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Micky Sébastian (Origines) : « On m’a fait confiance sur un registre qui n’était pas le mien »

Claire Varin
Publié le 20/09/2014 à 18:44 Mis à jour le 30/09/2014 à 16:10

Après les séries de France 2, Avocats & associés et Sur le fil, Micky Sébastian s’installe sur France 3 dès le 20 septembre 2014. L’actrice incarne une généalogiste consultante de la police dans Origines. Elle évoque ici, avec enthousiasme, la série et son personnage.

Vous avez une expérience significative des séries. En quoi Origines vous a-t-elle intéressée ?

Micky Sébastian : J’ai déjà été récurrente sur Avocats & associés et Sur le fil. Pour le reste, c’était surtout des guests. C’est vrai que cette première a été importante pour la télévision et pour moi aussi. Origines ne ressemble à rien d’autre. La manière dont elle a été pensée est originale, à l’instar de mon personnage. Ce n’est pas la première fois que je tourne dans une série, mais c’est la première fois que je suis dans une série avec un personnage comme celui-là. C’est une double chance. On m’a fait confiance sur un registre qui n’était pas le mien ; c’est la première fois que l’on me donne le crédit de la gaieté et de la bonne humeur. Ce personnage est un cadeau.

Vous incarnez Margot Laurent, une généalogiste consultante de la police. Pouvez-vous en dire plus sur ce qui fait l’originalité d’ Origines ?

La série porte un éclairage sur ce qui peut pousser quelqu’un à commettre un meurtre. C’est en ça que c’est très nouveau. Bien sûr que ce n’est pas la première série policière et c’est toujours un pari incroyable de renouveler le genre. Mais là, j’ai l’impression qu’il est réussi. Il y a un univers. Et il y a un fil rouge qui serait l’humain. Chacun des personnages, même celui qui se révèle être le meurtrier, est humain. On le regarde sous cet angle-là. Le téléspectateur est presque forcé à de l’empathie. On n’est pas dans le crime crapuleux. Ces petits événements qui, par ricochet, vont résulter à un meurtre - ou pas, c’est un peu le battement d’ailes du papillon.

« Origines parle d’une violence presque ordinaire, de ce moment où un être humain prend conscience de sa responsabilité »

La passion de Margot pour la généalogie résulte de son passé douloureux. Pourtant, c’est un personnage lumineux...

C’est ça qui est beau. Margot n’aurait pas été Margot si elle n’avait pas vécu ce drame. Ce sont des strates. Tout a pris sens pour aboutir à cette femme qu’elle est aujourd’hui. Elle n’a finalement pas souffert de l’adoption, elle a souffert de la perte de ses parents. Ce n’est qu’à ce moment-là qu’elle s’est posé la question de ses origines. Et en se posant cette question, elle a entamé ce voyage vers elle-même, et ensuite, vers les autres. Elle est presque un exemple d’équilibre. Elle a transformé le truc en curiosité envers les autres. C’est sa manière de s’échapper de ce qui pourrait la maintenir au sol et l’empêcher d’avancer. Les autres sont plus intéressants qu’elle.

La scénariste I.K. Patard a qualifié votre personnage d’« Indiana Jones au féminin ». Son aspect aventurière ultra-diplômée vous a-t-il amusé ?

J’adore ! J’aime les langues étrangères et je suis plutôt douée, alors j’en parle quelques-unes. Margot et moi avons des points communs. J’ai demandé à ce qu’ils me fassent parler des langues étrangères. Mais Margot n’arrive pas avec tous ses diplômes sous le bras en disant : « Attention, moi, je sais plein de choses ». Tout le savoir qu’elle a accumulé, l’air de rien, elle a été le cherché. Et c’est toujours pour mieux aller vers les autres. En lisant les scénarios, j’ai appris des choses. Dans un épisode, on parle de la colonie pénitentiaire de Mettray où Jean Genet a passé trois ans. Je trouve ça super. Et moi, j’ai un vrai plaisir à apprendre.

Le ton de la série rappelle certaines séries policières britanniques...

Rien ne peut me faire plus plaisir. Je suis folle de tout ce qui est anglais. Et si j’ai un souhait à formuler pour la suite, outre le développement des personnages, c’est de garder cet humour. C’est d’autant plus difficile parce que l’on raconte des histoires parfois très lourdes. Mais j’aimerais que l’on garde ces petites piques que s’envoient les personnages. C’est là où les Anglais sont forts. J’adorerais que les gens puissent y penser. Sans pour autant perdre de la modernité. Il ne faut pas que ça fasse vieillot. On a d’un côté des séries excellentissimes comme Engrenages, auxquelles on peut opposer des séries policières qui trouvent leurs racines ailleurs que dans cette violence urbaine. Origines parle d’une violence presque ordinaire, de ce moment où un être humain prend conscience de sa responsabilité.