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MasterChef 3 > La poire-amandine met en échec les candidats

Alexandre Raveleau
Publié le 30/08/2012 à 20:55 Mis à jour le 04/09/2012 à 17:36

Ils sont 19 candidats à entrer dans l’Atelier de MasterChef. Et la compétition ne fait que démarrer. La Grande cuisine n’était qu’un amuse-bouche au regard des épreuves qui viennent. Sébastien Demorand, Yves Camdeborde et Frédéric Anton sont remontés comme des pendules, « impatient » selon le premier, joyeusement « affamé » pour le roi de la bistronomie ! Première étape : la cultissime « Boîte mystère », avec l’ingrédient du soir, ou plutôt l’accessoire du jour : un laminoir…

« La fabrication des pâtes, c’est assez obscur pour moi » avoue d’emblée Martine, la doyenne de la bande. Et Julie ? Elle « se décompose » face caméra, tandis que Simon nage en plein bonheur, en apparence… Explication du jury : « Ah, les pâtes, 100 g de farine, 1 œuf, un peu d’eau bouillante, du sel, un filet d’huile d’olive, et c’est tellement simple » s’amuse déjà le chef Anton à l’énoncé de l’épreuve. Et Yves Camdeborde de mettre la pression : « Il faut que vos recettes déclenchent l’émotion du goût ». Le perdant prendra la direction de l’épreuve sous pression.

Bien sûr, la confection des pâtes n’a pas été une promenade de santé pour les candidats les moins aguerris. Mais d’autres s’en sortent déjà comme les chefs. Et ces derniers sont même plutôt très surpris par la dextérité d’Annelyse, « Vous l’avez fait 50 fois ? » demande Sébastien Demorand. « Je trouve ça merveilleux » renchérit Yves Camdeborde en la voyant passer et repasser sa pâte en boucle. « Elle la caresse ! ». Sa recette ? Des raviolis avec un jaune d’œuf coulant à l’intérieur, un petit beurre de sauge et des pointes vertes… Applaudissements à la dégustation.

Pour d’autres, la première dégustation du jury n’est pas si simple. Jérémy avait fait le pari de trois saveurs dans son assiette : Pesto, ricotta à la menthe et tomate séchée. « On ne met pas des saveurs pour des saveurs dans une assiette » conclut Yves Camdeborde. Basilic et menthe ne font pas bon ménage ! En amenant son assiette, Julie n’en mène pas large. « C’est grossier, c’est moche ». À quoi Frédéric Anton en ajoute une couche : « On dirait Las Vegas… ». Mais le premier coup de fourchette est le bon. Le goût y est, et c’est le plus important !

L’espadon de Thomas en impose… Et c’est le moins que l’on puisse dire ! Pas de sauce, un poisson trop cuit, du chorizo… « En un mot : loupé » termine le critique Demorand. Martine, elle, a sorti des « lasagnes » de ses fourneaux. « Quand c’est bon les lasagnes, c’est fabuleux », l’avait rassuré Yves Camdeborde. Résultat ? « Une forêt vosgienne » pour le chef Anton… Et finalement, il s’agit plutôt d’une sorte de raviole, très épaisse et sans saveur… « Et le poivre ! » en tousse encore Yves Camdeborde. Néanmoins, c’est Thomas qui est désigné pour porter le tablier noir.

À l’Atelier, cuisiner est important, mais reconnaître les classiques est tout aussi primordial. Le test du soir concerne les desserts. Et les chefs s’en lèchent déjà les babines ! Paris-Brest, fraisier, Saint-Honoré : il y en a pour tous les goûts. À ce petit jeu-là, Simon confond le Bavarois à la Charlotte. Et les erreurs de s’enchaîner pour tous. Le « gâteau avec des poires et des amandes » de Jérémy est faux ! Frédéric Anton veut de la précision. C’est « Poire Amandine » ou rien ! Ce n’est qu’un début.


Annonçant joyeusement la tarte aux pommes, au lieu lui aussi de la Poire Amandine, Laurent n’a obtenu que deux points… L’ombre du tablier noir n’est plus très loin ! Ludovic entre en piste pour trois minutes de reconnaissance, bien vite stoppées ! Lui aussi a croqué le pépin de la poire à pleines dents… Sauf que Martine n’était pas encore passée. Et patatra ! La serial killeuse de Poire Amandine a encore frappé ! La doyenne est elle aussi convoqué à l’épreuve sous pression.

Sous pression donc, Martine, Ludovic et Thomas se retrouvent derrière les fourneaux. « Vous pouvez, vous devez être surprenants » leur clame Sébastien Demorand. Le bœuf bourguignon est au menu des réjouissances, enfin presque… Mission a été donnée de créer une recette originale avec les mêmes ingrédients que ce grand classique. Et « la surprise du chef » ? s’amuse Yves Camdeborde : des calamars ! « Là, je refroidis complètement » s’inquiète Martine !

