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Louis de Funès : 100 ans de rire et une pléiade de films cultes

Alexandre Raveleau
Publié le 31/07/2014 à 18:47 Mis à jour le 31/07/2014 à 19:37

Inutile de résister plus longtemps. Dès que le nom De Funès est prononcé, les répliques de La Grande Vadrouille, les grimaces d’Hibernatus et la danse de Rabbi Jacob reviennent immanquablement en mémoire. Louis de Funès a été le rire du cinéma français du milieu des années 1960 au début des années 1980. Sa carrière avait pourtant démarré bien avant, dans un chapelet de seconds rôles et d’apparitions. Colosse du box-office, la légende aurait fêté son 100e anniversaire en 2014.

La Grande Vadrouille (Gérard Oury, 1966)

La Grande Vadrouille  (Gérard Oury, 1966)

De toute les comédies françaises, La Grande Vadrouille a dominé le box-office français de 1966 à 2009 et la rafale Bienvenue chez les Ch’tis. Dans la France occupée des années 1940, le destin du chef d’orchestre Stanislas Lefort est étroitement lié à celui du peintre en bâtiment Augustin Bouvet (Bourvil) et de parachutistes alliés... La résistance s’organise et tout démarre par un rendez-vous dans aux bains turcs, à la recherche de « Big Moustache »... Dans un franglais hilarant, Louis de Funès et Bourvil se livrent à l’un de leur numéro de haute volée.

Box office : 17.2 millions d’entrées


La Grande Vadrouille - Le Bain turc par Burglar1987

Le Corniaud (Gérard Oury, 1965)

Le Corniaud (Gérard Oury, 1965)

Avant La Grande vadrouille, Gérard Oury avait déjà réuni Louis de Funès et Bourvil dans une première comédie en 1965. La scène la plus célèbre du Corniaud a lieu moins de cinq minutes après le générique du film. La 2CV d’Antoine Maréchal est percutée par la Rolls-Royce du riche Léopold Saroyan. « Qu’est ce qu’il y a ? » demande le fautif devant les restes de la voiture. « Elle va marcher beaucoup moins bien ! » répond stupéfait le vacancier, bientôt engagé dans un trafic de drogue et de pierres précieuses sans le savoir...

Box office : 11.7 millions d’entrées


Le Corniaud par AtouTJohnny

Le Gendarme de Saint-Tropez (Jean Girault, 1964)

Le Gendarme de Saint-Tropez (Jean Girault, 1964)

En 1964, la carrière de Louis de Funès explose avec les succès combinés de Faites sauter la banque, Fantomas et du Gendarme de Saint-Tropez. Sur le littoral méditerranéen, le maréchal des logis-chef Cruchot procède à la revue des troupes et surtout la chasse aux naturistes. Face à l’adjudant Gerber (Michel Galabru), le sous-chef fait du zèle et joue d’une mauvaise foi sans mesure avec le commun des mortels. Ce premier triomphe a donné naissance à la saga la plus populaire de la comédie française, achevée en 1982 avec Le Gendarme et les gendarmettes.

Box office : 7.8 millions d’entrées

Les Aventures de Rabbi Jacob (Gérard Oury, 1973)

Les Aventures de Rabbi Jacob  (Gérard Oury, 1973)

Victor Pivert appartient à la France raciste et hautaine qui n’aime pas les noirs. Mieux, il méprise tout ce qui ne ressemble pas de près à un blanc catholique. Alors lorsqu’il apprend que son chauffeur Salomon est Juif, le petit patron frôle la déroute générale. A la veille de marier sa fille, Victor Pivert se retrouve sans l’avoir voulu au milieu d’une affaire internationale, contraint de prendre l’identité d’un rabbin à l’aéroport... La plus célèbre des scènes de ce Rabbi Jacob est une danse dans la rue des rosiers, exécutée par Louis de Funès après des heures de répétition. Depuis maintes fois copiée...

Box office : 7.3 millions d’entrées


Rabbi Jacob - Danse Juive par Luna94

Les Grandes Vacances (Jean Girault, 1967)

Les Grandes Vacances (Jean Girault, 1967)

Chez Charles Bosquier, on ne transige pas avec les bonnes manières. Ce directeur de pensionnat pour enfants issus de familles aisées a choisi d’envoyer son fils en Angleterre. Le jeune rebelle, ne voulant pas suivre le chemin d’une vie toute tracée, ment à son père. Devant ce sacrilège, le patriarche part dans des colères noires, notamment envers la bonne… Chez De Funès, les gouvernantes en prennent souvent pour leur grade… « Allez-vous coucher ! » s’emporte Charles Bosquier en plein drame familial. Autre scène culte des Grandes vacances, le diner à l’anglaise, sans aucun préjugé…

Box office : 7 millions d’entrées


louis de funes "Les grandes vacances" par angelus1753

Le gendarme se marie (Jean Girault, 1968)

Le gendarme se marie (Jean Girault, 1968)

Cruchot tombe amoureux dans ce nouveau volet des Gendarmes de Saint-Tropez. Et au moindre contact avec la belle Josépha, le courant (électrique) passe ! Si Claude Gensac a pratiquement toujours été l’épouse de Louis de Funès dans films, une autre héroïne féminine revient dans cet opus : la bonne sœur. A bord de sa 2CV, la religieuse appuie sur l’accélérateur pour traquer les criminels. Cette scène est l’un des leitmotivs de la série.

