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MasterChef 3 > Des candidats au fond du trou !

Alexandre Raveleau
Publié le 06/09/2012 à 20:55 Mis à jour le 10/09/2012 à 11:02

Sur les 24 000 candidats du départ, il n’en reste plus que 17. Dans l’Atelier, la compétition reprend pour tous les as des fourneaux avec une nouvelle boîte-mystère, « un cadeau de bienvenu de notre cher jury » s’amuse déjà Carole Rousseau. Au menu du soir : la langue de veau. Seul Ludovic semble heureux par cet ingrédient imposé… « Vous allez avoir accès à tous les produits de l’épicerie. Vous avez donc largement de quoi nous surprendre » prévient Sébastien Demorand. Petits conseils de Frédéric Anton : il faut tout de suite passer à la cuisson, et ne pas oublier d’éplucher la langue…

En une heure, Joëlle a choisi de faire un maki à la langue, avec un poireau à la place de l’algue. Yves Camdeborde acquiesce, sans sourciller… Le rêve d’être « coup de cœur » donne des ailes à la candidate. Derrière son poste de travail, Sébastien « improvise », malgré la présence de Frédéric Anton. « Vous écoutez pas ce qu’on vous dit ? » s’agace le chef trois étoiles en découvrant que le jeune chef amateur n’a pas suivi ses conseils. « La cuisine, c’est aussi écouter. (…) Vous n’avez pas envie d’apprendre ! ». On frise la catastrophe.

La détective Sabine a fait une sauce avec du vinaigre de cidre et mis de la polenta, « comme à la maison ». Même doigté chez Ludovic, l’un des favoris de la saison. Au moment de la dégustation, le jury a pourtant quelques craintes face à tant de créativité… Pochée au gingembre pour Tamara (« Une assiette très cohérente »), façon tête de veau chez Pierre (« efficace mais pas fun »), au fruit de la passion pour Zohra (« c’est le mauvais choix ») : la langue a connu mille et une péripéties.

Si à l’aise durant l’épreuve, Sabine a été confrontée à la dure réalité : polenta ratée, « de la semoule » selon Sébastien Demorand, sa recette familiale n’a pas fait mouche. « On dirait la langue qu’on nous servait à la cantine, quand on disait beurk » rajoute le roi de la bristronomie. Quid du raté de Sébastien ? Sa côtelette Pojarski (du nom d’une spécialité des pays de l’Est) a finalement plu, malgré l’erreur de cuisson. « On ne peut pas cautionner vos fautes de cuisine » explique Frédéric Anton. Au final, Olivier et Tamara ont remporté la master-class. Par contre, Zohra a reçu le tablier noir.


Épreuve de précision et de rapidité, les candidats amateurs doivent maintenant fabriquer un steak haché de 200 grammes, avec une marge d’erreur de 5 grammes « en plus ou en moins ». Yves Camdeborde, fils de boucher, fait une démonstration. Le compas dans l’œil, le juré réalise un sans-faute : 200 grammes ! Chacun doit maintenant hacher sa viande et passer sur la balance. Et les plus efficaces de rejoindre la mezzanine. A ce jeu-là, Ludovic propose un morceau de 275 grammes. « Chez nous en plus on rajoute un œuf ! » précise-t-il. Retour derrière les fourneaux.

Cédric est le premier à se qualifier, Thomas le tacticien a observé les autres avant de passer à la moulinette. Une méthode gagnante, 198 grammes ! Pour d’autres, le test sous pression n’est plus très loin… Le duel final oppose Simon et Joëlle. Après des allers-retours et des steaks hachés à la douzaine, le jeune homme gagne. « Je ne suis pas là pour enfiler des perles ! ». Joëlle rejoint Zohra sous pression.

Les deux candidates, amies, savent déjà que l’une d’entre elles doit partir. Frédéric Anton donne le ton : endives au jambon. Sublimer un classique de la cuisine familiale, voici l’épreuve du jour. Sauf qu’il leur faut concevoir une tout autre recette. Et un ingrédient mystère attend déjà les candidates dans l’épicerie, des biscuits. Yves Camdeborde conseille : « Le piège à éviter est le trop sucré ». Les cannellonis de Joëlle sont opposés au cru cuit de Zohra. Chacune a choisi le pain d’épice comme élément imposé.

Très observateur, le jury s’inquiète déjà du trop sucré chez Joëlle, entre le caramel et le biscuit. « Je n’ai pas envie de manger un dessert » s’agace Yves Camdeborde . La dégustation de Zohra se passe dans le silence… « Malgré l’épaisseur du pain d’épice, le sucre ne domine pas. L’équilibre est une sensation que je recherche » note le critique Demorand. Quant à l’assiette de Joëlle, qui ressemble plus à un amuse-bouche, « ça manque d’acidité » pour Yves Camdeborde. Qui va finalement quitter l’aventure ? A la grande surprise, Zohra.


