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Michèle Laroque (La méthode Claire) : « Je ne suis pas sûre de refaire un épisode »

Claire Varin
Publié le 05/03/2014 à 19:44 Mis à jour le 10/03/2014 à 21:36

Mercredi 5 mars 2014, Michèle Laroque revient sur M6 avec son personnage d’avocate dans La méthode Claire. La comédienne parle de cette héroïne qu’elle adore, mais qu’elle semble déjà prête à quitter. Elle évoque également avec passion son projet de film Jeux dangereux et son engagement auprès des Restos du coeur avec les Enfoirés.

Par quoi êtes-vous animée dans le personnage de Claire Robin ?

Michèle Laroque : J’aime beaucoup ce personnage. Je trouve que ce qu’elle vit est très positif. Ça détruit des barrières. Elle est sincère, parfois maladroite et généreuse. Elle se fout des rails sur lesquelles on veut la mettre et parfois elle déraille, et ça me plaisait. Après, ils m’avaient dit que peut-être on en ferait d’autres. Ça a marché et, en plus, j’ai eu du plaisir à le faire. Donc, on en a tourné un deuxième.

Dans cet épisode, votre personnage défend un père qui veut la garde de son fils. Est-ce un sujet qui vous tient à cœur ?

Je pense que ça touchait plus le producteur. Le père ou la mère, c’est pareil. Il faut penser à l’enfant. Et malheureusement, les gens se servent des enfants pour défendre leurs intérêts. En l’occurrence, Claire mélange aussi ce qu’elle a vécu. Son fils a été élevé loin de son père. Quand il y a séparation, il faut penser à l’intérêt de l’enfant. On l’oublie tout le temps. En fait, Claire ne défend pas le père, elle défend l’enfant.

Vous dites aimer ce personnage. Êtes-vous prête à tourner un troisième épisode ?

J’aime cette femme. Je la trouve très admirable. Claire ne se laisse pas abattre. Ce n’est pas une victime d’elle-même et des autres. Elle fait son destin... Je ne suis pas sûre de refaire un épisode. Deux fois, c’est déjà très bien. Si on me le propose, je demanderais certainement à lire le scénario plus tôt pour être libre de choisir. Et si on apporte un angle hyper intéressant, pourquoi pas.

Que n’appréciez-vous pas dans les séries ?

Je n’aime pas le principe de signer pour un nombre d’épisodes définis. Et puis, ça ne m’intéresse pas d’incarner quelqu’un qui n’est qu’une avocate ou médecin. J’aime jouer une vie entière, ce que l’on fait dans un unitaire. Il vaut mieux faire au coup par coup. Comme ça, je suis libre. D’ailleurs en tant que spectatrice, je regarde très peu les séries. J’adorais Brothers & Sisters. Je me suis beaucoup attachée à cette famille. Mais je rate pas mal de séries... ce n’est pas grave. J’aime la vie ! Je préfère regarder ce qui se passe autour de nous que ce qui se passe à la télé.

« La télé m’a permis de faire certains sujets que je n’aurais pas pu faire au cinéma »

Vous sentez-vous plus libre au cinéma qu’à la télévision ?

Être libre, c’est se libérer même à l’intérieur des contraintes. Quand on se sent bien, que l’on fait ce que l’on veut à l’intérieur de certaines contraintes, c’est ça la vraie liberté. La télé m’a permis de faire certains sujets que je n’aurais pas pu faire au cinéma. Comme au départ, des comédies romantiques, qui n’existaient pas au cinéma en France. Ensuite, j’ai fait le film d’Emmanuel Finkiel En marge des jours, qui était extraordinaire. Là, je viens de tourner Un fils d’Alain Berliner, avec qui j’avais fait Ma vie en rose, sur un sujet incroyablement fort : la tolérance. C’est très bien d’avoir la télé pour faire ça.

Partie 2 > Le concert des Enfoirés et ses projets


Vous vous êtes créée une liberté avec votre projet de film, Jeux dangereux, financé avec la plateforme Touscoprod...

