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Marie Palot (Le Nyûsu Show) : « La consommation de mangas au Japon n’est pas si différente de la nôtre »

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Rédacteur - Expert TV & Séries
Publié le 17/05/2014 à 17:51 Mis à jour le 27/05/2022 à 00:43

Marie Palot a de l’énergie à revendre. Ce nouveau visage présente Le Nyûsu Show depuis l’arrivée de la chaîne J-One, le 4 octobre dernier. Avec son équipe, elle propose différents magazines et reportages autour de la pop culture asiatique et révèle les dernières tendances provenant, notamment, du Japon. Avec une montée en flèche de l’intérêt porté aux mangas, aux animés et au lifestyle, Marie Palot manie adroitement ses sujets pour bichonner son public. Entretien.

Clément Gauthier : Que faisiez-vous avant d’intégrer la chaîne J-One ?

Marie Palot : Avant d’entrer chez J-One, je n’avais aucune expérience dans l’audiovisuel, j’ai travaillé pour une boite privée pour le même corps de métier. Je partais à la rencontre de gens pour converser et recueillir directement leurs impressions sur les jeux vidéos, les mangas ou les animés. Je baigne dans cet univers par passion depuis toute petite. Pendant mes études, je faisais un boulot de reporter-animatrice pour une web-série.

Vous êtes arrivés aux fondements de J-One, le 4 octobre dernier. Comment voyez-vous le démarrage de la chaîne ?

Vu de l’intérieur, j’ai souvent comparé ça au Nouvel An, par rapport au décompte avant l’ouverture officielle de la chaîne. Ça a été un moment très fort. C’est une fierté, car je peux dire que je grandis avec la chaîne grâce au Nyûsu Show. Je la vois évoluer. Le public est très exigeant donc on essaie de faire au mieux. Ça me fait plaisir d’apprendre mon métier en constatant la croissance de la chaîne.

D’où provient votre passion pour la culture asiatique ?

Dès l’enfance, avec mon frère, on regardait les animés à l’époque du Club Dorothée, et ça m’a initié à la pop culture asiatique. J’ai commencé à jouer aux jeux vidéos japonais donc j’ai toujours eu cet attrait-là. Mes origines coréennes y sont pour beaucoup aussi, car j’ai une curiosité vis-à-vis de mon pays, de mes racines. J’ai grandi en France donc j’ai bénéficié d’une enfance pluriculturelle.

« Dans les mangas, on trouve beaucoup de scénarios et de thèmes vibrants »

Pourquoi y a-t-il un réel engouement pour la pop culture asiatique en France qui est le deuxième plus gros consommateur de mangas ?

Je pense qu’il y a une vraie culture du divertissement. Au Japon, la consommation de mangas est très présente et elle n’est pas si différente de la nôtre. Dans les mangas, on trouve beaucoup de scénarios et de thèmes vibrants comme le handicap. Tous les univers sont explorés de manière légère avec du fond. On parle d’amitié et de solidarité, par exemple. C’est ce qui plait aux gens. Le dessin, s’ajoutant au scénario et à ses valeurs fortes, forme un mélange qui plait à la jeunesse.

À une époque, les mangas étaient souvent perçus comme vecteurs de violence, pensez-vous que la France a dépassé ce cap ?

Je pense que les gens ont intégré que les mangas ne sont pas violents sans but. Il y a des mangas très spécialisés qui s’attachent à des tranches de vie donc forcément ce n’est pas toujours rose. C’est bien que des œuvres puissent enfin montrer la réalité même si parfois c’est très loufoque. Il y a toujours des expressions exagérées, des vêtements ou morphologies particulières, mais les sujets traités sont très proches de la réalité. Les gens ont compris qu’à l’instar des jeux vidéos, il ne faut pas s’attacher à un point pouvant paraître négatif aux yeux des parents très proches de l’éducation des enfants. Il faut discerner le fil conducteur et les valeurs véhiculées comme celle du dépassement de soi.

Comment participez-vous au choix et à l’élaboration des sujets du Nyûsu Show ?

Avec la rédaction, on se réunit pour discuter des prochains magnétos qu’on tournera. Ça dépend des actualités et des demandes des gens à satisfaire, en fonction des demandes sur les réseaux sociaux et de ce qui créé la nouveauté ou fait l’actualité. On participe tous à choisir les infos, ensuite on écrit et on sélectionne les sujets qui plairont le plus, toujours en essayant d’enrichir le contenu et de parler de musique, de cinéma, de mangas, d’animés.

« Le Nyûsu Show m’a permis de palper la demande du public »

Des sujets vous tiennent-ils particulièrement à cœur ?

Je me suis découvert une passion pour les sujets qu’on qualifie de lifestyle, la mode, la gastronomie, tout ce qui est quotidien en Asie et est très différent de chez nous. Ça a été une belle découverte. C’est ce qui me plait le plus quand je sélectionne des sujets.

Un sujet porte sur Hayao Miyazaki. Que pensez-vous de ce réalisateur adulé en France et dans le monde ?

Il m’inspire beaucoup, car c’est un véritable génie. Quand il dit qu’il prend sa retraite pour la troisième fois, on a envie de ne pas le croire après le bien qu’il a fait au cinéma d’animation. Ces films véhiculent les valeurs fortes du manga avec des dessins qui rendent à la perfection dans les longs-métrages animés. Il y a aussi le travail de musique, de scénario qu’on ne retrouve nulle part ailleurs. Il est devenu la figure emblématique du long-métrage d’animation.

Le Nyûsu Show a-t-il fait naître de nouvelles ambitions chez vous ?

Le Nyûsu Show a permis de palper la demande du public, et de faire découvrir de nouveaux thèmes comme la C-pop. La pop chinoise a fait naître un intérêt chez eux. On a commencé à déblayer le terrain, et pourquoi pas avoir de nouveaux projets. On est en pourparlers pour de nouveaux concepts et de nouvelles émissions, mais pour l’instant on essaie de se concentrer sur ce schéma qu’on propose aux gens afin de ne pas trop les perdre. Avec les J+1, les nouveaux animés qui se renouvellent tout le temps, c’est difficile de créer un calendrier.