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Magali Berdah (La télé même l’été, C8) : « Gilles Verdez est tout l’inverse de ce qu’il représente dans TPMP »

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Rédacteur - Expert TV
Publié le 19/06/2018 à 17:45 Mis à jour le 19/06/2018 à 17:49

Magali Berdah, fondatrice de Shauna Events, publie « Ma vie en réalité », un livre autobiographique où elle raconte son parcours. La chroniqueuse de Touche pas à mon poste se confie sur l’évolution de la télé-réalité et son avenir sur C8.

Benoît Mandin : Pourquoi avez-vous choisi de revenir sur votre parcours à travers votre livre « Ma vie en réalité »

Magali Berdah : J’ai eu un problème il n’y a pas très longtemps sur les réseaux sociaux avec un concurrent. Vu l’ampleur de l’affaire, j’ai rédigé un texte que j’ai posté sur Twitter. J’ai reçu un grand nombre de messages de personnes qui se reconnaissaient dans mon parcours. Deux éditeurs m’ont alors proposé de faire un livre et j’ai signé avec les éditions L’Archipel.

Quel message souhaitiez-vous véhiculer à travers cet ouvrage ?

C’est un livre positif et d’espoir. J’ai eu une vie assez compliquée, mais j’ai eu la chance de pouvoir saisir des opportunités. J’étais dans un tel gouffre que je n’aurais jamais imaginé en arriver là aujourd’hui. Je n’ai pas voulu faire un livre clash sur les candidats de télé-réalité. Cela n’avait aucun sens et ce n’est pas mon métier. Je pense que cela explique le succès du livre.

Pourquoi avoir demandé à Gilles Verdez de signer la préface ?

Quand je suis arrivée dans Touche pas à mon poste, je n’étais pas à l’aise, car ce n’est pas mon métier. Je ne suis pas récurrente aux côtés de Cyril Hanouna. A l’instar des autres chroniqueurs, je n’ai pas eu d’expérience en télé. Gilles Verdez a été un énorme soutien pour moi. Il est tout l’inverse de ce qu’il représente dans TPMP. Il a ce côté « très gueulard », mais en vrai c’est une personne hypersensible. Il me comprend et m’a beaucoup épaulé donc le choix s’est imposé comme une évidence.

Alors qu’il ne s’est pas montré très tendre envers la télé-réalité, comprenez-vous que ce choix puisse étonner ?

Non, car Gilles Verdez est un des seuls à défendre aujourd’hui Nabilla ou Ayem Nour. Je le vois se battre en plateau pour affirmer ses idées sur certaines personnalités de télé-réalité. En toute sincérité, il a plutôt fait une préface sur ma vie que sur la télé-réalité.

« Je n’ai pas voulu faire un livre clash sur les candidats de télé-réalité »

À travers votre société Shauna Events, comment définiriez-vous votre rôle auprès des candidats de télé-réalité ?

J’ai un rôle assez spécial parce que c’est un nouveau métier. Je monétise leurs réseaux sociaux, tout en allant dans l’affection et un côté familial. Ils attendent un soutien moral et une personne qui les accompagne dans cette soudaine notoriété. Je leur conseille de ne pas faire de la télé-réalité pour juste se lancer dans le business sur les réseaux sociaux après.

Sur quels critères vous basez-vous pour choisir les candidats avec qui vous allez travailler ?

Je les récupère lorsqu’ils sortent d’émissions de télévision. Je ne sais en aucun cas quel candidat va plus marcher que l’autre. C’est pour cela que j’ai un peu tendance à prendre tous les candidats et après tout se fait naturellement. Après, il y en a qui réussissent, qui se démarquent, d’autres qui sont timides et qui arrêtent. J’ai des candidats qui ont 80.000 followers et d’autres qui en ont 3 millions. Le succès ne suffit pas pour rentrer dans l’agence. Il y a des gens qui ont plus d’influence avec 150.000 followers que certains qui en ont 500.000.

Combien peut gagner un candidat de télé-réalité en monétisant ses réseaux sociaux ?

J’ai des gens qui ont un petit complément de revenus grâce à ça parce que ce ne sont pas des grands candidats. Ils peuvent toucher 1.000 à 2.000 euros pendant que d’autres peuvent monter jusqu’à 20.000 / 25.000 euros par mois charges comprises.

