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MasterChef 3 > A l’assaut d’un resto universitaire

Alexandre Raveleau
Publié le 20/09/2012 à 23:33 Mis à jour le 08/11/2012 à 23:44

Ils ne sont plus que treize en compétition, un chiffre qui ne sied évidemment pas aux superstitieux… Pour cette nouvelle semaine, l’accueil a lieu à l’extérieur, devant un Atelier fermé par un rideau de fer. Déjà, les mines des candidats ne sont pas réjouissantes… « Là franchement je me pose plein de questions. Qu’est qui se passe encore » se demande Tamara. Yves Camdeborde ne tarde pas à lever le voile. Point de boîte-mystère pour le départ, mais un test de reconnaissance. Mieux, de « culture générale » pour le chef.

« Tout est bon dans le cochon » annonce Sébastien Demorand. Le test porte en effet sur la charcuterie. Pascal entre en piste avec le sourire. Le doyen doit maintenant reconnaître un maximum de produits. Saucisse de Morteau, Coppa, boudin noir, andouillette, rillettes et andouille de Guéménet sont au menu. Le Nantais met la barre très haute, avec non moins de dix bonnes réponses sur les seize possibles. A ce jeu, Julie confond d’emblée la Montbéliard avec la Morteau. « J’ai même pas vu qu’il y avait deux saucisses ». Elle n’a qu’un point !

En entrant dans l’Atelier, Ludovic espérait ne pas refaire la même bêtise que lors du test de reconnaissance en pâtisserie. Et patatras ! La saucisse maudite a encore frappé. Un seul point aussi pour le champion, qui fonce décidément trop tête baissée. Les uns après les autres, Annelyse, Pierre, Christelle et les autres cuisiniers amateurs dépassent ce score. Hasnaa passe la dernière face à l’étalage des produits régionaux. « Quand je vois les charcuteries, j’ai un moment d’absence », avoue-t-elle. Le vide sidéral. Panique à bord. « Andouille de Morteau ? » Faux ! 0 point. Elle part sous pression.


Il est maintenant l’heure de retrouver la traditionnelle boîte-mystère. Les candidats situés à gauche sont invités à ouvrir les premiers. Et la boîte est vide ! « Quelle drôle d’idée » s’amuse Sébastien Demorand. En effet, ils vont devoir cuisiner avec la charcuterie toujours en place. Le boudin a du succès, tandis que Laurent choisit le jambonneau. Le jury demande maintenant aux candidats de la rangée de droite d’ouvrir la boîte. Il s’agit de légumes…

La mission est claire : pour la première fois, il s’agit d’une boîte-mystère en duo. « Vous allez travailler main dans la main, avec intelligence » demande Yves Camdeborde. Pendant une heure, les binômes entrent dans le vif du sujet. Olivier et Laurent ont du jambonneau et partent en direction de la gougère. Restent à ce que la pâte à chou gonfle… Ce qu’il n’est pas sûr selon les observations de Frédéric Anton. « C’est du sablé breton ! ». Un peu plus tard, le candidat s’énerve et répond du tac au tac au chef. L’erreur…

Simon et Pierre, les coups de cœur de la semaine passée, sont les premiers face aux chefs. « Peu mieux faire » juge Frédéric Anton pour cette saucisse de Montbéliard. Yves Camdeborde est bien plus dithyrambique. L’assiette de Tamara et Pascal n’est pas belle. L’andouillette est bonne ? « C’est vraiment grossier » attaque Anton. « Pour moi, le duo n’a pas fonctionné » ajoute Yves Camdeborde. À reculons, Julie et Annelyse présentent leur plat. Mais où est la saucisse de Montbéliard ? La déclinaison automnale manquait cruellement de charcuterie…


Après la très bonne assiette de Ludovic et Christelle, un velouté de boudin, Olivier et Laurent avancent vers la potence… Frédéric Anton les attend de pieds fermes. « On va se faire démonter ! » annonce Laurent. Les légumes farcis ne sont pas au goût de grand monde. « Je comprends pourquoi j’ai pas compris votre plat… Y avait rien à comprendre ! » s’énerve Sébastien Demorand. « On a attendu que la tempête passe. On s’est mis en boule… et voilà ! » conclut face caméra le poissonnier. Ils partent sous pression.

Il faut maintenant que chacun reprenne ses esprits pour affronter le test sous pression. Le sujet de l’épreuve se cache sous une cloche. Il s’agit du steak tartare. Tous les éléments sont bien entendu disponibles pour réinventer la recette. Le mystère reste entier quant à l’ingrédient mystère à intégrer. À l’aveuglette, les candidats plongent leur main : l’orange pour Hasnaa, le céleri-rave pour Olivier et le melon pour Laurent… « Je me suis dit, oh le pauvre » s’alarme Annelyse depuis la mezzanine.

