Toutelatele

Loup-Denis Elion passe des Scènes de Ménages à La Caverne

Par
Directeur de la publication
Publié le 15/06/2011 à 14:47 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:42

Depuis maintenant plusieurs années, avec Le Comité de la claque, Loup-Denis Elion fait les 400 coups de l’humour. De sketchs en parodies, les sept membres du Comité s’amusent pour le meilleur du rire. C’est encore aujourd’hui le cas avec leur shortcom, La Caverne, qui nous plonge au temps de la Préhistoire sur AB1. Rencontre avec Loup-Denis Elion, alias Le Borgne, chef de tribu de La Caverne, et parallèlement Cédric dans Scènes de ménages.

Jérôme Roulet : Comment est né le fameux Comité de la claque ?

Loup-Denis Elion : On s’est tous connu dans différents cours de théâtre. Vladimir Rodionov, réalisateur du Comité, nous a réunis. Au début, on a commencé à faire des petits sketchs et des fausses pubs entre nous pour rigoler. Et puis, on a montré le DVD à des amis. Ça leur a plu et nous avons décidé de mettre tout ça sur internet. Et ça a commencé à fonctionner. On a eu des partenariats avec Daily Motion, on a fait appel à nous pour de la publicité virale. On a donc monté notre boite de prod et c’est parti...

Comment fonctionne le Comité de la claque aujourd’hui ?

Nous sommes toujours un productif d’audiovisuel. C’est vraiment notre spécialité. On a jamais fait de scène ensemble. C’est un collectif d’artistes. Nous sommes tous comédiens, un peu auteurs, on a un chef opérateur, un réalisateur... En fait, nous n’avons pas besoin de faire appel à des personnes extérieures pour réaliser nos séries ou nos sketchs.

Êtes-vous, à la base, spécialisé dans la parodie télé ?

On a commencé dans les fausses pubs. Mais ce qui nous caractérise c’est la parodie autour du cinéma. On a fait de nombreuses parodies d’Indiana Jones, Spiderman, Da Vinci Code...

Avez-vous été inspiré par certains humoristes ?

On avait tous nos références évidentes. Les Nuls, les Inconnus, mais aussi beaucoup les Monty Python dans le côté burlesque et insolite.

Vous considérez-vous tous comme des amis ou des collègues de travail ?

On est les deux, car ça fait six ans que l’on se connait bien (rires). On a tous des activités extérieures en dehors du Comité. Le réalisateur bosse sur un long-métrage, Romain Lancry est au théâtre et à la télévision. Mais cela n’empêche pas au Comité de la claque d’évoluer.

On vous retrouve chaque soir sur M6 dans Scènes de ménages. Comment avez-vous été recruté pour former le duo avec Audrey Lamy ?

J’ai fait le casting avec Audrey. Ça s’est bien passé. On se répondait dans l’improvisation. On s’entendait bien. Il y avait quelque chose d’assez évident. Depuis, on se marre beaucoup sur les tournages (rires).


Comment imaginez-vous l’évolution de Scènes de ménages ? On annonce l’arrivée d’un couple de trentenaires...

A priori, si un 4e couple arrive, ce serait effectivement des trentenaires avec un enfant. Mais je ne sais pas s’il va arriver dans la saison 3 (en cours de tournage, ndlr) ou plus tard. À un moment, il y avait eu vent de la croisière, mais on n’avait eu aucune info non plus. C’était plutôt des projets et des envies.

Avec l’arrivée d’un bébé chez un autre couple, Cédric risque bien d’attendre longtemps l’enfant qu’il désire...

Tout à fait (rires). Pour cette 3e saison, même si Cédric en a très envie, ce n’est pas quelque chose de vital. Il accepte que Marion n’en ait pas envie. En plus, elle va surement reprendre ses études de psychologie ! Cédric va trouver un nouveau boulot dans une grande entreprise. Donc, ils vont être occupés. Ils attendent un peu de s’asseoir avant de faire un enfant.

Regardez-vous, à la télé, les saynètes de vos collègues de Scènes de ménages ?

Je n’ai pas la télévision (rires). Je regarde sur M6 replay ou en DVD chez moi tranquillement. Je prends toujours un plaisir à regarder les autres couples, car on ne se croise pas sur les plateaux de tournage. C’est génial de découvrir ce qu’ils ont pu faire dans les sketchs et comment ils se sont amusés à les réaliser.

Grâce à Scènes de ménages, votre popularité a grimpé en flèche. Comment le vivez-vous ?

Je suis toujours très surpris de voir la chaleur des gens, la fougue même de ceux que je croise dans la rue. C’est de plus en plus impressionnant ! Le métro, ça devient difficile (rires). C’est très gratifiant évidemment. Ça veut dire que ce qu’on fait marche donc c’est forcément superbe !

Votre popularité n’handicape t-elle pas quelque peu le Comité de la claque ?

Non pas du tout. Je suis peut-être plus précis sur les projets que je choisis de faire avec eux, et c’est un peu plus difficile au niveau de mon emploi du temps, certes. Mais ça n’entrave rien. Et puis, on évolue avec l’idée que si jamais quelqu’un n’est pas disponible pour un projet, on continue d’avancer.