Box office : 6.8 millions d’entrées

Le Gendarme et les Extra-terrestres (Jean Girault, 1979)

Le Gendarme et les Extra-terrestres  (Jean Girault, 1979)

Devant la mode des films de science-fiction américains, Jean Girault et Louis de Funès voient des extraterrestres partout. A Saint-Tropez, une soucoupe volante s’est posée, avec à son bord un très jeune Lambert Wilson, dont l’interprétation sonne aussi creux que sa cage thoracique. Cruchot ne va pas se laisser berner… Les aliens ont besoin d’huile pour les rouages de leurs mécanismes. Mieux, quand on les arrose, ils rouillent. Si « Mon adjudant » ne croit pas en l’invasion, Cruchot ne baisse pas les bras et part à la chasse aux OVNI.

Box office : 6.3 millions d’entrées

Oscar (Edouard Molinaro, 1967)

Oscar (Edouard Molinaro, 1967)

A partir d’une pièce de théâtre à succès, Edouard Molinaro a réalisé l’une des comédies dans laquelle Louis de Funès exploite au mieux tous les ressorts de son talent, jouant sur le rythme, le mime et les mots. En temps réel, les histoires s’entremêlent à l’infini autour de M. Barnier. Pour une sombre histoire de valise, il explose littéralement devant femme et masseur. A croire qu’il est devenu complètement fou. Pour la scène dite du « nez », Louis de Funès invita tous les techniciens des plateaux environnants pour assister à son numéro. L’acteur ne se sentait jamais plus à l’aise que lorsqu’il était face à son public.

Box office : 6.1 millions d’entrées

L’Aile ou la Cuisse (Claude Zidi, 1976)

L’Aile ou la Cuisse (Claude Zidi, 1976)

Remis d’une longue convalescence pour cause d’infarctus, L’Aile ou la cuisse a surtout été la rencontre entre Louis de Funès et Coluche, les deux faces de l’humour français des années 1970. Si Pierre Richard devait jouer le rôle du fils du critique gastronomique Charles Duchemin, le clown de Café de la gare l’a remplacé devant la caméra. Dans ce film, outre la tournée des restaurants et une choucroute difficile à digérer, les Duchemin découvrent les secrets de fabrication des plats industriels de Tricatel…

Box office : 5.6 millions d’entrée


l aile ou la cuisse tricatel coluche de funes... par dennis649

La Folie des grandeurs (Gérard Oury, 1971)

La Folie des grandeurs  (Gérard Oury, 1971)

« Monseignor, il est l’or… L’or de se réveiller… Il est huit or… » L’ouverture de La Folie des grandeurs reste l’un des grands moments du cinéma. Entre Yves Montand et Louis de Funès, la farce autour du Ruy Blas de Victor Hugo cumule les records d’audience à la télévision. Bourvil devait jouer le rôle de Blase, mais la maladie a emporté l’acteur avant le début du tournage. Dans l’Espagne des « Grands », une autre figure immortelle de la comédie française joue sa meilleure partition, Alice Sapritch, dite « la duègne », ou « la vieille »

Box office : 5.6 millions d’entrées


La folie des grandeurs - Louis de Funes - Yves... par geoss33lesanneesvinyl

Le Petit Baigneur (Robert Dhéry, 1968)

Le Petit Baigneur (Robert Dhéry, 1968)

Humilié lors de l’inauguration de nouveau bateau, « L’increvable », Louis-Philippe Fourchaume prend en grippe André Castagnier, son concepteur. Chassé manu militari des chantiers, le « roux » vient pourtant de remporter un prix pour l’invention du « Petit baigneur »… Trop tard pour Fourchaume. Peut-être pas. Avec force de mauvaise foi, Louis de Funès tente un jeu de séduction imparable envers les Castagnier, une famille vraiment pas comme les autres. Grimper un phare ou faire du canoë, rien n’effraie le patron des chantiers Fourchaume… Cette comédie réunit Louis de Funès et sa famille de scène, celle des Branquignols, avec Robert Dhéry, Colette Brosset et Jacques Legras.