Comment luttez-vous contre l’achat de faux followers ?

J’ai un très bon baromètre qui est le « code promo ». Quand Nabilla mets par exemple « Code promo : Nabilla 10 », la marque va pouvoir me dire si son post a été rentable. Si une personne a 1 million de followers et qu’elle fait 10 ventes, il y a forcément un problème. Quand je m’en rends compte, je cesse la collaboration puisque je ne veux pas arnaquer les clients.

« Les candidats de télé-réalité sont sans cesse attaqués, dénigrés et méprisés par ceux qui sont intelligemment reconnus. Ils sont là pour faire rire le public et n’en demandent pas plus »

Diriez-vous que les réseaux sociaux sont un précurseur en communication ?

C’est clairement la communication 2.0 ! Elle est accessible pour toutes les marques, car il y a un gros démarrage économique. Les PME et petites sociétés, qui n’ont pas les moyens de faire de la publicité en télévision pour se faire connaître, vont toucher le même nombre de personnes sur les réseaux sociaux, tout en payant ça cinquante fois moins cher. Les entreprises ne peuvent pas négliger cela. Vu le bruit que l’on fait depuis deux ans, je peux vraiment dire que Shauna Events a créé une révolution dans la communication.

Quel regard portez-vous sur l’évolution de la télé-réalité ?

C’est un divertissement et je n’ai pas la prétention de dire que c’est autre chose. Les journalistes et personnes qui sont en télévision arrivent à prendre le recul parce qu’ils sont censés être matures et intelligents. Les candidats de télé-réalité sont sans cesse attaqués, dénigrés et méprisés par ceux qui sont intelligemment reconnus. Ils sont là pour faire rire le public et n’en demandent pas plus. Ils sont loin de se prendre pour des gens qu’ils ne sont pas. Ils font face à un fossé créé entre la télé et la télé-réalité. De nombreuses émissions « intellectuelles » se servent d’extraits de télé-réalité pour rire et meubler.

Beaucoup de programmes subissent une baisse d’audience. Pensez-vous que la télé-réalité doit se réinventer ?

Le concept des Anges est ancien et Secret Story a duré pendant onze ans. C’est normal qu’à un moment donné ça s’essouffle comme toute émission de télévision. Il doit y avoir de nouveaux schémas qui doivent se lancer parce qu’il est temps de changer les concepts. La télé-réalité a encore de l’avenir si les producteurs savent se renouveler au moment où il faut.

« Ma présence dans TPMP est justifiée même si je ne peux pas y aller tous les jours »

Comment êtes-vous arrivée dans Touche pas à mon poste ?

Cyril Hanouna aime rire, est novateur et fait ce qu’il a envie. TPMP est la seule émission où on a ouvert la porte à quelqu’un pour défendre la télé-réalité. Bien que certains chroniqueurs ne l’aiment pas, ils ont pris le risque de dire que la télé-réalité est un genre que les téléspectateurs regardent. Elle fait des audiences assez élevées avec Moundir et les apprentis aventuriers, Les Marseillais… Cyril Hanouna a bien compris qu’elle était ancrée dans la télévision d’aujourd’hui. Ma présence sur le plateau est justifiée même si je ne peux pas y aller tous les jours.

Quid de C’est que de la télé ?

Par manque de temps, j’ai dû arrêter. J’ai adoré travailler avec Julien Courbet et les équipes de l’émission. C’est que de la télé est une émission totalement différente de Touche pas à mon poste. On n’y est plus dans l’analyse que chez Cyril Hanouna. Bien que je ne peux pas faire plus par rapport à mon emploi du temps, j’y retournerais avec plaisir.

Valérie Bénaïm a été choisie pour succéder à Julien Courbet. Qu’en pensez-vous ?

J’en suis très heureuse, car il manquait une femme aux commandes d’une émission sur C8. Valérie Bénaïm est totalement crédible et y a totalement sa place. Pour moi, ce choix était évident. Elle a une telle loyauté pour Cyril Hanouna et est une excellente animatrice. J’ai fait quelques émissions avec elle et cela a été un régal.