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Les ressuscités du P.A.F. (1/2)

Joseph Agostini
Publié le 30/08/2002 à 00:00

Ils connaissent aujourd’hui le succès. Pourtant, leur carrière à la télévision a bien failli voler en éclats, lorsque les oracles de l’audience ne leur parlaient plus ou que les papes de la programmation les dénigraient. Survivants des mers déchaînées, glorieux vainqueurs des corridas rougeoyantes, ils ont triomphé de l’ennemi avec panache.

Aujourd’hui, Thierry Ardisson fait partie du panthéon cathodique. Depuis 1995, Tout le monde en parle est devenu le rendez-vous frime show bizz incontournable de tous les acteurs de la scène artistique, sportive et politique. Hier, pourtant, Thierry accumulait les flops noirâtres avec la plus sinistre amertume. A l’arrêt de Double jeu, en 1992, France 2 lui propose de réfléchir à d’autres concepts décalés, destinés à ses samedis soirs. Thierry Ardisson peaufine Le fou du roi, un 20h50 festif qui le mettrait en scène, lui, le royaliste décadent, avec un invité vedette. Le projet ne plaît pas à la chaîne qui le refuse.

Février 1993 : Ardisson revient enfin, dans la case du night time du samedi, pour Ardimat, une émission parodie de l’audience et de sa loi impitoyable. « Si l’audience baisse, je tue le chien », s’exclame Thierry, le pauvre animal à ses pieds. L’audience baisse pour de bon, France 2 est aux abois. Ardimat ne tarde pas à être supprimée.

Il faudra attendre un an, et l’arrivée de Jean-Pierre Elkabbach à la tête de la chaîne publique, pour que Thierry Ardisson se voie à nouveau offrir sa case fétiche du samedi, en deuxième partie de soirée. Son nouveau divertissement, Autant en emporte le temps, propose aux invités des flashs back en images dans le passé. L’audience mérite qu’on « tue un autre chien ». L’émission ne passe pas trois mois. Avant de revenir dans Tout le monde en parle, Ardisson s’est ressourcé sur Paris Première, sur laquelle il officie encore dans le premier JT de la culture, Rive droite/ Rive gauche. Mais que de difficultés surmontées pour arriver à ses fins...

Daniela Lumbroso peut en dire autant. En 1994, juste avant d’être reconnu sur LCI, elle flirtait dangereusement avec les précipices sans fond de l’incohérence. Animatrice de jeux, présentatrice de magazines, journaliste, chanteuse... Elle avait brouillé les pistes et suscité le scepticisme chez les décideurs. Heureusement pour elle, son rôle de questionneuse sur LCI a sublimé toutes les bizarreries du passé et donné libre cours à son fameux éclectisme.

Il suffit parfois d’un rien pour faire la différence et sauver les âmes égarées du sort le plus tragique.

Benjamin Castaldi, après l’arrêt de Célébrités en 2000, sur TF1, a connu un voyage en eaux troubles... Le jeune animateur, en acceptant la présentation du très discuté Loft Story, premier programme de télé réalité en France, a repris du poil de la bête et se situe maintenant parmi les vedettes du petit écran les plus populaires. Quitte ou double ! Certaines audaces sont salvatrices.

Valérie Payet, durement évincée de Nulle part ailleurs, en 1996, a erré de pilotes en vaines tentatives (Le monde est petit, en 99) avant d’accepter la présentation du Loto et déclencher l’hilarité générale. Pas facile facile de se retrouver à la tête de la loterie nationale quand on voulait initialement succéder à De Caunes sur Canal+ !

Pourtant, Valérie Payet a accepté de se soumettre à l’étrange loi de la télévision, en portant la Roue à bouts de bras. Gagné ! Elle a décroché, contre toute attente, la présentation d’un nouveau divertissement, Vous n’allez pas le croire, le samedi en access. En vain, l’émission n’a pas trouvé son public et n’est pas reconduite sur la grille.


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