Box office : 5.5 millions d’entrées

Le Gendarme à New York (Jean Girault, 1965)

Le Gendarme à New York (Jean Girault, 1965)

La gendarmerie de Saint-Tropez a été choisie pour représenter l’honneur de la France à New York. Cruchot, Gerbet et toute la compagnie embarquent sur le paquebot France pour traverser l’Atlantique et conquérir l’Amérique. A bord, une passagère clandestine va causer bien du souci… la fille de Cruchot ! Pendant qu’elle joue au jeu du chat et de la souris, Louis de Funès enseigne les rudiments de l’anglais à Fougasse, Merlot, Tricard et Berlicot et son adjudant Gerber. « My Taylor is rich ? » répètent-ils tous en chœur. Sur place à New York, ils donneront tout l’or du monde pour une bonne entrecôte…

Box-office : 5.5 millions d’entrées


extrait le gendarme a new york par dennis649

La Traversée de Paris (Claude Autant-Lara, 1956)

La Traversée de Paris (Claude Autant-Lara, 1956)

« Monsieur Jambier, 45 rue Poliveau, pour moi, ce sera 1 000 F… Monsieur Jambier, 45 rue Poliveau, maintenant c’est 2 000 F… Je voulais dire 3000 » : cette réplique de Jean Gabin demeure aussi célèbre que La Traversée de Paris. A cette époque, Louis de Funès n’a qu’un second rôle, mais cette scène a participé à sa légende. Le film de Claude Autant-Lara a remporté un très grand succès en 1956. Louis de Funès a toutefois dû attendre 1964 pour voir son nom en haut de l’affiche. Il a retrouvé Jean Gabin plus tard pour Le Tatoué (1968).

Box office : 4.9 millions d’entrées


La traversee de paris - Jambier !!! par scupa

Le Gendarme en balade (Jean Girault, 1970)

Le Gendarme en balade (Jean Girault, 1970)

Mis à la retraite et reclus dans son château, Cruchot revient en force à Saint-Tropez. Pourquoi ? Parce que Fougasse a perdu la mémoire ! Ni une, ni deux, la brigade reprend du service pour évoquer les heures fastueuses de la chasse aux naturistes. Rattrapés par leur époque, les Gendarmes de Saint-Tropez se retrouvent au milieu des hippies. Michel Galabru et Louis de Funès voient des éléphants roses… Ils doivent surtout faire face à la nouvelle garde des recrues du commissariat, aux méthodes bien plus modernes.

Box office : 4.5 millions d’entrées

Fantômas (André Hunebelle, 1964)

Fantômas  (André Hunebelle, 1964)

Qui se cache derrière le masque bleu de Fantomas ? Le terrible criminel ridiculise toutes les forces de l’ordre et le commissaire Juve en particulier… Le policier a donc décidé de mettre la pression à tous les policiers de faction. Face à l’ampleur de l’affaire, le journaliste Fandor mène l’enquête. La traque du personnage fantomatique démarre le Paris des années 1960. Dans ce premier opus, Jean Marais était la star, et Louis de Funès en second plan. Face au triomphe du Gendarme, l’acteur s’est hissé au même rang que son partenaire dès le deuxième épisode (1965), pour exploser dans le troisième volet, intitulé Fantomas contre Scotland Yard (1967).

Box office : 4.5 millions d’entrées

Le Gendarme et les Gendarmettes (Jean Girault, 1982)

Le Gendarme et les Gendarmettes (Jean Girault, 1982)

Dernier film de Louis de Funès, Le Gendarme et les gendarmettes a été la rencontre entre l’univers de la traditionnelle brigade et de jeunes et jolies recrues… Sur fond d’affaire d’espionnage, la comédie marque également la fin de la carrière de Jean Girault, décédé durant la production. Le réalisateur a été de tous les succès de Louis de Funès, plus encore que Gérard Oury. Des Gendarmes au Petit baigneur, des Grandes vacances à Faites sauter la banque…

Box office : 4.2 millions d’entrées

Le Grand restaurant (Jacques Besnard, 1966)

Le Grand restaurant (Jacques Besnard, 1966)

Septime représente la crème de la crème de la cuisine à la française… Mais lorsqu’un chef d’Etat d’Amérique du Sud disparait en plein diner, la police exige des réponses. Avant de tourner à la farce policière, Le Grand restaurant concentre dans sa première partie toutes ses meilleures scènes de comédie, notamment le ballet des serveurs, un numéro de danse qui vaut presque autan que celui de Rabbi Jacob. Autour de Louis de Funès, le réalisateur Jacques Besnard a confié le rôle de l’inspecteur à Bernard Blier, qu’il retrouvera en 1971 dans Jo.

Box office : 3.8 millions d’entrées

Hibernatus (Edouard Molinaro, 1969)

Hibernatus (Edouard Molinaro, 1969)

Quand l’impossible devient réel, Louis de Funès devient furibard, explose et dodeline… Hubert Barrère de Tartas n’en croit pas ses yeux : Paul Fournier, aïeul de son épouse, la bien-nommée Edmée, a été retrouvé dans les glaces… vivant ! Pour ne pas le choquer, on demande à la famille de reconstituer la Belle époque… Au bord de l’explosion, Louis de Funès bouillonne et lâche du « Edmée, Edmée, Edmée » à tout-va. Parmi les autres succès notables de l’acteur, il convient encore de citer La Zizanie (1978) ou La Soupe aux choux (1981), qui ont rencontré des succès un peu moins notables au box office, avec respectivement 2.8 et 3.1 millions d’entrées.

Box office : 3.4 millions d’entrées


HIBERNATUS DE FUNES par richardanthony