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Masterchef 3 : la saison du renouveau et de la quête de l’excellence

Claire Varin
Publié le 22/08/2012 à 14:51 Mis à jour le 03/09/2012 à 23:39

Couteaux aiguisés, batteries de cuisine prêtes à chauffer, Masterchef fait son retour sur TF1 pour une troisième saison placée sous le signe du renouveau. « L’enjeu d’une saison 3, c’est de savoir se renouveler » a expliqué Carole Rousseau. C’est évidemment essentiel en cuisine, mais aussi lorsqu’il s’agit de télé-réalité. Une nécessité de maintenir en éveil l’appétit du public. Les producteurs se sont donc « creusés la tête pour trouver des épreuves qui puissent étonner les candidats et le téléspectateur » raconte l’animatrice. Le grand concours de cuisine amateur a déjà consacré deux femmes, Anne Alassane et Élisabeth Biscarrat. Et ce jeudi 23 août, il ouvrira à nouveau ses portes.

Avec une audience entre 5 et 6 millions de fidèles, Masterchef est déjà une marque connue de TF1. Et pour Thierry Lachkar (Shine Productions), il était important de « surprendre » en mettant en place de « nouvelles mécaniques de jeu ». Cette saison promet alors des épreuves originales, notamment, autour de la Boîte Mystère. Ces émissions l’ont prouvé, la cuisine est affaire de goût, d’odeurs et de couleurs. Les cuisiniers en herbe seront donc amenés à tester leur savoir-faire avec des contraintes plus techniques (découpe de volailles, faire des saucisses) et parfois ludiques telles que travailler des produits de la même couleur ou encore, avec un micro-ondes.

La production a également su mettre les petits plats dans les grands. Ainsi, Masterchef s’applique à démontrer que la cuisine est un voyage. L’émission offrira au public et aux candidats son lot d’expériences visuelles spectaculaires. C’est la saison des « records », « on n’est jamais parti aussi loin et aussi souvent », note Thierry Lachkar. Découverte des régions de France, mais aussi de l’étranger. Si Yves Camdeborde avoue rêver d’aller au Groenland et en Mongolie, Masterchef propose déjà de jolis contrastes en emmenant les téléspectateurs au Maroc et au Canada. Les candidats poseront leurs casseroles dans le désert marocain, lors d’une épreuve au comble de l’exotisme et de la cuisine de l’extrême (une autre dans une grotte n’aura rien à lui envier). « Bon dans l’assiette et beau à l’image, c’est une petite cerise sur le gâteau pas négligeable » pour Sébastien Domorand.

Aux côtés de Carole Rousseau, Sébastien Domorand, Frédéric Anton et Yves Camdeborde, qui avaient signé pour trois saisons, sont toujours de l’aventure gustative. Le critique gastronomique et les deux chefs forment le trio gagnant d’un jury, parfois perçu comme austère, mais qui s’est adouci - ou plutôt détendu - cette saison. « Il y a plus de complicité » raconte Yves Camdeborde, « Carole est aussi plus proche de nous ». Les trois comparses ont appris à se connaître et ont « trouvé un équilibre », selon Frédéric Anton. À l’image, c’est plus de décontraction, plus de rires et plus de piques entre les membres du jury. « Il y a plusieurs regards sur une assiette », insiste Sébastien Domorand, « c’était important pour nous de mettre en avant tantôt de façon sérieuse, tantôt de façon drôle, nos accords et nos désaccords. »


En 2010, Masterchef était lancé sur TF1 devant 3.8 millions de curieux (23.8% de part de marché). Puis l’an dernier, ils étaient 1 million de plus devant leur petit écran pour découvrir les candidats d’une saison 2 dite « plus chaleureuse et plus spectaculaire », défendant des « valeurs de plaisir et de transmission de savoirs. » La saison 3 « pousse les curseurs encore plus de ce sens » a affirmé Fabrice Bailly, directeur adjoint des programmes de TF1. Les nouveautés formelles sont promises à assurer des émotions fortes. Tandis que sur le fond, Masterchef maintient le cap.

Le jury a visé l’excellence. Yves Camdeborde a gardé en tête le niveau des dix derniers candidats de la saison précédente pour mettre en place le niveau de ses attentes, cette année. Le chef raconte que chaque épreuve représentait un passage obligé de la formation en C.A.P. (Découpage, présentation des assiettes...) Le but étant de tester la réactivité et la capacité d’adaptation des prétendants au titre de Masterchef 2012, en les mettant face aux difficultés du métier de cuisinier. Certains candidats ont été « secoués » mais ils ont, eux aussi, surpris le jury. La recherche de l’excellence s’est également retrouvée chez ces cuisiniers amateurs. Cette saison 3 est d’ « un excellent niveau » annonce Frédéric Anton. « Ils arrivent semi-formés » poursuit le Chef étoilé. En effet, certains candidats ont, parfois, répété leur recette de casting avec des cuisiniers de leur région ou sont passés par des stages de cuisine. « On les voit comme des joyaux bruts. Après le travail pendant douze semaines, c’est de polir, polir, polir, polir », raconte Sébastien Domorand. Mais il insiste, ces candidats « restent des amateurs, car entre leur rêve de cuisine et la dure réalité de ce glorieux métier, il y a un gouffre. »

Et le téléspectateur dans tout ça ? « Non, Masterchef n’est pas un cours de cuisine » martèle Sébastien Domorand, qui en profite pour écarter les critiques, disant qu’il « n’y a pas assez de cuisine ». L’émission est un « divertissement avec les messages, qui passent en creux ». Le critique gastronomique l’affirme : ce genre d’émission fait du bien à la cuisine française. Le jury veut susciter des vocations et donner envie aux gens. L’homme explique : « L’année dernière, il y avait 7 millions de téléspectateurs sur la finale, si on en touche profondément 70, des jeunes, des vieux, peu importe... On a 70 vocations par an, ça suffit. » Le rendez-vous est une nouvelle fois pris. À vos fourneaux !