scindé en deux parties : celle des prestations en direct jugées par le public et celle des castings qui la précèdent. Cette dernière réserve son lot de surprises mais aussi de « casseroles » .

Certains producteurs n’hésitent d’ailleurs pas à exploiter le filon jusqu’au bout. Alors que la plupart des programmes partent à la recherche des nouveaux talents, d’autres se spécialisent dans la quête du pire interprète. C’est le cas de la chaîne américaine WB. En mai 2004, elle diffuse The WB’s Superstar USA avec, à la clé, 100 000 dollars et un contrat d’enregistrement pour le « gagnant » !

Outre-manche, BBC1 a proposé fin 2004 les cinq épisodes de Can’t sing singers ou comment des professionnels tentent de transformer 48 novices en chanteurs d’un soir à l’occasion d’un spectacle de Noël. La concurrente ITV1 pousse le vice encore plus loin à travers Rock around the block, dans lequel deux familles sont prises en main par différents coachs pour s’affronter et former un groupe de rock le temps d’un concert. Adaptée en France sous le nom de Mon voisin est une rock star, l’émission a réalisé de faibles scores dans les deux pays avec respectivement 12.7% de part de marché pour la version britannique (moyenne de ITV1 : 22.8%) et seulement 1.7 million de téléspectateurs, soit 7% de part d’audience sur M6 le 20 décembre dernier.

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