Une petite heure pour sauver sa place, avec de la viande et des calamars… L’insolite s’est invité dans la cuisine de MasterChef. « Martine, elle flotte », s’inquiète déjà Sébastien Demorand. Au final, à la dégustation, l’électrotechnicien de Saint-Pol-sur-Mer a fait son effet avec son tournedos. Ludovic est un candidat solide, plein de techniques. La ménagère Martine n’a pas complètement fait chavirer les chefs, à cause d’un assemblage imparfait. Verdict ? Elle est la première à quitter l’aventure.

Nouvelle épreuve. Les trois équipes définies par le hasard (Annelyse, Julie et Joëlle en chef), direction le Pont du Gard pour les candidats. Au pied des vestiges, les jaunes, les rouges et les bleus s’attaquent à l’asperge. « Vous allez devoir reproduire une entrée et un plat du chef Jérôme Nutile », meilleur ouvrier de France. En prenant le taureau (ingrédient imposé !) par les cornes, les chefs d’équipe doivent mémoriser seuls les plats. À eux ensuite de diriger leurs camarades.

La tuile de jus d’asperge, les écrevisses, la cuisson du taureau… Le travail à abattre est colossal. Les bleus ont démarré en force, poussés par la favorite Annelyse, tandis que les rouges ont pris un « méga coup de pression » autour de la cuisson… L’urgence et le stress sont des ennemis à combattre ! Après trois quarts d’heure d’épreuve, les jaunes sont « en galère » selon Joëlle. L’analyse des chefs : Annelyse a su déléguer. Frédéric Anton a compris le souci des rouges, il s’appelle Ludovic, et « n’aime pas travailler en équipe (…) Il est bon, mais il est en train de subir ».

Pour la dégustation, les producteurs locaux sont seuls arbitres. L’assiette des rouges ouvre le bal. « C’est pas un plat qui est terminé » juge le chef Nutile pour l’entrée. Et le plat ? « Il est très proche au niveau du goût de l’assiette de Jérôme » sourit Yves Camdeborde. Les bleus sont quant à eux déçus. Il manque la sauce ! Un oubli qui peut coûter très cher. « Ça donne pas envie d’y retourner ». De leur côté, les jaunes ont trop cuit la viande… Une équipe doit partir sous pression. Le premier cérémonial du verdict va démarrer.


Le jury analyse l’épreuve par équipe : « Jérôme vous a demandé de faire très attention à une chose, la goût. Et c’est un peu le reproche que je vais vous faire » commence Sébastien Demorand. Le taureau n’était pas assaisonné, la cuisson des asperges laissait à désirer… La valse des jetons commence. Et ce sera simple, « il n’y a que deux couleurs dans l’urne ! Les bleus d’Annelyse n’ont recueilli aucune voix. « Si quelqu’un se met à me parler, je fonds en larme ! » s’attriste-t-elle. « On a tous pris une bonne claque ».

Face à eux, les candidats désormais menacés d’élimination sont confrontés à une nouvelle recette, et non des moindres. Chef du 144 Petrossian, Rougui Dia a soulevé sa cloche, sous laquelle se trouve de la fleur de caviar. « Il est très rare (…) et a été inventé dans son restaurant » prévient Yves Camdeborde. Les œufs d’esturgeon séchés ont été cuisinés avec du saint-pierre et du sarrasin. 90 minutes doivent maintenant suffire à tous pour « parfaitement reproduire le plat ». « Je me dis que ça va être très compliqué » avoue Jérémy.

Tout le monde n’a bien entendu pas été à la hauteur de la technique exigée. Dans une atmosphère particulièrement pesante, chacun a pourtant voulu sauver sa place. La sauce au vin rouge a provoqué quelques frayeurs. Cuisson, congélation, friture (kromeski) : des étapes de haute volée. « Je n’aurai pas pu faire mieux » avoue Annelyse. « J’ai un mélange d’émotion. J’ai toujours l’impression de vivre mes dernières minutes à MasterChef » précise Hasnaa.

Pierre est le premier à passer dans la salle de dégustation. « Une petite arête » démarre Frédéric Anton, avant d’ajouter un « c’est bien dressé » qui rassure. Laurent, lui, apparaît éteint selon le chef trois étoiles. Conclusion ? « Y a rien d’extraordinaire, mais c’est bien exécuté ». Annelyse croise les doigts. La chef Dia goûte et se tait. « C’est une belle cuisson ». Le coup de cœur du jury semble d’ores et déjà sauvé. Hasnaa ferme la marche avec une « très belle cuisson du saint-pierre ».

Face aux candidats, les trois chefs n’ont plus qu’un verdict à donner. Yves Camdeborde : « nous avons eu deux coups de cœur, avec des recettes très très proches de celle du chef ». Il s’agit d’Hasnaa et Annelyse. Au classement général, Laurent et Jérémy sont menacés, en queue de peloton. « Le moindre détail peut faire basculer la balance » précise Frédéric Anton. Dans son assiette, Jérémy avait oublié de mettre un des trois kromeski. La garniture manque. La sentence est implacable. Il quitte l’atelier.