Absolument. Et là, c’est une aventure de fous. J’adore rencontrer les gens qui me disent « je suis coprod ». C’est incroyable. On a l’impression que c’est une famille qui s’est étendue dans le monde entier ! Les gens peuvent devenir coproducteurs jusqu’au moment du tournage, qui aura lieu, je l’espère, à la rentrée. On vient de terminer l’écriture du scénario. Les coprod vont vivre le moment où l’on envoie le scénario aux acteurs, celui où l’on va faire les repérages, le tournage du film, etc. Tous les jours, ils auront un making-of sur tournage sur le blog. Je suis folle de joie.

Avez-vous été surprise par le succès généré ?

Non, je croyais que ça allait être plus facile. À l’époque, je jouais devant trois mille personnes tous les jours avec Pierre Palmade et je me disais un euro, dix euros, c’est rien. Donc tous les jours, il va y avoir cinq cents personnes qui vont s’inscrire. Mais en France, ce n’est pas inscrit dans les têtes de faire la démarche. Alors qu’aux États-Unis, ils le font comme ils respirent. Là-bas, on aurait triplé ce que l’on voulait avoir. Et d’un autre côté, je suis émerveillée, même si je le désirais, de constater la joie et le bonheur que ça apporte.

Avez-vous avez d’autres projets de cinéma ?

Au printemps, je vais faire le film d’Anne Depétrini, La Parisienne. J’avais aimé son premier film et elle, surtout, je l’aime. La rencontre avec un réalisateur ou une réalisatrice, c’est ce qui compte avant tout. Le scénario d’Anne est formidable !

Que pensez-vous des critiques concernant Les Enfoirés, notamment celles de Florent Pagny et d’Eddy Mitchell, qui a dit qu’il ne voulait pas s’afficher avec des gens qui ne savent pas chanter ?

Ils ont le droit de penser ce qu’ils veulent. On rapporte énormément d’argent aux Restos du cœur. Et pour moi, c’est impossible d’attaquer ça. Que l’on soit avec un spectacle réussi ou un spectacle raté, c’est subjectif. Effectivement, ce n’est pas nous qui décidons. C’est Jean-Jacques Goldman - qui invente des tableaux - et l’équipe de production. Nous, franchement, on n’a pas trop envie d’être en saucisse. Mais ce n’est pas grave, je vais faire la saucisse si on croit que c’est bien. On est porté par cet objectif de faire de l’audimat, que TF1 donne beaucoup d’argent et que ça aide à nourrir des gens. À partir de là, comment osent-ils critiquer ? Qu’ils fassent des spectacles à leur image, qui vont rapporter autant. Mais Eddy Mitchell a raison, c’est galère de chanter avec des non-chanteurs. Cependant, ils ont la gentillesse et la générosité de le faire. Comme nous, de jouer des sketchs avec eux. Ce qui compte, c’est que l’on touche les gens.

« C’est un devoir et une grande chance de faire partie de la bande des Enfoirés »

Avez-vous une hésitation avant de valider votre présence chaque année ?

Je ne l’ai pas fait quand j’étais aux États-Unis parce que je ne pouvais pas rentrer. Et j’ai pleuré parce que Goldman m’a appelé et m’a dit « C’est quand même mieux quand tu es là ». Jamais, je vais dire : je ne vais pas y aller parce que c’est fatiguant et que j’en ai marre. C’est un devoir et une grande chance de faire partie de la bande des Enfoirés. Je n’ai pas connu Coluche, mais j’ai énormément d’admiration pour ce qu’il a créé, et je suis très heureuse de servir cette cause. On n’est pas des saints, loin de là, mais chaque année, on essaye de faire au mieux pour réduire le coût des spectacles. Et cette année, c’est incroyable ce que Michaël Youn a apporté. C’est un Enfoiré qui a toute sa place. On a une chance énorme de l’avoir maintenant.