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Marie Dompnier : « Avant Les Témoins, je n’avais fait qu’une vingtaine d’heures de tournage »

Tony Cotte
Publié le 25/03/2015 à 19:21 Mis à jour le 08/04/2015 à 12:56

Repérée par Hervé Hadmar lors d’un stage de formation pour jouer devant une caméra, Marie Dompnier tient aujourd’hui le rôle principal des Témoins. Une performance pour laquelle elle a obtenu le Fipa d’Or d’interprétation féminine. Cette habituée des planches n’est pas que comédienne, elle a également mis en scène le spectacle « Née sous Giscard » de Camille Chamoux. Elle revient sur ce nouveau défi, celui d’un tournage pour la télévision…

Vous avez rencontré Hervé Hadmar, le réalisateur des Témoins, il y a trois ans. Quel souvenir en gardez-vous ?

Marie Dompnier : J’ai bien fait de faire ce stage de formation à l’époque. Ce qui est formidable, c’est d’avoir rencontré Hervé dans le cadre du travail. Il s’est souvenu de moi tout au long de l’écriture de la série. Comment refuser un rôle quand on sait cela ? Surtout qu’il n’est pas tout seul à décider et je sais qu’il a tout fait pour que je l’obtienne.

Avant cette série, vous avez quasiment exclusivement travaillé pour le théâtre. Pouvez-vous revenir sur votre parcours ?

Je viens du théâtre conventionné où j’ai pu travailler notamment avec Anne Alvaro. Jean-Pierre Vincent a même été mon professeur. Cela fait neuf ans que je suis comédienne. Avant Les Témoins, je n’avais fait qu’une vingtaine d’heures de tournage, sur huit jours. Un rôle comme celui de Sandra est assez rare sur les planches. Ça a donc été un défi.

Quel a été le travail de préparation ?

J’ai rencontré une flic de la PJ et j’ai également suivi une formation pour manier l’arme. Hervé m’a conseillée de regarder des séries scandinaves, comme The Killing. Je connaissais très mal cet univers et ça m’a inspirée. Le plus intéressant dans mon personnage, c’est qu’il montre l’exact inverse de ce qu’il ressent. Sandra est dans l’hyper-contrôle alors que c’est la femme la plus anxieuse et terrifiée qui existe. Et le paradoxe, c’est passionnant à jouer.

« Les séries scandinaves, comme The Killing, m’ont inspirée »

Hervé Hadmar et Marc Herpoux vous ont-ils transmis leur amour des séries ?

Ils m’en ont conseillé plusieurs. J’ai également regardé Homeland. Ce que j’aime dans toutes ces productions, c’est que les héroïnes ne jouent pas « la femme de service ». Elles ont pour point commun de vivre dans un questionnement permanent. Sandra s’y inscrit parfaitement. D’ailleurs, c’est la première fois que dans une des séries de Marc et Hervé le personnage « point de vue » est une femme.

Quelle image aviez-vous de Thierry Lhermitte avant de jouer à ses côtés ?

Il représente tout ce qui m’a fait hurler de rire pendant mon adolescence. Mais très vite je l’ai appréhendé par rapport à ce qu’on devait jouer ensemble. Thierry est un partenaire de jeu généreux, il a toujours été élégant. Il fait tout pour mettre à l’aise. Et il m’a offert mon premier homard [Rires.]

On parle beaucoup de l’importance de l’environnement des Témoins. Considérez-vous le paysage comme un personnage à part entière ?

Disons qu’il y a un constat indéniable, qu’on aime ou pas le Tréport : c’est une ambiance particulière. J’ai même compris physiquement mon rôle une fois plongée dans cet environnement, entre les falaises, la lumière… C’est un tout un univers. J’ai adoré y tourner.

Ce rôle en prime-time sur France 2 va être un levier considérable pour votre carrière. Comment l’appréhendez-vous ?

Ça ne me fait pas peur. J’ai la chance à ce stade d’être entourée de gens bienveillants, comme Hervé. Je vois surtout tout ça comme une énorme de chance.