En une heure, un tartare créatif doit sortir des fourneaux. « Il faut mettre le bœuf en valeur et l’ingrédient-mystère doit juste l’accompagner » explique face caméra Yves Camdeborde. Avec son melon, Laurent est bien à la peine… Le mariage entre le fruit et les autres ingrédients n’est pas simple. « Je vais faire des frites de melon… » Sauf que Frédéric Anton le prévient, le melon cuit part directement en marmelade. Olivier mise sur une pièce de viande entière, a contrario du haché.


Face au trio des dégustateurs, les oignons frits d’Hasnaa et la salade d’oranges ont fait bonne sensation, « Il y a des choses amusantes, mais j’ai un regret, c’est que le bœuf soit traité en effiloché » précise Sébastien Demorand. Quant à Yves Camdeborde, son leitmotiv du soir était de donner du pep’s. Ce plat l’« endort ». Après le pavé d’onglet d’Olivier (trop maigre selon Camdeborde), le melon de Laurent a fait son entrée…

Attendu au tournant, le poissonnier présente un onglet, avec ses fameuses frites et marmelade. « C’est un plat qui bastonne ! Un client qui goûte ça et qui n’est pas prévenu, il renvoie l’assiette » s’inquiète Frédéric Anton. Laurent a eu la main un peu lourde sur le tabasco. Il semble avoir entendu les envies de pep’s d’Yves Camdeborde… Peut-être un peu trop… A un cheveu, Hasnaa reste dans la compétition. « C’est un homme avec un grand et personne n’avait envie de le voir partir » termine la candidate. Laurent est éliminé.

Il est grand temps d’en venir à l’épreuve en équipe. Tamara et Hasnaa prendront les choses en main, respectivement en bleu et en rouge. Les groupes formés, direction le plus vieux restaurant universitaire de France, le RU de Mabillon. « Vous allez devoir préparer au déjeuner un millier de repas » annonce Yves Camdeborde. « C’est une blague » s’inquiète Joëlle. « Ils ont faim, bon courage ! » termine le roi de la bristronomie.


À 6 heures du matin, les candidats investissent la cuisine, dans un ordre quasi militaire. Au menu pour les étudiants : une salade composée et une tartelette en guise d’entrée et de dessert. Pour le plat, le hasard a offert le poisson aux rouges et la volaille aux bleus. Les milliers de fraises, des kilos de riz, des filets de dinde par centaine… Le travail est immense. Au final, seuls les étudiants auront leur mot à dire, en choisissant une assiette bleue ou une rouge.

Chez les rouges, Christelle et Ludovic font encore équipe. Ces deux-là se respectent et avancent tête baissée autour du plat à base de saumon, avec une sauce bien relevée. « C’est l’habitude des chantiers. On a l’esprit de terrain nous » explique le candidat. Après des heures de cuisine, tous sont lessivés, mais gardent le sourire avant que les jeunes entrent au RU. « Il faut tenir moralement et mentalement » raconte Cédric avant de partir servir.

Au déjeuner, les étudiants n’en reviennent évidemment pas. Les équipes font leur publicité face aux jeunes. La tartelette au fruit des rouges, avec sa sauce chocolat en accessoire trouve preneurs. Du côté des plats chauds, petites blagues et ambiance bon enfant sont de mises avec Ludovic et Olivier. Les rouges prennent de l’avance. « La volaille, aie aie aie » s’amuse ce dernier face aux assiettes bleues qui ne partent pas. Et ce sont les membres du jury qui se sont amusés à compter tous les jetons… 495 pour les rouges et 369 pour les bleus.


Hasnaa n’est donc pas sous pression ! « Ça va vraiment m’aider pour la suite » raconte la candidate maudite. Pour les bleus de Tamara, il faut repartir au combat. L’un des eux doit partir. Invité de la semaine, le chef Christophe Felder impose la pâtisserie, un Valentin… Il s’agit d’un gâteau à base de chocolat, créé par le maître. « Un gâteau on le choisit parce qu’il est beau, et on y revient parce qu’il est bon » lance Yves Camdeborde en guise d’amuse-bouche.

« Hâtez vous lentement » et le conseil du chef invité. Goût et précision sont essentiels pour recopier cette véritable œuvre d’art, avec une sauce au safran, un peu de citron, une pâte à gavotte… Chacun à deux heures pour tenter l’impossible. Et rien ne se passe comme prévu. Du dressage aux crêpes dentelles, tout est très pointu. « La pâtisserie est une science exacte » affirme Frédéric Anton. Olivier est un peu perdu, mais opine du chef au moindre conseil. Cédric est le seul à l’aise, mais la confiance est-elle son alliée ?

Il est d’ailleurs le premier à passer devant le jury en salle de dégustation. « C’est un peu cuit » commence Christophe Felder… Pascal le méticuleux a-t-il réussi le challenge ? « C’est meilleur en goût et on sent mieux le citron » précise le chef, même si le Florentin n’est pas parfait. Les assiettes s’enchaînent, dont les coloris très « girly » de Joëlle qui a eu la main un peu lourde sur le colorant. Au final, les six desserts étaient tous « très intéressants » selon Sébastien Demorand. Simon reçoit les félicitations. Joëlle sort à la porte du « Top ten ». La jeune femme est éliminée.