Est-ce votre succès dans Scènes de ménages qui a permis au Comité de faire La Caverne ?

Non je ne crois pas. Ça faisait longtemps que la télé nous faisait les yeux doux. Je pense que l’on avait déjà assez de bagages artistiques pour se passer de ma notoriété. Après si elle n’influence pas, elle peut aider.

Comment est né le projet de La Caverne ?

C’est une des toutes premières idées de format court que nous avions eues. Ça a pris beaucoup de temps à mettre en place, car La Caverne nécessitait des moyens conséquents par rapport à ce que l’on faisait d’habitude. On a réussi à débloquer les choses grâce à Save Ferris (société de production à qui l’on doit Kaira Shopping ou Pop 1000, ndlr). Chez AB1, ils ont été tout de suite partants pour ce projet. Le côté décalé leur plaisait.

Pourquoi avez-vous choisi de mettre en scène la Préhistoire ?

On voulait faire une parodie de L’odyssée de l’espèce qui avait cartonné à la télé... Ce côté documentaire, cette reconstitution de choses qui n’existent plus, cela nous plaisaient beaucoup de détourner ce principe-là. C’est pour ça, entre autres, que dans la série, il y a une voix off qui soutient toute la narration. Et puis, la préhistoire offrent des situations muettes, qui parlent à énormément de gens. On est dans le burlesque. Les hommes des cavernes permettent d’avoir une capacité intellectuelle vraiment basse et donc d’ouvrir toutes les portes aux idioties possibles (rires).

Comment avez-vous travaillé ce « rôle muet » ?

On s’est penché sur quelque chose de différent. On a travaillé le corps avec un mime, ainsi que la bestialité pour essayer d’être assez juste. Et si jamais il y a une saison 2, on poussera encore plus ce travail du corps pour être dans la parodie crédible. Les temps du burlesque sont extrêmement précis. Et si ce n’est pas le cas, certains gags risquent de passer à côté...

Comment décririez-vous Le Borgne que vous incarnez dans La Caverne ?

C’est le chef de la tribu. C’est le plus fort, le plus brutal ! Sa réflexion se résume à des grognements et des frappes (rires).

Et si Cédric de Scènes de ménages rencontrait le Borgne de La Caverne. Que se diraient-ils ?

Je pense que Cédric essaierait de la calmer. Mais que Le Borgne lui péterait la gueule ! (rires)


« La bêtise sans limite » précise le dossier de presse de AB1 à propos de la La Caverne. Peut-on dire que c’est la marque de fabrique du Comité de la claque ?

Non je dirais que c’est plutôt la marque de fabrique de cette série (rires). Sinon, ce serait un peu injuste pour ce qu’on a fait avant, car on essaye toujours malgré tout derrière nos bêtises d’avoir un petit second degré. Par exemple, il y a un sketch où j’arrive à l’entrée de la première boite de nuit des cavernes, et je me fais rejeter par le videur. J’associe tout de suite ça à ma couleur, mais ça va être complément autre chose (rires). On essaye donc d’avoir des allégories à des références très actuelles sur des préjugés...

L’ange Gabriel dans Nous ne sommes pas des saints, Cédric, Le Borgne... Trois rôles à l’opposé. Quel est celui qui vous fait le plus vibré ?

L’Archange Gabriel s’il vous plait ! (rires) C’est vraiment un point d’honneur sur mes choix artistiques : essayer de casser les codes d’un rôle à l’autre. Le Comité de la claque le permet, car c’est notre groupe et on peut faire ce qu’on veut en s’attribuant le rôle que l’on souhaite. Je suis très pluridisciplaire, je prends du plaisir dans tous les rôles, les expériences sont différentes et les plaisirs le sont également. Pour Le Borgne, ce sera le plaisir de bouger le corps et faire rire sans les paroles. Pour Cédric, c’est la complicité avec Marion. Et pour l’archange Gabriel, le personnage de benêt devait exister par sa naïveté.

À l’instar d’Audrey Lamy, le cinéma est-il votre objectif ?

Pour tout comédien, le cinéma est un objectif. Mais l’essentiel est de prendre du plaisir que ce soit théâtre, télévision ou cinéma. Si ce dernier pointe son nez, j’irai évidemment avec joie. Mais grâce à Scènes de ménages, je me suis rendu compte que j’ai une place formidable. Tous les soirs, on a un public avec des audiences que ne réalisent pas les films de cinéma en quelques mois. Il ne faut pas le nier 3 millions de personnes tous les soirs, c’est formidable !

On vous a vu récemment au cours d’une prime spécial sur TF6. Le Comité de la claque tend-il vers ce type de programme ?

Cette émission n’a pas spécialement marché, mais c’est notre première expérience à la manière de La télé des inconnus. 90 minutes, c’est une production lourde, il y a des petites erreurs, mais on est très content de son contenu. On travaille à s’insérer dans une émission à la façon de ce que l’on a fait chez Cauet (Ca va s’Cauet sur TF1, ndlr). Des modules au format court, c’est ce que l’on sait mieux faire. On aimerait développer la parodie cinéma comme il y a eu Le cinéma de Jamelsur Canal+. Ça nous brancherait beaucoup.