Toutelatele

Louis Laforge (Grand Soir 3) : « Soit je continue, soit j’arrête. Stop ou encore ! »

Alexandre Raveleau
Publié le 25/03/2013 à 14:02 Mis à jour le 05/04/2013 à 11:08

À partir de ce lundi 25 mars, l’information de France 3 fait sa révolution en seconde partie de soirée, avec le lancement du Grand Soir 3. Présenté par Louis Laforge, avec Patricia Loison, ce nouveau rendez-vous s’installe du lundi au jeudi. Au programme : actualité, enquête, investigation et culture. Avant la première, Louis Laforge donne les clefs de la formule. Il précise également quelle sera sa place dans le futur de Des Racines et des ailes...

Alexandre Raveleau : Le Grand Soir 3 est lancé dans un contexte budgétaire difficile pour France Télévisions. Quels sont les enjeux de ce nouveau rendez-vous ?

Louis Laforge : Les deuxièmes parties de soirées de France 3 sont transformées, au départ, pour des raisons budgétaires. Ce projet était toutefois dans les tiroirs et sur les bureaux depuis deux ans. C’était le bon moment pour passer à l’acte. Nous nous devons de mettre à l’antenne un produit à forte valeur ajoutée. Il y a un vrai savoir-faire dans la rédaction, au niveau national et régional. Nous travaillons également de plus en plus avec les correspondants à l’étranger de France 2. On se doit d’être partout. Il faut que ça se voie et que ça se sache.

Comment seront construites les 60 minutes quotidiennes ?

Le Grand Soir 3 est un JT de 60 minutes, qui débute par 20 minutes d’information, suivies par une partie talk, avec débat et interview, et une troisième où je serai entouré de chroniqueurs pour parler culture. Tout l’objectif et le challenge qui m’a été donné est de faire en sorte que cette nouvelle tranche soit une vraie émission.

Outre Patricia Loison, qui seront les personnalités autour de vous ?

Il s’agit de journalistes de la rédaction à qui nous proposons un nouvel exercice. Certains ont déjà fait de l’antenne, d’autres peu. Nous avons effectué le casting en interne. Moi, je veux que cette troisième partie soit un moment de connaissance et de convivialité. Le but du jeu consiste à ce que trois ou quatre chroniqueurs donnent leurs coups de cœur dans tous les domaines, livres, théâtre, cinéma, découvertes scientifiques...

« C’est un challenge excitant, différent de tout ce que j’ai eu la chance de faire depuis vingt ans sur France 3 »

« Nouvelles écritures » est un terme à la mode dans la bouche des dirigeants. Le Grand Soir 3 n’a pas été épargné lors de la présentation du programme. Comment seront-elles intégrées ?

La nouvelle écriture, c’est à la fois la forme et le fond, avec un nouveau décor, une nouvelle musique, un habillage différent. Je n’ai pas la prétention de réinventer la télévision, mais mon rôle est inédit. Je suis le meneur de jeu, l’anchorman d’une tranche d’informations au pluriel. Ça existe chez nos voisins anglo-saxons ou italiens, pas encore chez nous. Je serai à la fois journaliste, présentateur et animateur. Le nouveau ton, c’est moi qui dois l’apporter. C’est un challenge excitant, différent de tout ce que j’ai eu la chance de faire depuis vingt ans sur France 3.

Qui est à l’origine de cette idée ?

Thierry Thuillier, directeur de l’information, et Thierry Langlois, directeur des programmes de France 3, ont imaginé ce rôle. C’est parce qu’ils avaient cette idée-là qu’ils sont venus me chercher. Et non l’inverse. Je n’ai rien proposé.

Partie 2 > Son avenir à Des Racines et des ailes


À sa création, Soir 3 était une innovation à cet horaire. Aujourd’hui, comment se distinguer face à la concurrence des chaînes d’information continue ?

On a tendance à l’oublier, le Soir 3 a été le premier journal créé sur FR3. En 1978, Jean-Marie Cavada dirigeait la rédaction et le présentait. Depuis, le rendez-vous a toujours été une sorte de laboratoire, un lieu d’innovation. Nous nous inscrivons dans cette lignée. Par rapport au PAF, nous ne sommes évidemment plus sur la même planète qu’en 1978. Même si la concurrence est très importante, les chaines d’info proposent des sujets très régulièrement rediffusés. Nos 60 minutes sont inédites, avec un savoir-faire et un réseau de correspondants qui feront notre différence.

En 2010, votre nom avait circulé pour prendre la succession de Laurent Bignolas au 19/20. À l’époque, vous aviez décliné la proposition pour vous consacrer à Des Racines et des ailes. En quoi les choses ont-elles changé aujourd’hui ?

Ce n’est pas du tout pour dénigrer la fonction de présentateur de JT, mais je l’avais déjà fait... J’ai accepté cette nouvelle proposition parce qu’elle est inédite.

Allez-vous quitter la présentation de Des Racines et des ailes ?

Je vais vivre ces trois mois à fond pour installer ce Grand Soir 3 et terminer la saison de Des Racines et des ailes. Ce qui a été convenu avec la direction, c’est un bilan à la fin de la saison. Je verrai ensuite. Soit je continue, soit j’arrête. Stop ou encore ! Je déciderai au moment venu.

« Je vais vivre ces trois mois à fond pour installer ce Grand Soir 3 et terminer la saison de Des Racines et des ailes »

La saison en cours est celle de tous les records pour le magazine...

C’est aussi pour ça que ce n’est pas évident. Des Racines et des ailes n’a jamais eu autant de succès. Nous réalisons des audiences autour de 4 millions de téléspectateurs. Continuer à progresser dans une concurrence assez forte, c’est une très très belle nouvelle pour une émission qui a quinze ans.

Comment allez-vous marier le Grand Soir 3 et les tournages de Des Racines et des ailes ?

Tout a déjà été anticipé. Les tournages Des Racines et des ailes auront lieu en fin de semaine. Il s’agit d’une émission en plateau par mois. Et je ne suis pas tout seul. Toute l’équipe des Racines est ok. Parfois, il n’est pas interdit que je puisse rater, peut-être, un Grand Soir 3.

Auriez-vous pu imaginer un tel virage à la rentrée de septembre 2012 ?

Sans parler du début de saison ! La proposition m’a été faite il n’y a pas très longtemps. Je n’étais pas à la recherche d’un emploi. C’est peut-être la bonne méthode... Lorsque Patrick de Carolis m’a proposé la présentation de Des Racines et des ailes, je n’étais pas plus candidat. Avec Audrey Pulvar, nous étions même partis pour une deuxième saison du JT. Maintenant, j’ai la tête dans le guidon.