Toutelatele

Ma mère cuisine mieux que la tienne ! : William Lebugle (M6) et Jérémy Henriet (FremantleMedia France) reviennent sur le nouveau concours culinaire

Par
Directeur exécutif en charge des contenus
Publié le 14/03/2017 à 11:17 Mis à jour le 14/03/2017 à 13:30

À l’occasion du lancement de Ma mère cuisine mieux que la tienne !, William Lebugle (Directeur adjoint des productions extérieures / M6) et Jérémy Henriet (Directeur Général Artistique des Productions et du Développement / FremantleMedia France) sont revenus sur les secrets du programme. Rencontre.

Benjamin Lopes : Comment Ma mère cuisine mieux que la tienne ! est-elle arrivée sur la grille de M6 ?

William Lebugle : On est toujours à l’affut des nouveaux programmes. Il est vrai que la cuisine fait partie de notre ADN. FremantleMedia, avec qui on a la chance de faire pas mal de programmes (L’amour est dans le pré, Incroyable Talent, ndlr) qui sont des succès, nous a présenté ce projet. M6 avait pour ambition d’ouvrir une case à midi et on a trouvé que ce programme avait toute la couleur et la tonalité pour s’y insérer. On a aussi le show de Norbert Tarayre qui va occuper cette tranche horaire. Ma mère cuisine mieux que la tienne ! inaugure donc cette nouvelle case.

Quels ingrédients de ce format vous ont-ils convaincu pour l’installer dans cette case difficile, face aux jeux de TF1 et France 2 ?

William Lebugle : Tous les ingrédients naturels de M6 sont là, à savoir la proximité et la famille. L’objectif est toujours de surprendre et d’apporter quelque chose de nouveau. On est sur la cuisine, qui est un créneau qui a fait ses preuves, mais qu’on attaque avec un angle nouveau, l’humeur. Dans ce carrefour de midi, il y a une vraie tonalité à accepter ce type de programme un peu plus léger et complémentaire sur la cuisine. Là, on est vraiment dans la cuisine de monsieur et madame tout le monde, pas sur l’excellence, mais familiale qui peut être improvisée et améliorée. On apporte vraiment une nouvelle pierre à l’édifice.

Jérémy Henriet : Il y aussi une particularité, la transmission. On a une maman qui a priori a appris une recette familiale et qui a envie de la transmettre à un enfant qui n’est pas forcément un cordon-bleu. On est sur des jeunes qui ont entre 16 et 25 ans. Ils n’ont pas toutes les techniques, mais ils ont envie de récupérer cette recette de famille. Et puis évidemment, on s’amuse plus avec sa mère ou sa fille, que si on faisait la recette avec son collègue de bureau ou un chef de cuisine.

« Il y a quelque chose de très populaire dans ce format qui se ressent déjà dans le public de l’émission »

À quelles adaptations avez-vous procédé par rapport au format original ?

Jérémy Henriet : M6 est une chaîne qui aime transmettre des informations. On est beaucoup dans le conseil et c’est pourquoi on s’appuie sur Stéphanie Le Quellec, non pas pour donner des leçons, mais plus sur ce que monsieur et madame tout le monde vont pouvoir adapter à la cuisine familiale.

William Lebugle : Par rapport à la version originale, Stéphanie Le Quellec propose une nouvelle copie des plats réalisés par les familles. En deux minutes, elle donne deux à trois astuces pour rendre le visuel plus alléchant et on apprend à dresser des plats. On prouve que l’on peut faire un beau plat avec quelques conseils et des ustensiles qui ne sont pas professionnels. Stéphanie Le Quellec sublime les plats avec exactement les mêmes ingrédients. C’est sa force. On a vraiment développé la transmission avec elle. C’est une démarche naturelle qui réunit les mères et leurs enfants. Ce n’était pas forcément le cas de la version originale.

La version espagnole de Ma mère cuisine mieux que la tienne ! n’a pas trouvé son public. Qu’avez-vous appris de cet échec ?

William Lebugle : On est dans l’humeur, mais il ne faut pas qu’on y soit non plus à 100%. Il faut être également dans le décryptage et l’apprentissage. Si on est dans la chronique d’un fiasco annoncé, les téléspectateurs vont se demander pourquoi ils regardent ce spectacle. Ça resterait une vaste rigolade. On rit évidemment des situations où on est désolé pour la maman, mais on apprend aussi des choses. Ils peuvent dépasser leurs limites, et à travers les conseils de Stéphanie. Ce n’était pas aussi présent dans la version espagnole.

Jérémy Henriet : En Espagne, le chef était très dur, et je ne pense pas que sur des recettes pareilles on ait besoin de morale. On est plus en attente de conseils que de réprimande. Il n’y avait pas de public non plus. Je pense que c’est une valeur ajoutée car ça crée une ambiance, une communion et un partage. Il y a quelque chose de très populaire dans ce format qui se ressent déjà dans le public de l’émission.

William Lebugle : La case de diffusion est également un facteur qu’il faut prendre en compte. En France, on a volontairement pris des recettes qui se sont en 20 à 25 minutes de manière à ce que ça puisse donner des idées aux téléspectateurs pour le soir même. Il y a un côté « prêt à cuisiner » qui est hyper identifiant et projectif. C’est aussi ça qui nous a poussé à nous intéresser à ce projet.

« On ne regarde pas forcément ce qui se fait ailleurs »

France 2 a lancé avec M6 deux concours culinaires dans la même veine (Un chef à l’oreille [Warner Bros. International Television Production France] / Chéri(e), c’est moi le Chef ! [Hubert Prod, A Prime Group]). De quel œil voyez-vous cette concurrence ?

William Lebugle : On sent qu’il y a une tendance. On continue de s’intéresser aux formats de cuisine car ça fait partie de notre ADN. La tendance est de mettre aux fourneaux des gens qui n’ont pas l’excellence des candidats de Top Chef par exemple ou dans Le Meilleur pâtissier. Il s’avère qu’il y a eu plusieurs formats mis à l’antenne et c’est normal.

N’y a-t-il pas eu de précipitation de la part de M6 face à l’offre de la concurrence justement ?

Non, c’est une case qu’on avait pour ambition de lancer. On avait déjà identifié notre plan de vol avec cette manière différente d’aborder la cuisine. On le fera aussi avec le talk-show culinaire de Norbert Tarayre. On ne regarde pas forcément ce qui se fait ailleurs. On trace notre sillon. C’est une réalité, on a été les premiers à mettre la cuisine à l’antenne.