Cette semaine, les chefs d’équipe sont des garçons : Pierre et Sébastien. Avec leur sac à dos, les bleus et les rouges n’en savent pas plus sur leur destination. Dedans, ils trouvent une lampe frontale… La destination de l’épreuve est les Grottes de Choranche. « Serrez-vous les coudes, je ne voudrais pas qu’à la fin de cette manche, je vous retrouve au fond du trou » s’amuse Carole Rousseau… Le site naturel des montagnes du Vercors les attend !

La mission est la suivante : nourrir les huit spéléologues en charge des grottes, qui partent plusieurs jours dans le dédale du site. Ils mangent d’habitude des sachets lyophilisés, point de départ de l’épreuve… Et pour corser le tout, les plans de travail ont été installés sous la terre. Ils n’ont que 90 minutes pour donner l’eau à la bouche des aventuriers, qui seront les seuls juges. Sébastien et Pierre donnent d’emblée les indications. Il ne faut pas perdre de temps !

Côté recettes, les bleus ont tiré le sachet contenant le lapin. Ils décident de faire une déclinaison… Chez Pierre, dans l’équipe rouge, un risotto et de la volaille sont annoncés, tandis que le dessert sera un sablé chocolat, a priori façon mille feuilles. Gare toutefois à l’humidité pour le croquant, qui frise les 90%... Les chefs sont surpris par tant d’engagement et de travail. De l’autre côté de la grotte, le riz au lait et ses poches de caramel est lancé. Annelyse ne semble pas convaincu chez les bleus.

Et les chefs vont dans son sens… Les quantités de riz et de lait ne sont pas les bonnes. « Le pire, c’est que j’avais raison » s’agace Annelyse. « Il faut un volume de riz pour trois de liquide » explique Frédéric Anton. Chez les rouges, Pierre maîtrise son équipe, le rythme y est, tandis que Sébastien semble un peu dépassé. « J’ai une sensation qui me dit en moi, on est dans la merde » explique Ludovic le bulldozer, chez les bleus. Que donneront les assiettes finales ?
On passe à table !


Face au jury, l’équipe rouge annonce : « poulet à l’indienne en deux façons » et « chocolat en quatre façons ». Les sachets lyophilisés sont bien vite oubliés. Carottes confites, risotto, ganaches et sablé sont plus ou moins appréciés. Le coulis de fruits rouges trop acide, le sablé trop farineux… Quid des bleus avec leurs « lapin façon Choranche » et le riz au lait. « C’est agréable de manger quelque chose de bien composé et bien présenté » raconte l’un des spéléologues.

Le sucré salé du lapin a marqué des points, sans doute précieux. Le riz au lait et sa stalagmite de caramel n’ont pas vraiment séduit tous les palais. A l’heure du comptage des jetons, les chefs d’équipe sont fébriles. « On a été bluffé ! » les rassure Yves Camdeborde. « Le résultat était là ». Au final, Sébastien Demorand ouvre l’urne. 14 jetons rouges contre 2 bleus. C’est la douche froide. « Il faut dédier cette victoire à notre chef d’équipe » applaudit Sabine.

Nouvelle épreuve sous pression. Cette semaine, un nouveau chef invité a fait son entrée. Il s’agit du triple étoilé Emmanuel Renaut, meilleur ouvrier de France. Le cuisinier de Megève a préparé un pigeon, cuisiné avec du foin, avec des pommes soufflées et tarte à l’oignon. Le silence est total dans l’Atelier… Les techniques sont trop nombreuses ; l’erreur à tous les étages. « Je m’aperçois qu’à chaque phrase qu’il dit, il y a trois mots que je ne comprends pas » observe Thomas.

Vider le pigeon, le brider, fourrer le foin, le cuire et lever les filets… Le début de l’épreuve est une catastrophe pour bien des chefs en herbe. « De la haute couture ! ». Et même Ludovic a bien du mal à comprendre la recette. « Je ne suis pas content de moi ». Les effluves des montagnes, l’odeur du sapin : MasterChef dans la nature ! Il est bien évident que les pommes soufflées sont parmi les plus grosses difficultés de l’épreuve sous pression. Qui les réussira aura sans doute sa place pour la suite.

À l’heure de la dégustation, Ludovic est le premier à passer devant les chefs. Son assiette est ressemblante. Et le goût ? « C’est un très beau travail » s’émerveille le jury. À l’heure du résultat final, Oliver reçoit les félicitations. « Vous avez su sentir l’idée et l’histoire de l’assiette. C’est remarquable » annonce Yves Camdeborde . Au bout du classement, ne restent plus que Thomas et Sébastien. « Vos assiettes étaient les moins abouties ». Et Sébastien est invité à quitter le concours, la faute au manque de parfums.